Après avoir mené 3-0, les Bleues se font très peur contre la Colombie
Pour leur entrée en lice dans ces Jeux olympiques, les Bleues n'ont pas fait le plein à Lyon, une ville qui, pourtant, représente le football féminin français. Qu'à cela ne tienne : elles ont battu la Colombie (3-2). Mais cette victoire cache bien mal tous les doutes de cette équipe tricolore qui a frôlé la contre-performance au bout d'une deuxième période proche du néant.
Entame (presque) parfaite
Contrairement à leurs homologues masculins qui, mercredi soir, ont mis une heure avant de prendre la mesure des États-Unis, il n'a fallu que 6 minutes aux joueuses d'Hervé Renard pour ouvrir le score. Sur une ouverture de Wendie Renard côté droit, la défense cafetera ne s'est pas comprise et Marie-Antoinette Katoto en a profité pour ajuster glisser le ballon dans le petit filet opposé de Katherine Tapia.
La Parisienne a été proche du doublé. Seule à la réception d'un corner de Kenza Dali, l'attaquante a claqué une tête puissante mais trop sur Tapia qui a sorti un énorme réflexe pour détourner en corner (12e).
"MAK" a en revanche pu remercier la VAR quelques instants plus tard. Alors que Mayra Ramírez a contraint Pauline Peyraud-Magnin a concédé un corner, Katoto a détourné le ballon du bras qui était décollé du corps. La VAR a vérifié, mais n'a pas appelé l'arbitre (17e). Un petit coup de pouce fort appréciable car dans la continuité, Dali a profité d'un corner mal repoussé par Tapia pour doubler la mise, d'une frappe qui a ricoché sur la transversale avant de finir au fond des filets (18e).
En dépit de cet avantage, les Bleues ont eu du mal à gérer les offensives colombiennes. Peyraud-Magnin a été sauvée par son poteau droit alors que Ramírez avait pris de le meilleur de la tête sur Griedge Mbock (20e).
Pour autant, les Tricolores étaient un ton au-dessus. Kadidiatou Diani a manqué le but du KO, sur une tête à bout portant qu'elle n'a pas assez attaqué et qui a fui le cadre (41e). Un loupé vite oublié car c'est elle qui a centré pour la tête de Katoto, imparable (42e).
Et là, le trou d'air
Tout allait pour le mieux mais le retour des vestiaires n'a pas été optimal. Ramírez s'est jouée de W.Renard d'un crochet pour s'ouvrir le chemin des filets. Trop gourmande, la joueuse de Chelsea a cherché la lucarne mais n'a pas cadré (52e). Sans conséquence pour la Colombie car lancée par Leicy Santos, Ramírez a provoqué un penalty sur une faute de Peyraud-Magnin. Catalina Usme a réduit l'écart, à contre-pied (54e).
Le doute a assailli l'Equipe de France. Dos au jeu, Manuela Pavi a eu le temps de contrôler, de se retourner, d'effacer Sakina Karchaoui et d'ajuster "PPM" d'un petit piqué parfait (63e).
H.Renard a procédé à deux changements : Selma Bacha et Sandy Baltimore sont entrées aux places de Karchaoui et Sandy Baltimore (72e). Peut-être un peu tardif. Les Cafeteras remportaient tous les duels, mettaient davantage d'impact et s'encourageaient constamment. La fébrilité de Peyraud-Magnin a failli coûter très cher : la gardienne a manqué sa relance, Ramírez a intercepté du bout du pied mais la finition approximative a sauvé les Bleues (78e).
Les Bleues étaient dans la nasse et c'est un geste défensif manqué de Ramírez sur le talon d'Achille de Bacha qui a redonné du contrôle. Après appel de la VAR, le jaune s'est transformé en rouge pour la meilleure Colombienne sur la pelouse (85e). Et même en supériorité numérique, il a fallu un tacle glissé décisif de Mbock pour empêcher Linda Caicedo de disputer un face-à-face (89e).
Au début des 10 minutes d'arrêts de jeu qui seront finalement 12, Amandine Henry a succédé à Diani (90e+1). Puis Eugénie Le Sommer a pris la suite de Katoto (90e+5). Sans rien y changer. Les Bleues débutent leur tournoi par une victoire mais, dans le contenu et sur le plan mental, l'impression globale laisse place au doute.