Après un échec à Lyon, Peter Bosz réalise un début de saison quasi-parfait sur le banc du PSV
Cela faisait 6 ans que Peter Bosz avait quitté les Pays-Bas et le revoilà au PSV. Une expérience d'une saison avec l'Ajax marquée par une finale de Ligue Europa en 2017 et un titre de meilleur entraîneur du pays avant de rallier la Bundesliga (Borussia Dortmund, Bayer Leverkusen) puis la Ligue 1 (Olympique Lyonnais) : l'ancien joueur de Toulon (1988-1991) s'est exporté pour mieux revenir. "Il est connu pour proposer un football attractif, pose Bas Kammenga de Flashscore Pays-Bas. En Allemagne, il l'a très bien fait avec le Bayer pendant plus de deux ans".
30 buts en 9 journées de championnat
En juillet, il a pris la suite de Ruud van Nistelrooy au PSV. "Je suis enthousiaste à l'idée de revenir aux Pays-Bas après quelques années à l'étranger et je suis heureux de revenir dans un grand club avec un plan clair et une philosophie sur le long terme", s'est-il enjoué lors de sa présentation officielle. Son directeur sportif, Earnest Stewart, espérait quant à lui "un jeu divertissant, particulièrement tourné vers l'offensive. Nous avons cherché un entraîneur qui puisse répondre à cette demande et nous avons rapidement été convaincu que Peter serait notre meilleur choix".
Après 9 journées d'Eredivisie, difficile de lui donner tort : 9 victoires et 30 buts inscrits. Le tarif, c'est deux buts d'écart minimum. Toutes compétitions confondues, seul Arsenal a signé une cleansheet lors de la première journée de Ligue des champions (4-0). Une performance car depuis le début de saison, le PSV marque au moins deux buts par matches, y compris en C1. Séville l'a appris à ses dépens lors de la 2ᵉ journée de la phase de groupes en concédant le nul (2-2) dans les derniers instants. Une récompense pour le club néerlandais tant les chiffres étaient à leur avantage (26 tirs à 10, 63 % de possession, 2,58 xG à 1,29, 1,95 xA à 0,96).
Cette semaine, le club d'Eindhoven a droit a deux chocs : Lens puis l'Ajax, moribond avec une seule victoire en championnat et sur une série inédite de 8 matches sans succès. C'est certainement ce premier match qui s'annonce le plus difficile pour Bosz et son équipe. Avec un point pris sur 6, il s'agit de gagner pour se relancer dans une poule homogène et relancée par la victoire des Artésiens contre les Gunners (2-1).
Bosz s'appuie sur plusieurs cadres pour organiser son équipe qui peut évoluer en 4-3-3, 4-2-3-1 et 4-1-4-1. En tête de liste figure Luuk de Jong, 7 buts et 5 passes décisives en championnat. Le buteur de 33 ans a emmené dans son sillage d'autres joueurs comme le milieu axial Joey Veerman, auteur d'un début de saison magistral avec 2 buts et surtout 6 passes décisives, l'ailier droit belge Johan Bakayoko (2 buts et 3 passes décisives), Yorbe Vertessen (3 buts et 1 passe). Avec 4 buts lors des 5 derniers matches d'Eredivisie, Guss Til est très en forme et pourrait constituer une arme importante en sortie de banc.
L'interrogation principale en attaque pour Bosz sera de compenser l'absence de Noa Lang, touché aux ischio-jambiers. L'ailier avait remporté 14 duels sur 24 contre Séville et n'avait jamais cessé de percuter malgré un déchet inhérent à la prise de risque (25 ballons perdus). De retour au PSV, Chucky Lozano pourrait être une solution.
Une défense friable en Ligue des champions
Mais plus encore que le secteur offensif, c'est la défense qui interpelle. Ce n'est pas un hasard si Bosz a félicité publiquement le central André Ramalho après la victoire contre le Fortuna Sittard (3-1) : "il a montré un grand état d'esprit et une grande mentalité. Il travaille dur pour atteindre nos attentes. Il progresse aussi quand nous avons la possession". Avec le Français Olivier Boscagli, titulaire lors des deux matches de Ligue des champions, le PSV a encaissé 6 buts en Ligue des champions (soit le double par rapport au championnat) et les latéraux Jordan Teze et Sergiño Dest sont davantage préoccupés par la moitié adverse. Sans Armel Bella-Kotchap, blessé et forfait, Bosz dispose d'une option de moins, y compris pour finir le match comme ce fut le cas contre Nervión.
"Bosz domine l'Eredivisie avec son équipe, mais est en difficulté au niveau international, analyse Bas Kammenga. La faiblesse de l'équipe est l'espace derrière la défense lorsque le PSV attaque. Les défenseurs ne sont ni très bien placés ni disciplinés pour affronter les meilleures équipes européennes. On a pu le voir lors de la défaite contre Arsenal."
Si une défaite serait sans doute synonyme de mise hors course pour les 1/8 de finale, cela ne serait pas un problème pour Bosz, surtout s'il parvient à accrocher la 3ᵉ place pour disputer les barrages de Ligue Europa en février. "Honnêtement, les attentes en Europe ne sont pas très élevées, considère Bas Kammenga. Il dirige un vrai trop club aux Pays-Bas et il a trois ans de contrat. Il a l'expérience suffisantes et s'il a les moyens de composer une bonne équipe, il peut faire des résultats sur le court terme. Il a réussi à faire oublier Xavi Simons." En réalité, c'est surtout en Eredivisie qu'il est attendu, principalement contre le Feyenoord où il a joué de 1991 à 1996 : "la course au titre se jouera entre eux. Feyenoord est considéré comme l'équipe la plus mature car c'est la 3ᵉ année d'Arne Slot". Le challenge est de taille car Bosz n'a encore jamais remporté le titre national comme entraîneur.