Après cinq saisons chez Yamaha, Franco Morbidelli découvre sa Ducati sur le tas
2025 a déjà commencé et Ducati a officialisé l'arrivée de Fermín Aldeguer. L'Espagnol ne pilotera pas une moto de l'écurie officielle, mais une Pramac. Avec quel coéquipier ? A priori, Jorge Martín est amené à partir, ce qui laissera une place de leader du team satellite. Et Franco Morbidelli dans tout ça ?
Débuts sans repères
Transfuge d'Yamaha, le fantasque italien était proche de la sortie avant de trouver un poste. Son début d'aventure avec sa nouvelle crèmerie a mal commencé, avec une chute lors d'essais privés de motos au Portugal qui ont provoqué une perte de connaissance et un repos forcé d'un mois. Pas de test à Sepang ni à Lusail pour se faire à la Desmosedici GP24. Après 5 saisons sur un moteur en ligne, retrouver un moteur en V aurait nécessité quelques ajustements, mais le Romain a effectué son apprentissage sur la piste.
"Je suis très fatigué, mais très reconnaissant que tout se soit si bien passé ce week-end, déclarait-il au sortir du weekend inaugural au Qatar. Tout est allé dans la bonne direction. Je me sens bien avec la moto. L'important est que tout va bien pour moi, pour ma tête. Il est maintenant temps de continuer à travailler."
Dans les points dès ce weekend à Jérez ?
Le vice-champion du monde 2020 a certes abandonné dans le 7ᵉ tour du GP des Amériques il y a deux semaines, mais la 3ᵉ étape de la saison a indiqué un vrai regain de forme avec le 9ᵉ temps de la Q2 et une 10ᵉ place sur la sprint du samedi. Proche des points, "Morbido" a enclenché une remontée en l'espace de quelques semaines. 20ᵉ de la sprint et 18ᵉ le dimanche au Qatar, puis 16ᵉ et 18ᵉ à Portimao après avoir touché Joan Mir dans le premier tour du GP, l'Italien montre qu'il peut devenir un coéquipier de luxe pour le "Martinator", leader du championnat.
"Ce qui me manque le plus dans la moto, c'est la connaissance et la liberté de faire les choses par réflexe, analysait-il après le Portugal. Je dois trop réfléchir lors de l'embrayage ou du changement de vitesse car c'est différent de ce à quoi je suis habitué. En ce moment, je pense à certaines choses et je ne me concentre pas sur la maximisation de la conduite."
Ce travail a payé en partie à Austin, jusqu'au 7ᵉ virage du 7ᵉ tour où il a perdu son grip avant de partir dans le décor. Le samedi, il a terminé à une demi-seconde du double champion du monde en titre Francesco Bagnaia, 8ᵉ.
"Je suis content de la manière dont les choses se passent, expliquait-il après la course. J'ai pu trouver plus de sensations avec cette nouvelle moto. En plus, j'étais avec d'autres Ducati et j'ai pu voir comment ils se comportaient en piste et où ils étaient plus agressifs que moi."
S'il a pointé une belle marge de progression au niveau du freinage, Morbidelli est dans une forme ascendante… même s'il n'a encore inscrit aucun point. Assurément, cela sera son grand objectif du weekend à Jérez.