30 ans après son dernier succès en Europe en Ryder Cup, les États-Unis arrivent avec une Dream Team

Il y a 2 ans, à Haven dans le Wisconsin, la Ryder Cup s'est apparentée à un très loin chemin de croix pour la Team Europe. La déroute face à Team USA fut patente : 19-9, soit la plus large défaite reçue depuis que la vénérable compétition suit ce format, c'est-à-dire 1979. 

Dès le vendredi soir, l'affaire était entendue : 6-2. L'écart s'est accru le samedi : 11-5. Les simples du dimanche ont amplifié la victoire totale américaine avec 8 succès à 4. 

Pour l'Europe, cette édition sur le Vieux-Continent doit permettre d'effacer l'affront et de regagner à domicile comme ce fut le cas au Golf National en 2018 (17 1/2 à 10 1/12). Les États-Unis n'ont plus gagné la Ryder Cup hors de leurs bases depuis 1993. Une éternité qui pourrait prendre fin à Rome. Le capitaine Zach Johnson a convoqué une Dream Team pour renverser l'escouade de Luke Donald. 

Avec les trois derniers vainqueurs de Majeurs

Les Américains débarquent avec une équipe a priori imbattable. Les vainqueurs des 3 derniers Majeurs seront bien présents. Wyndham Clark a gagné l'US Open dans la foulée du Wells Fargo Championship, son premier succès sur le PGA Tour. Brooks Koepka, seul "renégat" du LIV présent à Rome, a remporté le PGA Championship. Brian Harman s'est magistralement offert le British en juillet. Autre acteur majeur de la saison outre-Atlantique, Sam Burns a remporté le championnat du monde de match-play en mars, ce qui n'est pas anodin au moment de disputer la Ryder Cup. Pour ses débuts en Ryder Cup, il arborera une magnifique coupe mulet. 

Le reste de l'équipe a de quoi faire peur. Scottie Scheffler est l'actuel numéro 1 mondial, vainqueur du Phoenix Open en février et du Players un mois plus tard, et auteur de 9 Top 5 lors depuis mars. Patrick Cantlay est le numéro 4 de la hiérarchie et il avait rapporté 3 1/2 points il y a deux ans. Rickie Fowler a remporté le Rocket Mortgage Classic en juillet et a signé 18 birdies sur ses 36 premiers trous au dernier US Open. Max Homa est un rookie en Ryder Cup mais sa saison est exemplaire : 7e mondial, il a collectionné 12 Top 10 cette saison et s'est adjugé le Fortinet Championshi et le Farmers Insurance Open. Collin Morikawa, invaincu il y a deux ans pour ses débuts dans la compétition (3 1/2 points en 4 parties), sera là, tout comme Xander Schauffele, le champion olympique en titre, 6e mondial et auteur de Top 10 en Majeurs cette année. Jordan Spieth a signé 5 Top 5 lors des 6 derniers mois et Justin Thomas, quoique en retrait dernièrement (il n'a franchi le cut qu'une seule fois en Majeurs cette saison, au PGA Championship achevé à la 65e place ex aequo),  s'est rassuré il y a 10 jours sur le Fortinet Championship en terminant 5e avec un -15 total. 

Koepka, seul représentant du LIV

Après avoir triomphé sur le PGA Championship, Koepka a forcé le passage pour intégrer le roster. Membre du LIV Golf avant que des accords n'autorisent la participation aux tournois du PGA Tour puis ne valident la fusion des deux circuits, le Floridien est arrivé en solo à Rome, après avoir disputé l'étape de Chicago remportée par Bryson deChambeau, absent cette année.

"Cela aurait été bien d'avoir au moins juste un appel, a persifflé BdC. Je pense qu’il y a de nombreuses personnes que Zach Johnson aurait dû appeler et nous n’avons pas compris. C’est sûr que ça pique un peu". La réponse du capitaine fut cinglante : "nous avons un système de points au sein du PGA au sein de la Ryder Cup USA. Il est assez évident sur comment vous accumulez des points et dans quels tournois vous pouvez le faire. Ce sont les 25 meilleurs gars de ce système de points qui ont retenu toute mon attention". La sanction est la même pour Dustin Johnson qui avait remporté 5 points à Haven, ainsi que pour Sergio García du côté européen.

Malgré ces absences de marque, Team USA a rarement semblé aussi solide et tout simplement invincible.