Angleterre - Sénégal : les défenses à l'épreuve
Principal point d'interrogation avant le Mondial, la défense anglaise a particulièrement bien tenu lors du premier tour, avec un Harry Maguire qui a dissipé toutes les craintes l'entourant.
La réaction de Gareth Southgate qui pestait contre les deux buts encaissés lors du premier match contre l'Iran, malgré la démonstration offensive (6-2) des siens, avait surpris voire amusé les observateurs.
Mais, même si les buts étaient arrivés alors que l'issue était déjà certaine, le sélectionneur sait parfaitement que sans une défense irréprochable, jamais l'Angleterre n'aurait enchaîné demi-finale au Mondial en Russie il y a quatre ans et finale à l'Euro l'an dernier.
N'ayant rien concédé aux Etats-Unis (0-0) ou au pays de Galles (3-0) ensuite, c'est pourtant un défi un peu différent qui attend les Three Lions avec des Sénégalais qui, même privés de Sadio Mané, ajouteront beaucoup de vitesse au défi physique déjà présents lors des précédents matches.
Or la vélocité est le domaine dans lequel la charnière Stones-Maguire, alignée jusqu'ici, semble la plus vulnérable et c'est un défi qui pourrait se renouveler en cas de quart de finale contre la France, que le tableau rend possible.
Southgate pourrait être tenté de titulariser Kyle Walker, son joueur le plus rapide, que ce soit en latéral ou dans le cadre d'un passage à une défense à trois centraux.
Iliman Ndiaye et Ismaïla Sarr, les deux principales flèches sénégalaises, sont en tout cas loin d'être des inconnus pour les Anglais, puisqu'ils jouent en D2 anglaise, respectivement à Sheffield United et Watford.
Les "tireurs d'élite" anglais face aux monstres Koulibaly/Mendy
Avec 9 buts marqués en trois matchs, l'Angleterre affiche la meilleure attaque du tournoi avec l'Espagne et pour la défense du Sénégal, qui a pris des buts dans chaque match, même contre le Qatar (3-1), l'enjeu sera de la freiner, si ce n'est la museler.
Avec Marcus Rashford, co-meilleur buteur du tournoi avec trois réalisations, Bukayo Saka, auteur d'un doublé contre l'Iran, Raheem Sterling, Jude Bellingham, Phil Foden ou Jack Grealish qui ont aussi trouvé le chemin des filets, le danger peut venir de partout et même du banc en fin de match.
Et il ne faut pas non plus espérer que Harry Kane, meilleur buteur du dernier Mondial (6 buts) et meilleur passeur de l'édition actuelle avec trois offrandes, reste muet très longtemps encore.
Pourtant le Sénégal semble monter en puissance défensivement et les meneurs sont, là encore, bien connus des Anglais, puisqu'il s'agit de deux joueurs de Chelsea, Kalidou Koulibaly et Edouard Mendy.
Contre l'Equateur, pour le troisième match de poule, Koulibaly a été tout simplement monstrueux défensivement et il a même offert la qualification (2-1), en montant sur un coup de pied arrêté.
Et dans les buts, Mendy semble avoir retrouvé le niveau qui avait fait de lui le meilleur gardien de la FIFA en 2021, après plusieurs mois de prestations inégales, qui lui ont fait perdre sa place de titulaire chez les Blues.
De vrais Lions en compétition
Si ce tout premier Angleterre-Sénégal de l'histoire est très déséquilibré sur le plan de l'expérience (le Sénégal n'a atteint qu'une fois les quarts de finale d'une Coupe du monde, que l'Angleterre a connus à neuf reprises), le Sénégal a prouvé maintes fois qu'il savait répondre présent dans les grands rendez-vous.
Pour leur tout premier rendez-vous dans la compétition, en 2002, ils avaient battu les champions du monde en titre français (1-0), avant de résister à l'Uruguay et au Danemark, au 1er tour. En huitièmes, ils avaient sorti la Suède en prolongation avant de chuter contre la Turquie (1-0) au but en or.
En 2022, la double victoire contre l'Egypte, en finale de la CAN en février pour le tout premier sacre continental du pays puis en barrage de qualification au Mondial, les deux fois aux tirs au but, ont montré que les nerfs sont solides.
Mais ils auront face à eux des Anglais qui ne sont jamais aussi bons qu'en phase finale depuis qu'ils sont entraînés par Gareth Southgate.
Il a récemment porté à dix le record du nombre de succès dans un Mondial ou un Euro pour un sélectionneur anglais et les défaites de justesse contre la Croatie en demi-finale il y a quatre ans (2-1 après prolongation) ou aux tirs au but contre l'Italie en finale de l'Euro, montrent qu'il ne manque pas grand-chose à son équipe pour aller au bout. Et rejoindre dans la légende l'équipe de 1966.