Après le fiasco tactique contre Newcastle, quel schéma privilégiera Luis Enrique contre Milan ?
Quand Luis Enrique a remporté la Ligue des champions avec le FC Barcelone en 2015, il pouvait se permettre d'aligner la MSN et d'attendre une étincelle. Avec Andrés Iniesta, Sergio Busquets et Ivan Rakitic titulaires, Xavi et Rafinha sur le banc, il pouvait voir venir. Les années ont passé, le Barça n'a plus rien gagné au niveau européen et le PSG en est toujours aux interrogations quant à sa capacité à franchir les écueils qui lui barrent la route vers cette satanée coupe.
Sans être difficile, le groupe du PSG est relevé, ce qui n'a pas toujours été le cas par le passé. Mais, au moins, il peut se confronter assez tôt à des clubs ambitieux. Après une victoire contre le Borussia Dortmund et une déconvenue contre Newcastle, voici venue l'heure d'accueillir le Milan, demi-finaliste la saison dernière. Avec seulement 2 points au compteur, le Casciavit a au moins besoin de ralentir son adversaire du soir. Et, le calendrier n'est pas en sa faveur : après la Juventus dimanche (défaite 1-0 à San Siro), ce déplacement au Parc des Princes arrive juste avant un duel à Naples. Malgré tout, il s'agit du 2ᵉ de Serie A et Stefano Pioli n'est pas exactement le genre d'entraîneur facile à manœuvrer.
Le 4-3-3, seule possibilité viable ?
Forcément, il a vu le Newcastle - PSG et la faillite collective parisienne. Ce 4-2-4 a été une vraie catastrophe. Milieu submergé, cohésion offensive plus que limitée avec un Kylian Mbappé atone comme rarement, il a été et un repli défensif digne de portes de saloon. Luis Enrique a d'abord utilisé un 4-3-3 contre le BVB avec Vitinha, Manuel Ugarte et Warren Zaïre-Emery au milieu avec, devant, Mbappé accompagné d'Ousmane Dembélé à droite et Randal Kolo Muani dans l'axe. À Saint-James' Park, l'équilibre a été rompu avec une sur-représentation des attaquants avec l'ajout de Gonçalo Ramos à ce trio français, ce qui a dépeuplé l'entrejeu et poussé Vitinha sur le banc. L'Asturien avait même attendu un bon moment, la réduction de l'écart de Lucas Hernandez (3-1) à la 56ᵉ minute pour procéder à deux changements, poste pour poste (Bradley Barcola pour Kolo Muani à la 57ᵉ, Vitinha pour Ugarte à la 64ᵉ).
Après cette correction, le technicien parisien est revenu à un 4-3-3 contre Rennes où, après 20 premières minutes complexes, le PSG a pris les devants pour s'imposer au Roazhon Park (3-1). Contre Strasbourg (3-0), Luis Enrique a de nouveau innové en même temps qu'il faisait tourner avec un 4-4-2 composé au milieu de Vitinha et Fabián Ruiz dans l'axe, Barcola à gauche et Kang-In Lee à droite et en attaque de Mbappé et Ramos. Difficile de connaître la valeur réelle de ce schéma vu la faiblesse de l'adversaire. Pour autant, il a eu plus de succès qu'à Clermont (0-0), juste avant le déplacement en Angleterre où Dembélé était titulaire à droite au milieu et RKM en attaque.
Dès lors, la question principale qui se pose est si le PSG a une grande marge de latitude cette saison. Luis Enrique a-t-il d'autre choix que d'aligner un milieu à trois avec les inamovibles Vitinha, Ugarte et Zaïre-Emery ? En Ligue des champions, cela semble obligatoire. Conséquemment, il faudra laisser plusieurs joueurs sur le banc. Si l'ancien sélectionneur de la Roja aime disposer d'un effectif étoffé pour favoriser la rotation et la récupération, cela peut aussi constituer des difficultés de gestion. Sachant que Mbappé est intouchable, il ne reste que deux places à distribuer pour débuter entre Dembélé, Ramos, Kolo Muani, Barcola, Lee et Marco Asensio. L'équilibre sur le terrain face à l'équilibre dans le vestiaire : de quel côté penchera la balance ?