Amstel Gold Race : Pogacar, le Don Quichotte slovène à la conquête des moulins à vent
Après les pavés, les Ardennes font irruption. Le tout en une semaine : du dimanche au dimanche, sans oublier le rendez-vous du mercredi. Dans l'ordre : l'Amstel Gold Race, la Flèche wallonne et Liège-Bastogne-Liège, qui est aussi le quatrième monument de la saison. Mathieu van der Poel a remporté le premier (Milan-San Remo) et le troisième (Paris-Roubaix).
Le phénomène néerlandais a toutefois dû se contenter de la deuxième place sur le Tour des Flandres, où le "Cannibale des temps modernes", Tadej Pogacar. MVDP, vainqueur en 2019, ne sera pas présent dans le Limbourg contrairement au Slovène.
Le Cannibale du XXIe siècle
Et c'est justement le champion slovène qui est le grand favori de l'Amstel Gold Race. Quoi de mieux qu'une bière bien fraîche pour accompagner les frites des Flandres ? Le cycliste le plus complet du monde a fait savoir ces derniers jours qu'il essaierait également de conquérir la Roubaix à l'avenir. Mais avant cela, il devra "prendre quelques kilos et renforcer mes mains pour survivre aux pavés".
Ce qui surprend le plus chez lui, c'est son humilité. Des petits détails qui font prendre conscience de l'ampleur de sa marge de progression. Lorsqu'il a mis les mains sur sa tête avant de franchir la ligne d'arrivée dans les Flandres, il a clairement fait comprendre qu'en fin de compte, même lui n'est pas censé gagner toutes (ou presque) les courses auxquelles il participe.
Les outsiders
Sa présence et l'absence simultanée des autres ténors du cyclisme mondial - outre van der Poel, Wout van Aert, Remco Evenepoel et Primoz Roglic seront également absents - font qu'il est très difficile d'imaginer un épilogue alternatif à la victoire du Slovène.
Cela dit, les prétendants à sa succession ne sont pas rares. À commencer par le vainqueur de la dernière édition, Michal Kwiatkowski, qui n'arrive toutefois pas dans les meilleures conditions possibles après une chute sur Gand-Wevelgem fin mars. Il ne faut pas oublier non plus oublier son coéquipier chez INEOS-Grenadiers Thomas Pidcock qui, après avoir conquis les Strade Bianche avec brio, n'a pas réussi à défier les meilleurs dans les trois premiers Monuments de la saison, la faute à une commotion consécutive à une chute sur Tirreno-Adriatico.
Le parcours de la classique de la bière
La 57e édition de la "Beer Classic" se déroulera sur les 252,2 kilomètres du parcours difficile qui mènera les coureurs de Maastricht à Valkenburg, après avoir laissé derrière eux 3 266 mètres de dénivelé. Un véritable va-et-vient, avec 30 ascensions et un circuit final comprenant le Cauberg (1,5 km à 4,7 % avec des pointes à 11 %), le Bemelerberg (1,3 km à 3 % avec des pointes à 9 %) et le Geulhemmerberg (1 km à 5,5 % avec des pointes à 8 %).
Dans le détail, le premier des trois tronçons du parcours s'achèvera après 75 kilomètres et six côtes, qui ne serviront pas tant à faire la sélection qu'à donner le ton des hostilités. La deuxième partie de la course, en revanche, comprend 14 ascensions : du Wolfsberg au premier passage sur le Cauberg.
Et ce n'est qu'après 174,4 kilomètres (79,2 à parcourir) qu'ils passeront pour la première fois sous la ligne d'arrivée, donnant ainsi le coup d'envoi de la troisième et décisive partie de la course qui traverse et retrace plusieurs routes et montées précédemment abordées par la caravane avant de revenir sur le Cauberg et d'effectuer un second passage sous la ligne d'arrivée à 16 kilomètres de l'arrivée. Et c'est dans cette dernière ligne droite que les favoris tenteront de faire la différence en prouvant qu'ils en ont plus que leurs adversaires.