2 Français dans le Top 5 prévisionnel de la draft NBA 2024, effet Wembanyama mais pas que
La formation française regorge de talent. Les équipes de jeunes tricolores dominent année après année les compétitions des différentes catégories. Une place de co-leader sur le continent avec l'Espagne qui permet de mettre en valeur différents joueurs et joueuses de grande qualité.
Un point de vue confirmé par la draft de Victor Wembanyama, mais pas seulement. Le très réputé Jonathan Givony de Draft Express (ESPN) nous offre un nouveau classement des meilleurs prospects pour la draft NBA 2024, et deux Français font partie des cinq premiers. Une situation qui pourrait se répéter.
Mais léger bémol, le n°2 n'est pas actuellement en France. Alexandre Sarr évolue cette saison en NBL, le Championnat australien, sous les couleurs des Perth Wildcats. Un choix en vogue ces derniers temps, l'Océanie offrant quelques belles possibilités d'évolution. Un chemin notamment emprunté récemment par Ousmane Dieng, qui a depuis été drafté en 11e position.
Et pour l'instant, le pari est payant. Même s'il était attendu, la tournée de son équipe au États-Unis - comme ce qu'avaient fait les Mets pour Victor Wembanyama à l'automne dernier - a jeté un joli coup de projecteur sur le potentiel du Tricolore, qui a collé en deux matchs face à la Ignite Team, 43 points, 17 rebonds et 12 contres.
De quoi enflammer les foules pour le membre de l'équipe de France vice-championne du monde U19 l'été dernier (battue par... l'Espagne après avoir sorti les États-Unis en demies). Et en Championnat, il fait également le métier de belle façon dans une équipe qui ne veut pas le griller et contrôle son temps de jeu. Ce qui ne l'empêche pas de briller, comme la nuit dernière en seulement 24 minutes.
Mais pas besoin d'aller aussi loin pour voir un prospect français de qualité. Il suffit de se rendre à Ekinox, salle de la JL Bourg, où a débarqué cet été un certain Zaccharie Risacher. Transfuge de l'ASVEL, il a choisi de passer sa probable dernière saison en France chez le voisin burgien, dans un environnement stable, au sein d'un club en pleine ascension.
Lui aussi était membre des U19 français cet été, même s'il est passé à côté de sa finale. Depuis son arrivée, il est choyé par le staff, qui contrôle et maîtrise son temps de jeu à tous les matchs, histoire de sécuriser une stabilité physique - encore une fois, à l'instar d'un certain Victor - mais quand il est propulsé sur le devant de la scène, il ne fait pas semblant.
Exemple pas plus tard que mercredi dernier en EuroCup, contre les Serbes de Buducnost. Une partie qui a mis du temps à se décanter, mais qui a vu les visiteurs plier sous le joug d'un Risacher en mode diesel. 21 points, 8/13 au tir, 5/6 longue distance, mais surtout, du beau jeu, un passage où il était inarrêtable, et des shoots clutch pour plier l'affaire.
Victor Wembanyama est sans nul doute une des raisons de ce coup de hype pour les jeunes pousses tricolores. Mais surtout parce qu'il prouve déjà en début de saison pourquoi son nom était connu de tous avant de fouler les parquets NBA. Le fait qu'il ait vu tous ses matchs diffusés Outre-Atlantique la saison passée joue un rôle crucial dans ce coup de projecteur.
Mais surtout, il est à la hauteur de ses ambitions. Car les derniers prospects tricolores draftés haut n'ont pas réellement régalé à la hauteur de ce que promettait leur classement final. Killian Hayes (7e en 2020), Sekou Doumbouya (15e en 2019, et qui n'est même plus en NBA), Frank Ntilikina (8e en 2017) n'ont clairement pas confirmé le potentiel qu'on leur prêtait à leur arrivée dans la grande ligue.
Et voilà qu'on annonçait un joueur comme une future superstar, et il est en train de le devenir. Rassurant pour les recruteurs, surtout si ces derniers ont vu l'été des sélections de jeunes tricolores. 8 compétitions, 6 médailles, 3 titres, toutes les équipes à minima dans le dernier carré, une démonstration de densité pour le basket français, toujours présent.
Et les jeunes pousses n'ont pas fini de déferler sur la planète basket. Noa Essengue, Ilias Kamardine, où encore le phénomène de précocité Nathan Soliman, à tous âges, la formation française sort des joueurs de très grande qualité. L'effet Wemby fait le reste, et nul doute que de nombreux recruteurs vont venir visiter les salles de l'Hexagone ces prochaines années. Une reconnaissance logique, reste à confirmer sur le terrain, notamment si Alexandre Sarr et Zaccharie Risacher sont draftés à la place annoncée. Mais le basket tricolore semble prendre un nouveau virage, et il est clair que ces garçons ont les épaules. À suivre avec le plus grand intérêt.