6 Nations : Après un immense combat, les Bleus cèdent en Irlande
L'heure des braves. Mais surtout l'heure du choc. LE match qui allait certainement décider de la suite de ce Tournoi des 6 Nations. À domicile, l'Irlande était nécessairement favorite. Un jeu en place, le soutien du public, le XV du Trèfle avait les cartes en main. Mais la France n'arrivait pas en victime expiatoire. Forts de leurs 14 succès consécutifs, les Bleus avaient des arguments à faire valoir en vue d'un éventuel succès. En jeu, la place de n°1 mondial.
Et d'entrée de jeu, l'intensité physique était folle. Que ce soit en mêlée fermée ou dans le jeu courant, la pression se ressentait de loin, et chaque équipe tentait de marquer son rival. Les Bleus tirent les premiers, sur une pénalité longue distance de Thomas Ramos (5e), avant la réaction irlandaise sur pénaltouche. La défense est admirable, et repousse l'assaut. Mais dans la foulée, Hugo Keenan vient crucifier la ligne arrière d'une combinaison parfaitement exécutée (10e).
Les Bleus tentent d'envoyer du jeu pour revenir. Ce qui vaut à Ramos re rajouter trois points, avant que les Français ne montrent réellement de quel bois ils se chauffent. À l'origine, une action semblant cafouillée, avant que Damian Penaud ne relance des 22, mettant le feu dans la défense, trouvant Anthony Jelonch en parfait relais, avant de se retrouver au soutien et d'aller inscrire un essai de 80 mètres dont seuls les Bleus ont le secret (7-13, 19e).
Vexés, les Irlandais remettent la marche avant, et développent une action classique parfaitement exécutée, et conclue en bout de ligne par James Lowe (21e), ramenant le Trèfle à 1 point. Le match est splendide, mais les Irlandais semblent prendre un ascendant, passant proches d'un nouvel essai sur un numéro de Jonathan Sexton. Pire encore, les Bleus se mettent à la faute, en l'occurrence Uini Atonio, coupable d'un plaquage dangereux et sanctionné d'un carton jaune. Dans la foulée, Finlay Bealham exploite la supériorité en aplatissant en force sous les poteaux (19-13, 27e).
Déchaînés, les Irlandais multiplient les offensives de grande envergure. Les Bleus souffrent, mais sont toujours dans le match. Et retrouvent de l'allant, ce qui permet à Ramos de poursuivre son 100% au pied. Néanmoins, une interception de Mack Hansen lance une contre-attaque qui passe à deux doigts de faire mouche grâce au même Hansen, repris de justesse par Antoine Dupont. Le match devient dur physiquement, et un en-avant de Jelonch sur sa ligne remet la pression. Ce qui coute trois nouveaux points, mais à la pause, les Bleus sont touchés sans être coulés (Mi-temps : 22-16).
Le coup sera passé près
Après 40 premières minutes d'une telle intensité, le rythme retombe fatalement au retour des vestiaires. Les corps souffrent, les Bleus tentent de relancer la machine, mais Ramos connaît son premier échec au pied. Pas de quoi décourager les Français, qui relancent une offensive de grande envergure, mais échouent près de la ligne. Néanmoins, les Irlandais perdent leur maître à jouer Sexton, à bout de forces.
Les Bleus intensifient alors leur pression, dans la foulée d'une paire d'ailiers Penaud - Dumortier intenable. Mais l'Irlande mène bien son affaire, occupant parfaitement au pied, et insistant avec les avants pour prendre neuf points d'avance à 20 minutes du terme. Heureusement, Thomas Ramos passe un drop dans la foulée pour rester à portée de tir. Mais globalement, le niveau de jeu a baissé, tant il était impossible de faire aussi bien qu'en première période.
Les deux équipes n'ont plus grand chose sous le capot, mais l'Irlande joue plus intelligemment. Du jeu à une passe pour aller chercher la faute, mais les Bleus résistent. Jusqu'à la 72ème minute, quand après une énorme séquence, Garry Ringrose mystifie Jalibert et vient crucifier les derniers espoirs français, en plus d'offrir le bonus offensif aux siens.
La fin des illusions pour les Bleus, qui n'ont plus la moelle pour renverser le cours du match. Pourtant, Antoine Dupont sort un dernier éclair, mais manque sa transmission vers Penaud. C'est fini, l'Irlande s'impose 32-19 et marche vers le Grand Chelem. Pas de quoi rougir pour les Bleus, à qui il n'aura pas manqué grand chose, mais cete défaite sera sans doute salutaire en vue du grand objectif de la saison, la Coupe du monde.