Antoine Dupont fait son retour à l'entraînement protégé par un casque
Cette séance a semblé lever certains doutes entourant le retour d'Antoine Dupont, qui a rejoint le groupe le 1er octobre : le demi de mêlée (26 ans, 51 sélections) a d'abord commencé l'entraînement du jour sans proctection, enchaînant courses et passes sans gêne apparente. Sous l'oeil des caméras, il a même percuté son partenaire de la charnière, l'ouvreur Matthieu Jalibert, avec la chasuble bleue, celle des titulaires potentiels pour le quart de finale face aux Springboks champions du monde.
Au bout de quinze minutes, une fois les journalistes partis, le Toulousain a enfilé un casque noir avant de multiplier les contacts avec ses partenaires. Figure de proue du rugby français, leader du XV de France en quête d'une première couronne mondiale, Dupont a reçu lundi le feu vert du chirurgien qui l'avait opéré pour reprendre les entraînements, avec contacts.
Un retour express puisque après sa fracture consécutive à un plaquage non maîtrisé du centre namibien Johan Deysel, plusieurs spécialistes estimaient son indisponibilité à un minimum de quatre semaines. "Touché mais pas coulé", avait vite répondu aux sceptiques le demi de mêlée qui a ensuite avalé à vitesse grand V les étapes vers son retour. Lundi, il a repris les séances avec ses équipiers, à l'abri des caméras, pour une séance de clarté, un entraînement au ralenti où les joueurs répètent leurs lancements.
Gros combattant
Mardi après-midi, au stade du Parc de Rueil-Malmaison dans la banlieue Ouest de Paris, c'était son premier entraînement complet, étape cruciale pour ce gros combattant qui ne recule pas devant les contacts, en phase offensive comme au plaquage.
"On va continuer à travailler avec lui pour qu'il soit dans les meilleures dispositions dans l'attente du choix du sélectionneur, a indiqué le manager santé du XV de France Bruno Boussagol. Notre travail, c'est de l'accompagner sur cette reprise qui va se faire progressivement mais dans la partie rugby. Il avait fait des contacts contre des boucliers avec les préparateurs physiques. Là, il va s'entraîner normalement mais intelligemment".
En son absence, le demi de mêlée de Bordeaux-Bègles Maxime Lucu a largement rempli son contrat, montrant une complicité évidente avec son partenaire de club, l'ouvreur Jalibert, lors du succès face à l'Italie (60-7).
Blessé le 21 septembre à Marseille, opéré le lendemain à Toulouse, Dupont a retrouvé ses coéquipiers début octobre, à Aix-en-Provence pour des séances d'entretien physique, enchaînant les courses et les passes avant de s'installer sur un vélo d'entraînement ou un rameur.
"Le groupe espère"
"On est tous très contents qu'Antoine revienne à l'entraînement. On ne sait pas encore s'il pourra jouer ce week-end. Je pense que tout le groupe espère que oui", a résumé l'ailier Louis Bielle-Biarrey.
Contre les champions du monde en titre et leur pack terrifiant, les Bleus auront besoin de leur leader de jeu pleinement remis. "Par rapport à la reprise, les contacts vont se faire puisqu'il va y en avoir rapidement. On a jusqu'à mercredi pour le tester et pour voir sa réaction, a indiqué Boussagol. On doit amener Antoine à être dans les meilleures dispositions. Il y a un paramètre essentiel, c'est l'appréhension. On doit être aux côtés d'Antoine pour l'accompagner sur tous les paramètres pour qu'il puisse postuler dans les meilleures conditions. Je pense que le sélectionneur aura une discussion avec lui et qu'il y aura une réflexion partagée. Après chaque entraînement, on fait une évaluation. On le voit sur la partie soins, on est à son contact quotidien et on évalue sa progression. Jusque-là, tout va bien. Ça va se faire en fonction du programme. Le sélectionneur va prendre le temps de discuter avec Antoine. Si Antoine revient, c'est qu'il sera en pleine possession de ses moyens pour disputer ce match".