Après son zéro pointé à Albi, Lavillenie "dos au mur" aux Championnats de France
Lavillenie (36 ans) a échoué à trois reprises à 5,51 m, sa barre d'entrée dans le concours, et est apparu manifestement agacé, sans doute par le vent capricieux sur le sautoir du stade albigeois.
Le champion olympique 2012, qui, pour la première fois de sa carrière, a fait l'impasse sur la saison en salle l'hiver dernier, touché aux ischio-jambiers, pour prendre le temps "réparer totalement" son corps, plafonne jusque-là à 5,61 m cet été. Avant les Championnats de France, il restait sur deux concours terminés à seulement 5,42 m, à Sotteville et Monaco.
"L'été est particulier. Frustrant parce que je n'arrive pas à débloquer les petits trucs en compétition. Et d'autant plus frustrant qu'à l'entraînement, ça va de mieux en mieux, mes échauffements vont de mieux en mieux, et ça coince au moment de passer les barres", explique-t-il.
Priorité
Pour autant, sa sélection pour les Mondiaux-2023 n'est pas menacée a priori, même si comme lui trois autres Français, Thibaut Collet, Anthony Ammirati et Ethan Cormont (blessé et forfait à Albi), ont eux aussi réussi les minima pour Budapest, quand seulement trois billets sont en jeu : son statut de finaliste mondial 2022 (5e) lui donne la priorité, selon les modalités définies par la Fédération française d'athlétisme (FFA), a confirmé le Directeur de la haute performance Romain Barras dimanche.
"La priorité pour moi était de remettre le physique en état, insiste Lavillenie. Là, j'enchaîne les compétitions et les entraînements, je n'ai pas de problèmes physiques, pas de douleurs. C'est déjà une étape très importante. Maintenant, c'est sûr que j'aimerais bien que ça se déverrouille en compétition."
"Je ne suis vraiment pas loin de pouvoir refaire des performances. Pas 6 mètres mais je sais que j'ai de quoi faire 5,70 m, 5,80 m, estime-t-il. Je pensais honnêtement pouvoir débloquer un peu la situation aujourd'hui (dimanche). Ce n'est pas le cas, c'est comme ça."
"Je n'ai pas forcément de doutes sur ma capacité à faire quelque chose aux Championnats du monde. Mais là, je suis dos au mur", résume-t-il. Il faut que je continue à avancer."
Comme en 2022, c'est Collet (24 ans) qui a été sacré champion de France, avec 5,71 m franchis au dernier essai, avant de buter à trois reprises sur les minima olympiques pour les Jeux de Paris, fixés à 5,82 m.
Sélection attendue vendredi
Pour autant, il refuse de se considérer comme le nouveau boss de la perche française.
"Le patron, c'est Renaud. Moi, je suis la nouveauté de la perche française, compare Collet. Je ne me considère pas comme le patron, mais comme le N.1 en 2023. J'ai pris les devants et je ne compte pas lâcher cette position."
Si la sélection française pour les Mondiaux de Budapest ne sera connue que vendredi 4 août, on savait déjà qu'une trentaine d'athlètes avaient réussi les minima avant Albi - aucun ne s'est ajouté à la liste ce week-end - et on peut désormais estimer à une dizaine ceux qui pourront prétendre à une qualification en individuel via leur rang au classement mondial, au bout de Championnats de France "sans réelle surprise" dixit Barras.
Cyréna Samba-Mayela et Laëticia Bapté, toutes deux assurées d'être du voyage dans la capitale hongroise, ont elles profité de leur mano à mano sur 100 m haies, la dernière course au programme, pour améliorer leur record personnel, de cinq centièmes pour la première, victorieuse en 12 sec 68 (vent: 0,5 m/s), quatre pour la seconde, deuxième en 12 sec 79.