15e Euroligue, 8e de BetClic Élite : l'ASVEL peut-elle continuer avec TJ Parker à sa tête ?
Avec 7 victoires et 13 défaites en Euroligue, l'ASVEL est aux antipodes de là où elle voulait être en début de saison. Le recrutement haut de gamme de l'intersaison, avec les arrivées de Nando de Colo, Joffrey Lauvergne, Yves Pons, Alex Tyus et Parker Jackson-Cartwright devait marquer le changement de dimension du club rhôdanien.
Un trou d'air d'un mois
Or depuis un mois, l'ASVEL a totalement décroché sur la scène continentale et pointe à la 15e du classement de la plus prestigieuse compétition européenne. Depuis le 15 décembre et la victoire à l'Astroballe contre l'Olympiakos (77-75) qui faisait suite à deux succès contre le Barça au Palau Blaugrana (75-74) puis le Partizan (91-87), c'était le trou d'air. Real Madrid, Alba Berlin, Anadolus Efes, Barça et enfin Valence : peu importe le standing de l'adversaire, la défaite a été au bout. Le succès sur le parquet de l'Olimpia Milan (79-73), désormais dernier au classement, fait du bien au moral malgré tout.
Au niveau domestique, les deux matches disputés en 2023 se sont soldés par des camouflets, contre le Boulogne-Levallois de Victor Wembanyama, auteur d'un dunk à 3 secondes de la sirène (84-83) puis contre Le Mans, cette fois à domicile (95-91). Le bilan frôle la catastrophe : sans espoir de Top 8 en Euroligue et 8e d'Elite, soit le dernier qualifié pour la Leader's Cup.
La gestion des fins de matches est un grief récurrent de la part des supporters et les joueurs ne masquent plus leur frustration, à l'image d'Yves Pons après la défaite contre un Valence privé de 7 joueurs : "Sur 35 minutes, on doit être l’une des meilleures équipes de la saison. C’est toujours la même histoire… L’histoire de notre saison même. On sait qu’il faut qu’on soit focus dans les cinq dernières minutes, que ça se joue sur des détails. On a l’équipe et les gars pour mais on n’est pas assez tueurs pour l’instant, on n’arrive pas à finir les matchs".
Du neuf dans l'effectif
Doté d'un effectif court, TJ Parker a enregistré la venue d'un renfort en la personne du meneur américain naturalisé bulgare Dee Bost (33 ans) qui évoluait à Galatasaray. Passé par Monaco et Strasbourg, il doit apporter du leadership selon Tony Parker : "Nous avions envie de nous renforcer depuis de nombreuses semaines sur ce poste mais nous attendions la meilleure opportunité qui se présentait à nous. Dee a le profil idéal, une parfaite connaissance du championnat, de l’expérience au niveau européen, une âme de leader et une soif de gagner qui déteint sur tous ses partenaires". Cette signature a poussé vers la sortie un autre Américain : Parker Jackson-Cartwright (21 ans), arrivé cet été avec beaucoup d'attentes autour de lui en sa qualité de MVP en titre du championnat allemand avec Bonn.
L'ASVEL a aussi essayé de renforcer son secteur intérieur. Adrien Moerman (34 ans), écarté à Monaco et libéré vendredi, a été en discussion mais aucun accord financier n'a pu être trouvé (il touchait 1M€ par saison avec la Roca Team) avant le 9 janvier, date butoir imposée par l'Euroligue pour incorporer de nouveaux joueurs ayant disputé la compétition cette saison.
Tout reste à jouer sur la scène nationale
Une question reste en suspens : TJ Parker peut-il résister à cette vague de mauvais résultats ? Soutenu par son frère, le coach de l'ASVEL est malgré tout sur la corde sensible. Son passé au club, comme adjoint (2013 à 2020) puis comme coach principal depuis 2020 lui offre une certaine forme de latitude.
Vu la période, il n'est pas vain de rappeler qu'à sa tête, le club reste sur une série de deux titres de champion de France. En quête d'un 3-peat sur la scène nationale, l'ASVEL est dans une sérieuse période de turbulences. Avec la perspective de la Leader's Cup dans un mois (17-19 février), la courbe de progression sera suivie de près. Mais le passé plaide pour le maintien du staff.
Dimanche (17h), l'ASVEL dispute un match de gala en BetClic Elite. Opposé au Paris Basketball à l'AccorArena pour prolonger l'ambiance NBA qui a parcouru la capitale cette semaine, les Villeurbannais ne peuvent pas se permettre le luxe d'une nouvelle défaite, qui plus est contre le 11e du championnat. Un revers affaiblirait encore davantage TJ Parker tandis qu'un succès probant appaiserait les tensions.