Accusé de viol, Dani Alves placé en détention provisoire à Barcelone
Dani Alves passe sa première nuit en prison. Venu déposer vendredi matin au commissariat des Corts, à Barcelone, dans le cadre d'une accusation d'agression sexuelle et de viol où il est le suspect principal, le Brésilien a été placé en détention provisiore par la juge d'instruction en fin de journée. Il a été transféré à la prison de Brians 1 à Sant Esteve Sesrovires, à une trentaine de kilomètres de la cité comtale.
Propos contradictoires
Les faits remontent à la nuit du 30 au 31 décembre. Dans les toilettes d'un salon privé de la boîte de nuit Sutton, l'ancien joueur du FC Barcelone aurait imposé une fellation à une jeune femme de 23 ans, la frappant et l'insultant. Celle-ci affirme également avoir eu rapport sexuel avec pénétration. L'examen médical pratiqué à l'hôpital immédiatement après cette agression aurait corroboré les dires de la plaignante.
A l'époque, Alves s'était défendu devant les caméras d'Antena 3 : "Je voudrais tout nier. Oui, j'étais dans cet endroit, avec d'autres personnes, en train de profiter. Et ceux qui me connaissent savent que j'adore danser. Je dansais et m'amusais sans envahir l'espace des autres. Je ne sais pas qui est cette femme. Non, je n'ai pas fait ce qu'elle a dit".
Or il semblerait que ses propos ont révélé des contradictions, à l'inverse de ceux de la victime présumée qui était étayés et circonstanciés. Le joueur de 39 ans aurait changé de version, affirmant finalement qu'il avait eu des relations sexuelles consenties. D'après les bandes des caméras de surveillance de la discothèque, Alves a été aperçu entrant et sortant du salon privé et du sperme a été trouvé. Le sien ? Craignant que le joueur ne quitte le pays, la juge d'instruction a demandé son incarcération sans caution.
Alves s'est rendu en Espagne pour assister aux funérailles de sa belle-mère. La police en a profité pour le convoquer. L'UNAM Pumas, où évoluait Alves depuis juillet 2022, n'a pas tardé à réagir : après avoir publié un premier communiqué, le président Leopoldo Silva, a annoncé en début d'après-midi au Mexique (milieu de soirée en Europe) que le contrat du joueur avait été rompu.
La justice espagnole veut éviter le précédent Robinho en Italie
Désormais, la défense d'Alves devrait demander sa liberté conditionnelle. Mais sous quelles conditions ? Si la juge d'instruction maintient l'incarcération ce qui, sauf vice de procédure, devrait être le cas, Alves pourrait rester plusieurs mois voire années en prison dans l'attente de la clôture de l'enquête et de l'organisation de son procès.
Cette affaire fait écho à la condamnation définitive de Robinho, condamné par défaut en 2020 à 9 ans de prison par la justice italienne pour un viol en réunion, à l'époque où il évoluait au Milan. Rentré au Brésil d'où il ne peut être extradé malgré un mandat d'arrêt international à son encontre, il n'avait pas assisté à son procès.
Dans le cas de Dani Alves, il risque entre 1 et 4 ans de prison si l'agression sexuelle était reconnue et jusqu'à 12 ans s'il était jugé coupable de viol.