Ne pas rejoindre le Final Four de l'EuroLigue stopperait-il net le projet de Monaco ?

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Ne pas rejoindre le Final Four de l'EuroLigue stopperait-il net le projet de Monaco ?

La pression sur Monaco ce soir.
La pression sur Monaco ce soir.Profimedia
Ce soir, Monaco jouera sa place au Final Four de l'EuroLigue sur un match, lors de la réception du Fenerbahçe. Perdre ce match pourrait avoir des conséquences, au vu des investissements et de la situation trouble autour du basket français.

La saison passée, Monaco atteignait pour la première fois le Final Four d'EuroLigue, après une victoire homérique lors du match 5 des quarts de finale face au Maccabi, à domicile. Cette fois, ce sera contre le Fenerbahçe, mais c'est le même challenge qui est proposé ce soir aux hommes de Sasa Obradovic

Pas une mince affaire, tant cette série est ultra-serrée. On pourrait même prétendre que c'est un miracle que Monaco soit encore en vie, tant la victoire au match 2 est heureuse. Et quant au Game 4, la Roca Team a dû s'arracher et lutter contre un public hostile comme attendu pour arracher ce match d'appui avant de s'enfuir à grandes enjambées. 

Malgré tout, rien n'est certain à l'aube de ce match décisif. L'an dernier, Monaco avait souffert avant de valider sa qualification, et il en sera de même ce soir. L'occasion est belle pour certains de se réveiller, comme le possible futur MVP de la compétition, un certain Mike James, qui ne tourne qu'à 11.2 points de moyenne sur la série (on passera sous silence les pourcentages abyssaux) contre 17.9 en régulière. 

Premier point, les quarts de finale comptent pour les trophées en EuroLigue. Le meneur américain, flamboyant toute la saison, pourrait-il voir le titre de MVP lui passer sous le nez ? Il le troquerait peut-être contre une place au Final Four, mais la possibilité de finir Fanny est réelle. Et cela dénaturerait de facto la belle saison monégasque. 

Mais même collectivement, le jeu monégasque est moins bien léché. L'usure d'une longue saison, certes, mais peu de joueurs évoluent à leur véritable niveau sur cette série. Au moins, Monaco a resserré les cale-pieds en défense, passant de 90 points encaissés en moyenne sur les trois premiers matchs à 62 au quatrième, le contexte aidant, il est vrai. 

Cependant, quand on voit ce roster extrêmement onéreux, on se pose une question : où est Kemba Walker ? Il n'est apparemment pas blessé, et pourtant, il n'a pas posé le pied sur le parquet depuis le début des quarts de finale. Certes, on sait que l'ancien NBAer n'est pas réputé pour ses prouesses défensives, mais payer un joueur 1.5 million l'année pour lui faire cirer le banc et jouer le grand frère, ça fait cher la pige – mais dans la lignée d'une saison régulière à 11 minutes et 4.4 points de moyenne. D'autant qu'il ne peut jouer que sur la scène européenne, n'étant pas qualifié pour la Betclic Élite

Ce qui nous emmène sur le terrain financier. Monaco possède un budget de 27.5 millions d'Euros, soit le 4ᵉ de toutes les équipes engagées en EuroLigue (seulement devancé par le Real Madrid, le Panathinaïkos et Milan). Un budget et une masse salariale énormes qui entraînent une obligation de résultats. Et donc, de facto, une présence au Final Four de l'EuroLigue. 

Si échec, cela remettrait-il le modèle monégasque en question ? On rappelle que la Roca team est détenue par Alexey Fedorychev, soit le président de Fedcom… et de Skweek, la plateforme de diffusion de l'EuroLigue, et aussi des championnats français et d'autres Coupes d'Europe. Or ce média est actuellement dans la tourmente. 

Fin mars, Le Parisien révélait que Skweek avait une ardoise de l’ordre de deux à trois millions d’euros impayés sur les coûts de production des rencontres de Betclic Élite. De quoi créer un vent de panique et provoquer à plusieurs reprises un écran noir sur des diffusions de match du Championnat de France. Depuis, toujours selon Le Parisien, Skweek aurait commencé à rembourser, mais il reste des arriérées et l'écran noir n'a pu être évité. 

On ignore la véritable situation du média, mais ce que l'on sait, c'est que c'est le principal sponsor de Monaco… et de l'ASVEL. Voilà qui met en péril les deux principaux clubs français, mais qui pourrait avoir des conséquences pour la suite. Le club lyonnais va sans doute devoir baisser la voilure, mais en ce qui concerne Monaco, quid ? 

Si la Roca Team ne parvenait pas à arracher sa place au Final Four, sans doute que la masse salariale devrait être réduite. Ainsi, peut-être que le management écouterait les offres pour Mike James, dont la valeur n'a jamais été aussi haute malgré sa série moyenne, mais aussi pour quelques joueurs dont l'importance est capitale dans l'effectif, comme John Brown III, Alpha Diallo ou Jordan Loyd par exemple.

En octobre 2022, au moment du lancement de Skweek, le directeur général Oleg Petrov déclarait dans un entretien à 20 minutes : "nous pensons qu’à partir de la troisième saison, qui sera après les JO, viendra la phase de la monétisation." La troisième saison débutera en septembre, et il n'y a aucune visibilité sur la suite des opérations, même si un accord a été trouvé pour diffuser la fin de saison sans heurts en Betclic Élite

C'est donc peut-être plus qu'un match que va devoir gagner Monaco ce soir. C'est la pérennisation de tout un projet, voire celle du basket de club français. Une lourde responsabilité pour une équipe supérieure sur le papier, mais qui doit retrouver son niveau réel, celui d'un vrai prétendant au Final Four. Et ça commence ce soir. Ou alors ça se termine.

Gros enjeu ce soir pour Monaco.
Gros enjeu ce soir pour Monaco.Flashscore
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