Les Jeux Olympiques de Kévin Mayer ne tiennent qu'à un fil
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Sera-t-il au départ du 100 m, la première des dix épreuves du décathlon, vendredi peu après 10h00 sur la piste violette du Stade de France ?
Le détenteur du record du monde (9.126 points), qui attendait encore de recourir il y a deux jours, doit se tester sur la piste olympique en fin de matinée. Mais la tendance n'incite pas à l'optimisme.
"C'est un miracle de ouf si ça passe", a résumé Kévin Mayer (32 ans) mardi après-midi devant la presse, les larmes aux yeux, en évaluant ses chances d'"être au départ du 100 m" à "peut-être 10%".
"Si je n'arrive pas à faire 30 mètres à fond, sans rien sentir, c'est sûr que 100 m, ça ne passera pas", a-t-il poursuivi.
"Moi, je m'en fous que ça pète. Je suis en accord avec ça. Mais me donner en spectacle dans le Stade de France... Je ne sais pas...", a-t-il envisagé avec émotion.
Déjà, lui qui rêvait de s'offrir aux Jeux de Paris l'or olympique qui manque à son palmarès, explique avoir d'ores et déjà "fait le deuil de (ses) espérances" olympiques.
Seulement 48 heures plus tôt, la tête d'affiche de l'athlé français laissait pourtant entrevoir de l'espoir quand il évoquait sur les réseaux sociaux des "progrès surprenants".
"Ca paraissait impossible au début mais chaque jour a apporté son lot de surprises positives et je me retrouve à imaginer un miracle", estimait-il dimanche, sans pouvoir "dire si ça va le faire ou pas".
"A deux doigts d'avoir un tendon en moins"
Tombé en plein 110 m haies au meeting de Paris le 7 juillet, sur la piste du stade Charléty, Mayer a expliqué souffrir d'un "tendon déchiré à 95%" au niveau de la cuisse gauche.
"Je suis à deux doigts d'avoir un tendon en moins", a-t-il lâché.
"On a souvent parlé d'impossible n'est pas Mayer, il a su repousser des limites sur les performances, casser des choses qu'on ne pensait pas possibles, mais casser des délais physiologiques de récupération, c'est beaucoup plus aléatoire, beaucoup plus compliqué", a comparé Romain Barras, le responsable de la haute performance à la Fédération française d'athlétisme (FFA) et lui-même ancien décathlonien.
"Néanmoins il fait tout ce qu'il a en son pouvoir pour réussir à se remettre et être au départ de ce décathlon", a-t-il ajouté.
Avant sa blessure dans la dernière ligne droite avant les Jeux de Paris, le double médaillé d'argent olympique (2016 et 2021) et double champion du monde de de décathlon (2017 et 2022) avait déjà eu toutes les peines du monde pour se qualifier pour la grand-messe olympique, de Brisbane, en Australie, à la Californie.
Il avait fini par y arriver sur le fil, à moins de trois semaines de la date limite, mi-juin aux Championnats d'Europe à Rome.
"Je sais le plaisir que c'est d'aller aux JO, mais je ne sais pas encore le plaisir que c'est d'être dans le Stade de France. C'est mon rêve", se réjouissait alors Mayer à la perspective de vivre ses quatrièmes Jeux à domicile.
Prendra-t-il forme malgré la blessure ?