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À mi-mandat, Joan Laporta a sauvé les meubles mais il reste encore beaucoup à reconstruire au Barça

François Miguel Boudet, à Barcelone
Joan Laporta
Joan LaportaAFP
Élu sur son passé plus que sur son programme, Joan Laporta est revenu en sauveur du FC Barcelone. À mi-mandat, l'avocat a évité le pire mais l'équipe dont il s'était entouré a progressivement rendu son tablier. Alors que le nouveau Camp Nou doit être livré en novembre, où en est le club blaugrana qui finira la saison sans titre ?

Il est apparu devant la nuée de journalistes présents pour les 15 minutes accordées à la presse, a traversé le terrain Tito Vilanova du centre d'entraînement Joan Gamper avant de tomber dans les bras de Xavi Hernández et des autres membres du staff. Lundi matin, Joan Laporta a voulu montrer que le 1/4 de finale retour de la Ligue des Champions contre le PSG devait marquer le retour au premier plan de son club. Las, l'expulsion de Ronald Araújo a tout changé. 

Xavi a piégé sa direction

À présent, le Barça s'oriente vers une saison sans titre avec, outre les problèmes économiques à régler, la succession de l'entraîneur qui a finement joué le coup en annonçant très en amont son départ en fin de saison, prenant au piège la direction qui jusqu'alors, le défendait mollement, et qui, désormais, se rend bien compte que signer un nouveau coach avec le tarif (à peine 4M€ par saison) qui va avec est impossible. Enfin, il y en a bien un qui se détache : Rafa Márquez, coach du filial en troisième division. Un non-choix si l'on se réfère aux premiers sortis dans la presse, d'Hansi Flick à Luis Enrique en passant par Roberto de Zerbi et Julian Nagelsmann

Lundi dernier, sur Esport3, Laporta a confirmé que son premier choix demeurait Xavi : "c'est un sujet que nous traiterons en fin de saison. Je comprends les circonstances qui l'ont poussé à annoncer cette décision (au soir de la défaite à domicile 5-3 contre Villarreal, le 27 janvier, ndlr). C'est une situation qui est modifiable". Un peu comme la sienne finalement, car il n'était pas forcément opposé à voir partir Xavi sans attendre, comme il l'avait expliqué dès le lendemain du match contre les Groguets : "il m'a communiqué qu'il partirait et qu'il voulait terminer la saison. C'est une formule que j'accepte parce que c'est Xavi qui la propose et que c'est une légende du Barcelonismo". Une attitude qui a de quoi faire sourire car Laporta s'était moqué de son rival Victor Font lors du dernier débat avec le scrutin car celui-ci avait mis Xavi au centre de son projet...avant de se rendre à l'évidence : il fallait une figure puissante pour succéder à Ronald Koeman et, aussi, peu gourmande (2M€ par saison initialement).

Aux dernières nouvelles, les relations entre Xavi et Deco, le directeur sportif, se seraient réchauffées. Un indice supplémentaire quant à la poursuite du triumvirat ?

Un mercato en pointillés

Financièrement, le Barça est dans les clous de ses projections par rapport aux gains issus de la Ligue des Champions puisque les dirigeants avaient tablé sur un 1/4 de finale. Plus aurait été du bonus. 

Néanmoins, les problèmes ne sont pas totalement réglés. Il faut toujours trouver un acquéreur pour 24,5% des parts de Barça Studios. Vendre au moins un joueur coté permettrait d'avoir une certaine marge pour exister sur le marché des transferts. Frenkie de Jong tient la corde, également en raison de son salaire, l'un des derniers accordés par la direction Bartomeu. Araújo, fortement courtisé par le Bayern récemment, a perdu du crédit auprès de l'afición blaugrana après sa bourde de mardi mais son statut de joueur de la Masia (qui est à moitié vrai car l'Uruguayen a surtout été post-formé à Barcelone) en fait l'une des figures de proue de l'image médiatique vendue par Laporta. Et l'avantage, quoique contraint, d'avoir recruté à moindre coût des joueurs libres, c'est d'être assuré de faire des plus-values. Ainsi, Íñigo Martínez et Marcos Alonso devraient partir. Si Xavi ne revient pas sur sa décision de partir en fin de saison, Jules Koundé pourrait aussi être poussé dehors. 

Pour renforcer les rangs cet été, deux noms sont cités par la presse catalane : Joshua Kimmich et Bernardo Silva. Si le Portugais semble très intéressé par une arrivée cet été, de l'aveu de Joao Félix, le transfert de l'Allemand paraît difficile à ficeler. D'une part, il faudrait débourser 50 ou 60M€. Par ailleurs, si Xavi reste, la priorité devrait être portée sur un véritable 6 de formation pour épauler Gavi, y compris si Andreas Christensen conserve son statut de nouveau milieu défensif. Pour Martín Zubimendi, priorité de l'entraîneur, cela semble aussi complexe que pour Kimmisch. Demeure la solution Nico González, vendu 8,5M€ (et 40% à la revente) à Porto la saison dernière, et qui dispose d'une clause prioritaire de rachat de 30M€. Le club devra aussi prospecter pour récupérer un avant-centre de renom, Robert Lewandowski allant sur ses 36 ans. Le "Tigrinho" Vitor Roque se fait encore les dents et il aura certainement besoin d'un jouer plus expérimenté pour l'accompagner. Laporta rêve depuis des années d'Erling Haaland mais, outre le prix et le salaire, des doutes sérieux demeurent quant à aux aptitudes techniques du Cyborg au sein d'une équipe adepte du jeu de position, même si c'est dans des proportions moindre au Barça. 

Une bouée de sauvetage nommée Espai Barça

Revenu à la tête du Barça, principalement grâce à son nom plus que par rapport à un programme, Laporta a vu de très proches collaborateurs partir. Ferran Reverter est parti dès 2022, Mateu Alemany a quitté ses fonctions de directeur du football en 2023, Eduard Romeu et Maribel Meléndez ont suivi en 2024. Tous ont été les grands artisans du sauvetage express du club, avec les nombreux leviers, les fameuses "palancas", activés pour renflouer les caisses. 

A priori, le plus dur est passé car la livraison du nouveau Camp Nou devrait intervenir en novembre prochain pour les 125 ans du club (les avancées des travaux sont visibles en temps réel sur la nouvelle application Barça One) et sa capacité augmentera pour arriver à 100.000 personnes en 2025. L'Espai Barça au coeur du quartier des Corts devrait devenir un nouveau temple de la consommation de la cité comtale. Le club n'a pas perdu de son lustre, notamment grâce aux trois trophées soulevés (Copa del Rey 2021, Liga et SuperCopa 2023) et reste très attractif pour les touristes et le nouvel écrin culé redeviendra sans nul doute l'un des lieux les plus visités de Barcelone. 

Revenu à la tête du club grâce à son glorieux passé des années Frank Rijkaard-Pep Guardiola et son expérience après le mandat très délicat de Joan Gaspart, Laporta a encore deux saisons avant les prochaines élections pour valider le sauvetage du Barça. Reste à savoir jusqu'où il osera aller, quitte à suivre les pas de Florentino Pérez dans le projet mortifère de SuperLigue européenne. 

France gouvernement

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