Alavés, adversaire piégeux pour un Real Madrid en quête d'automatismes offensifs
C'est un classement qui ramène au début du siècle, quand un parcours européen historique s'était fracassé sur un csc en prolongation au terme d'une mythique finale de la Coupe de l'UEFA contre Liverpool (5-4). Le Deportivo Alavés est 6e de Liga avec 10 points après 6 journées.
Pourtant après deux matches, une défaite contre le Celta et un match nul sans but contre le Betis, les Babazorros semblaient se diriger vers une nouvelle saison à osciller entre la lutte pour le maintien et la media tabla. Après tout, le club est remonté en Liga il y a un an seulement. Mais pour sa troisième saison à la tête du club de Vitoria-Gasteiz, Luis García Plaza confirme la 10e place acquise la saison dernière avec 46 points.
Un recrutement exhaustif à coût réduit
Alors que l'emblématique Víctor Laguardia avait mis un terme à sa carrière après la remontée en Liga, Alavés a de nouveau perdu son capitaine, Rubén Duarte, parti à l'UNAM Pumas pour 4M€ après 7 saisons au Pays basque. Avec près de 15M€ de ventes, le club a pu réinvestir, sans jamais dépasser les 2M€ par transfert. Et le mercato a été malin avec un coût total de 9,5M€. Rien d'extravagant mais du ciblé et un statut de 16e masse salariale de Liga.
Outre le départ de Duarte, Javi López (6,5M€ à la Real Sociedad) a totalement déplumé le côté gauche de la défense. Recruté par le Celta l'an dernier (5 passes décisives en 28 matches) après des prestations très convaincantes avec Osasuna, Manu Sánchez (24 ans) est arrivé en prêt. La perte du latéral droit Andoni Gorosabel, parti libre à l'Athletic, est compensée par la signature d'Hugo Novoa (21 ans), international espagnol U21 (12 capes) arrivé en provenance du RB Leipzig après un tour d'Europe (Bâle, Utrecht, Villarreal B). En défense centrale, sont arrivés libre Moussa Diarra (23 ans, Toulouse) et Facundo Garcés (25 ans, Colón) qui arrivera en janvier prochain tandis qu'il a fallu débourser 2M€ à l'Atlético pour Santiago Mouriño (22 ans).
Le secteur offensif a connu le plus de chambardement. Un temps proche de la Selección, Joan Jordán (30 ans) s'est perdu à Séville et, après s'être révélé à Éibar, il revient au Pays basque pour devenir le métronome des Babazorros. Venu de Godoy Cruz, Tomás Conechny (26 ans, 16 capes avec les U20 argentins) remplace au poste d'ailier gauche Luis Rioja, parti à Valencia. De l'autre côté, Luka Romero (19 ans) retrouve la Liga pour une saison en prêt en provenance de Milan.
En attaque, Toni Martínez (140 matches pour 32 buts et 7 passes décisives avec Porto), Asier Villalibre (127 matches, 21 buts et 8 passes décisives avec l'Athletic) est devenu un membre à part entière de l'équipe après avoir déjà passé 6 mois à Alavés en 2023, Stoichkov (126 matches, 46 buts, 12 passes décisives avec Éibar) est une valeur sûre de Segunda. À eux trois, ils facturent 3 buts et 1 passe décisive après 6 journées.
Une équipe protéiforme et efficace
Sur le terrain, Luis García Plaza a proposé des équipes capables d'évoluer en bloc médian comme ce fut le cas lors de la victoire, le weekend dernier, contre Séville (2-1). Surtout, ses joueurs savent maximiser leurs tentatives (35% de possession, 1,10 xG)
Alavés peut aussi évoluer avec succès en bloc bas comme lors du succès à Gran Canaria contre Las Palmas (2-0) avec seulement 29% de possession totale mais 2.04 xG.
Enfin, contre la Real Sociedad (47% de possession, 1,59xG), les Babazorros ont démontré qu'ils pouvaient jouer également haut pour aller chercher leurs adversaires, avec réussite contre les Txuri-urdinak (2-1), et moins de bonheur contre l'Espanyol (2-3) après un trou d'air qui a profité à Javi Puado, auteur d'un triplé, alors qu'Alavés a eu 62% de possession et 1,91 xG contre 1,58 aux Pericos.
Face au Real Madrid, Alavés devrait évoluer dans un registre qui lui a permis de prendre 6 points et de marquer 4 fois. Cette faculté à savoir subir peut-elle faire déjouer le Real Madrid à Santiago-Bernabéu ? Théoriquement, cela ne devrait pas être le cas mais face à une équipe en confiance, les Merengues devront enfin trouver la faille en première période ou s'armer d'une bonne dose de patience.