Andreas Christensen en 6, l'innovation tactique de Xavi pour mieux défendre
Le manque d'argent doit être compensé par les idées. Le FC Barcelone l'a bien compris depuis que LaLiga a instauré un contrôle drastique des masses salariales des effectifs. Proche de la banqueroute après que la pandémie a mis à jour les errances de l'ancienne direction, le club blaugrana a dû être inventif pour faire entrer de l'argent dans les caisses et trouver les arguments pour convaincre des joueurs libres de rejoindre la cité comtale car, pour la fourchette de prix, il était carrément dans le manche.
Évolution imprévue
Parmi eux figure Andreas Christensen. En fin de contrat à Chelsea, le Danois est arrivé la saison dernière et il a assurément été une réussite. Propre aussi bien dans le duel que la relance, il a contribué à la grande performance défensive de son équipe tout au long de la saison. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si son absence, conjuguée à celle de Ronald Araújo, a coïncidé avec l'élimination de la Ligue des Champions dès la phase de groupes. L'exercice 2023-2024 n'a pas été dans la continuité. Le Barça a moins bien défendu, encaissé beaucoup de buts et la blessure de Marc-André ter Stegen ne peut tout expliquer.
La phase aller a surtout été marquée par la rupture des ligaments croisés du genou de Gavi avec la Selección. Clef de voûte au milieu, l'Andalou manque cruellement. À cela s'est ajoutée la blessure d'Alejandro Baldé, absent jusqu'à la fin de saison. De latéral droit, Joao Cancelo est passé latéral gauche. Le Portugais n'est pas exactement Paolo Maldini défensivement et ses montées doivent être compensées. Ainsi Pau Cubarsí peut s'écarter et Christensen redescendre dans l'axe.
Avec le ballon, Christensen a eu besoin d'un peu de temps pour s'adapter. On ne s'improvise pas Sergio Busquets surtout après une vie bien remplie de défenseur central et quelques matches en 6 avec sa sélection, notamment lors du Mondial 2018 contre la France et la Croatie. Néanmoins, par ses aptitudes dans le placement et sa capacité à mettre de l'impact naturellement, le Danois a contribué à redonner de l'hermétisme au Barça. Et c'était loin d'être gagné. Depuis ses débuts dans ce rôle contre Alavés lors de la 23e journée de championnat (3 février), les Blaugranas n'ont pas perdu. Hormis un match nul contre Granada (3-3) lors de la 24e journée, son équipe n'a encaissé que 4 buts lors des 8 matches qu'il a débutés toutes compétitions confondues.
Deux cleansheets se sont ajoutées, contre l'Atlético (3-0) et Las Palmas (1-0) mais il était soit ménagé soit blessé au tendon d'Achille. C'est là l'un des problèmes récurrents du Danois : sa fragilité. Les Espagnols disent "entre algonodes", dans le coton, pour signifier que le joueur est suivi avec la plus grande attention car une rechute arrive vite. La période sans match d'une dizaine de jours est tombée à point nommé pour Christensen qui a eu le temps de se retaper pour obtenir le feu vert du staff médical. Ainsi, il n'a plus rejoué depuis le 8 mars contre Majorque (1-0) puisqu'il a déclaré forfait avec la sélection.
Néanmoins, il reste sous la menace d'un troisième avertissement qui le priverait du match retour à Montjuic. Une telle absence serait préjudiciable pour le Barça car, même s'il est toujours remplacé en cours de jeu (exception faite de la victoire contre Majorque), le Danois a su gagner ses galons pour se rendre essentiel dans l'esprit de Xavi Hernández.