Antoine Griezmann très attendu lors du deuxième match contre les Pays-Bas
Stratosphérique à la dernière Coupe du monde, "Grizi" n'a pas rayonné contre les Rouges, où les Bleus ont commencé leur tournoi par une victoire (1-0), comme ils le font à chaque fois depuis que Didier Deschamps est sélectionneur.
Mais son expérience plaide en sa faveur. Ces six premiers matches gagnés, du Mondial-2014 à l'Euro 2024, la star de l'Atlético de Madrid les a joués comme titulaire.
En dix ans, Griezmann s'est rendu "indispensable", selon la fameuse formule de Didier Deschamps : "Personne n'est irremplaçable, mais Antoine est indispensable".
Ce compliment du sélectionneur, c'est "une grande fierté", avait réagi l'impétrant, "mais aussi un peu plus de pression", il faut "rendre toute cette confiance. On va jouer une compétition exceptionnelle. À nous de donner du rêve à tous les gamins français".
"En 2016, ça m'a fait mal"
Et puis le joueur aux 130 sélections (44 buts) a un vieux compte à régler avec cette compétition. Il porte encore les cicatrices de 2016, où il avait terminé meilleur buteur (6 buts) pour échouer en finale à Saint-Denis contre le Portugal (1-0 a.p.), et celles de 2021 avec cette sortie prématurée aux tirs au but contre la Suisse (3-3, 5 t.a.b. à 4) dès les huitièmes de finale.
"J'ai très envie de gagner cet Euro. En 2016, ça m'a fait énormément de mal. On était si proches. Ensuite, le dernier Euro, pareil, une histoire de penalties", se remémore-t-il.
Il est parti en Allemagne "avec beaucoup d'envie, beaucoup d'ambition. Après, il faudra le prouver sur le terrain".
Mais le joueur de 33 ans n'a pas rayonné comme à son habitude, comme au Qatar où il avait été éclatant, avant de s'éteindre en finale où, pas dans son assiette, il avait été remplacé avant la pause contre l'Argentine (3-3, 4 t.a.b. à 2).
Contre l'Autriche, il a été moins au cœur du jeu et a tout fait en dessous de ses standards. Griezmann a couru moins de 10 km (9,83 km), réussi seulement 77% de ses passes et un seul tacle, selon les statistiques de l'UEFA. Et ses coups de pieds arrêtés étaient inhabituellement mal tirés.
Mais un précédent plaide en faveur de "Grizou" : il avait déjà commencé l'Euro-2016 mollement, peinant au premier match contre la Roumanie (2-1).
"La clef, c'est la défense"
Le quotidien sportif L'Équipe avait titré : "L'inquiétude Griezmann". "Ça m'a fait 'chier'", avait-il réagi, cité dans le livre de Luca Caioli et Cyril Collot, "Les 7 vies de Grizi" (Marabout, 2017), "parce que ce n'était pas juste, il n'y avait eu qu'un match".
Remplaçant au deuxième match contre l'Albanie (2-0), il avait délivré les Bleus à la 90ᵉ minute en ouvrant le score sur un centre d'Adil Rami. Griezmann avait lancé sa compétition, dont il termina également meilleur joueur.
Un tel compétiteur a les ressources pour guider encore les Bleus, surtout si Mbappé ne peut pas jouer en raison de sa fracture du nez.
Griezmann peut aussi garder un œil sur une statistique individuelle, la course aux meilleurs buteurs de l'histoire de la compétition.
Il est troisième avec 7 buts, comme l'Anglais Alan Shearer, altitude où ils ont été rejoints par l'Espagnol Alvaro Morata. Michel Platini est à 9, Cristiano Ronaldo domine le classement avec 14 buts.
Mais ce modèle de joueur collectif pense toujours en équipe.
Il avait relancé les débats en disant avant le début de l'Euro : "Pour moi, la clé, ça reste toujours, même si c'est très ennuyeux, la défense. Une équipe solide, dure dans les duels, très bonne défensivement. C'est ça qui va nous permettre d'aller le plus loin possible. C'est chiant à regarder, mais ça fait gagner".
"Il faut gagner. Peu importe comment. Il faut avoir une très bonne défense. Et à partir de là, il y a Kylian Mbappé, Ousmane Dembélé, Marcus Thuram, Randal Kolo Muani, Olivier Giroud qui peuvent marquer à n'importe quel moment", disait-il.