27 juin 1984 : Luis Arconada, l'injustice d'une faute de main

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27 juin 1984 : Luis Arconada, l'injustice d'une faute de main

Luis Arconada laisse échapper le ballon sur le coup franc de Michel Platini
Luis Arconada laisse échapper le ballon sur le coup franc de Michel PlatiniAFP
Marqué de près par Juan Antonio Camacho, Michel Platini trouve la faille sur son coup franc pour faire basculer la finale de l'Euro 84. Luis Arconada est sur la trajectoire mais il laisse filer le ballon sous son ventre. Une erreur qui prend son nom et ruine une carrière admirable.

En 1976, Antonin Panenka réalise une feuille morte lors de la séance de tirs au but contre l'Allemagne de l'Ouest et offre le titre à la Tchécoslovaquie. Huit ans après, un autre joueur laisse son nom pour un geste en finale de l'Euro. En revanche, ce n'est pas pour un trait de génie mais pour une boulette. 

À la 57e minute de la finale de l'Euro 84 entre la France et l'Espagne, Michel Platini est à l'orée de la surface et il enroule un coup franc dans son style caractéristique. Il en a frappé des meilleurs : Luis Arconada est sur la trajectoire. Ses coéquipiers tournent le dos, prêts à investir le camp tricolore. Or le gardien a laissé glisser le ballon sous son ventre. Platoche inscrit son 9e but de la compétition et ouvre le score. Le sort de la finale vient de basculer, celle d'Arconada aussi. 

Le destin bascule
Le destin basculeProfimedia

De Gregorio Blasco dès la fin des années 1920 à Unai Simón, actuel gardien titulaire de la Selección (sans oublier Álex Remiro le numéro 3), le Pays basque a enfanté une multitude de gardiens légendaires. Cette saison, 7 portiers sortis de Lezama, le centre de formation de l'Athletic, étaient dans un club de Liga. Simón est devenu le 16e Basque (sans compter Iker Casillas, natif de la Communauté de Madrid mais d'ascendance euskara) vainqueur du Trophée Zamora récompensant le gardien qui a encaissé le moins de buts. 

Au début des années 1980, le football basque est à son zénith. La Real Sociedad a remporté la Liga en 1981 et 1982, l'Athletic a signé à son tour le doublé en 1983 et 1984, ajoutant même une Copa del Rey en 1984. Si Andoni Zubizarreta, le gardien des Leones, représentera la Roja à partir de 1985, Arconada, emblème txuri-urdin, est le taulier lors de l'Euro 1984. De 1980 à 1982, il a remporté trois trophées Zamora. Sa place est incontestable. 

"No pasa nada, tenemos a Arconada" : pas de problème, il y a Arconada. Les supporters de la Real vouaient un culte à leur gardien, natif de Saint-Sébastien, toute une vie dans le même club, 501 matches, et un titre de meilleur joueur espagnol des 25 dernières années décerné en 1998 par la FIFA. Avec la Roja, Arconada fut le premier Espagnol à atteindre le cap des 50 sélections (il en a 68 en tout), a disputé deux Coupes du monde et deux Euro entre 1978 et 1984 et peut-être aurait-il pu aller plus loin sans une blessure en 1985. Quand Andrés Palop est monté sur le podium lors de l'Euro 2008, il a porté le maillot de son idole, rappelant quelle référence il fut et, aussi, le réhabiliter.

Car si dans son pays, il reste une référence absolue à son poste, au même titre que Txopo Iribar, vainqueur de l'Euro 1964 et légende de l'Athletic, Arconada est principalement connu hors des frontières pour cette erreur funeste. Une injustice d'autant plus cruelle qu'il a donné son nom à cette boulette. De quoi être amer car les gardiens comme Arconada ne sont pas légion et nombreux ont été inspirés par son style de jeu, précisément en ne cherchant pas à bloquer systèmatiquement le ballon mais à repousser le danger pour éviter les seconds ballons. 

Exceptionnel contre l'Allemande de l'Ouest, finaliste du dernier Mondial, en phase de groupes, héros de la séance de tirs au but en demi-finale contre le Danemark, Arconada a payé une approximation au prix fort et la postérité a préféré conserver cette image plutôt que celle de gardien élégant, décisif, et tout simplement mythique. 

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