Alors que Le Havre est barragiste, Luka Elsner doit contrer la malchance
Luka Elsner n'est pas du genre à se laisser abattre mais la défaite contre Metz dimanche dernier a manifestement fait mal au technicien slovène. Groggy sur le bord de la pelouse, le coach du Havre ne pouvait que constater les dégâts. Sur les deux matches consécutifs du HAC à domicile, son équipe n'a pris aucun point et n'a pas marqué. Et le pire, c'est qu'il s'agissait de deux rencontres cruciales face à deux concurrents directs : Nantes et Metz. "Je suis vraiment inquiet sur la situation de notre équipe, absolument, a-t-il lâché, dépité, car ce nouveau revers qui risque de peser très lourd dans la balance, à la fois sur le plan comptable mais aussi dans les têtes.
Deux buts qui changent une saison
Or à l'inverse des Canaris et des Grenats, les Ciel et Marine n'ont pas trouvé les ressources pour faire un bond vers le maintien. Le but de Kader Bamba à la dernière minute avait déjà fait beaucoup de mal aux têtes; celui de Georges Mikautadze au retour des vestiaires en deuxième période a amplifié la douleur. Le promu est barragiste et si son retard sur Metz n'est pas rédhibitoire (1 point), la menace lorientaise demeure (2 longueurs). Mais alors que son calendrier était a priori favorable, ces deux revers ont placé Elsner et ses hommes dans une situation des complexes, avec des matches contre le PSG, Strasbourg, Nice et l'OM.
De l'aveu de Mathieu Bodmer dans L'Equipe, remplacer Elsner n'a jamais été à l'ordre du jour et pas davantage maintenant. Difficile de donner tort au directeur sportif. L'effectif est jeune malgré les apports de quelques jours d'expérience comme Daler Kuzayev et Andre Ayew et le maintien a toujours été le leitmotiv du club. Par ailleurs, le manque de réussite n'est pas à omettre : contre Clermont, Montpellier et Metz, le ballon a heurté les montants; face à Strasbourg, Reims et Nantes, les dernières secondes ont été fatales. Ne serait-ce qu'avec 3 points de plus, la situation serait tout autre.
En conférence de presse, Elsner n'est pas du genre à élever la voix. Ses explications sont toujours posées. À l'image de Régis Le Bris, il ne transmet pas de nervosité ou de sentiment d'urgence, même s'il avait indiqué que le match contre Metz serait l'un des plus importants de l'histoire récente du club. Une manière de mettre tout le club dans un état d'esprit conquérant mais qui s'est heurtée à une faillite offensive terrible à ce moment-là de la saison.
Prolongé l'été dernier jusqu'en 2025, Elsner sera-t-il conservé, alors que Bodmer, lui, a officiellement paraphé un nouveau contrat jusqu'en 2027 début avril ? "Si on devait descendre, ça n'aurait pas d'incidence par rapport à Luka, a affirmé le président Jean-Michel Roussier il y a un peu plus de trois semaines. On en parlera tranquillement quand on aura fini la saison". À ce moment-là, il restait encore 7 journées à disputer, dont 4 à domicile. À présent, alors que le PSG se présente, la situation est devenue critique. L'homme de la montée 15 ans après la précédente n'a plus beaucoup de temps pour réaliser un nouvel exploit.