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20 ans après, Eunice Barber reste la dernière Française championne du monde d'athlétisme

Eunice Barber, grande dame de l'athlétisme tricolore.
Eunice Barber, grande dame de l'athlétisme tricolore.AFP
Le sacre de 1999 était historique, celui de 2003 inoubliable. Eunice Barber a marqué l'athlétisme français de nombreuses façons, mais avec son déclin, l'athlé féminin tricolore a pris un sérieux coup.

20 ans depuis les 20 minutes de folie. Quand le public du Stade de France avait assisté ébahi au sacre du relais 4X100 mètres féminin juste après celui d'Eunice Barber. À la longueur, la Française va renverser le concours au dernier essai, pour rafler un deuxième titre mondial. 

20 ans plus tard, l'athlétisme féminin tricolore n'a plus connu de moments de folie, pas plus aux Mondiaux qu'au Jeux Olympiques - où la disette dure depuis Marie-José Pérec. Et quand on regarde en arrière, le parcours de la Sierra-Léonaise d'adoption force l'admiration. 

Déjà parce qu'elle appartient à un club : le club des Français double champions du monde individuels. Pérec donc, Kevin Mayer et Eunice Barber (Stéphane Diagana et Ladji Doucouré ont raflé un de leurs deux titres en relais). Bonus : elle est la seule à l'avoir fait dans deux épreuves différentes.

Car quand la France - et le monde - entend parler d'elle, c'est en 1999. La nouvelle de sa naturalisation ne fait pas la une des journaux. Elle réside et s'entraîne en France depuis des années, c'est dans l'ordre des choses qu'elle prenne la nationalité. Par contre, la nouvelle de son titre mondial la place sur la carte.

Pour une raison simple : c'est la 6e édition des Mondiaux d'athlétisme, et c'est seulement - hommes et femmes confondus - la troisième Bleue sacrée au niveau mondial après Pérec et Diagana. Un exploit, c'est peu dire. Surtout, c'est à l'heptathlon, alors qu'historiquement, sur le plan intercontinental, les épreuves combinées ne sont pas gage de réussite pour la France.

S'il n'y avait pas eu Carolina...

Mais la suite est moins rose. Propulsée nouvelle star de l'athlétisme français - avec ce que cela implique - elle déchante, notamment à Sydney. Dans le coup après 5 épreuves, elle abandonne, blessée au pied. L'année suivante, une ligne peu glorieuse à son palmarès vient s'ajouter et la fait passer d'héroïne à star déchue.

Aux Championnats du monde, en l'absence de sa rivale d'alors, Denise Lewis, elle est favorite. Mais alors qu'elle avait des jambes de feu, montrées lors de la première épreuve, le 100 mètres haies. Mais l'impensable arrive au lancer du poids. Et un, et deux, et trois essais mordus, et un 0 qui a une conséquence : la médaille est impossible. Frustrée, elle abandonne, et pendant deux ans, elle est en retrait, préparant deux échéances majeures : les Mondiaux à domicile et les JO de Sydney. Malgré son échec, elle semble avoir un certain ascendant.

Sauf qu'entre temps, une nouvelle terreur fait son apparition. Carolina Klüft, double championne du monde juniors de l'heptathlon, débarque sur la grande scène. Et pendant de longues années, elle va régner sur la discipline. Pas de grands duels sans grande opposition, l'histoire du sport l'a confirmé un million de fois. 

Et pendant deux Mondiaux d'affilée, le duel va être épique. Surtout en 2005, il faut bien l'avouer, quand la décision s'est faite dans les derniers mètres de la dernière épreuve. Mais en 2003, devant ses supporters, Eunice Barber a dû se rendre rapidement à l'évidence : la Suédoise est trop forte, trop complète. Deux titres mondiaux qui auraient pu tomber dans l'escarcelle française s'il n'y avait pas eu Carolina...

La deuxième corde à son arc

Heureusement, il existait un plan B, sa meilleure arme dans l'heptathlon lui-même : le saut en longueur. Les épreuves étaient assez éloignées sur le programme à Paris, parfait pour viser une revanche. Cette fois, sa rivale n'est pas Suédoise mais Russe. Tatyana Kotova, double championne du monde en salle et championne d'Europe, un sacré morceau.

Et dès le deuxième essai, les deux femmes frappent fort : 6.74 mètres chacune ! Rapidement, Kotova améliore sa deuxième meilleure tentative et prend la direction des opérations. Barber, elle, mord deux essais et semble en perte de vitesse, mais tout un stade est derrière elle, même sa rivale qui applaudit la Française avant sa dernière tentative, le genre d'image qu'on aime.

Le supplément d'âme, le fameux, qui propulse la Tricolore loin, très loin, à 6.99 mètres. L'or mondial à domicile, que la France attendait depuis le début des Mondiaux, est enfin là. Un titre qui va galvaniser le relais 4 X 100 mètres féminin, qui triomphera quelques minutes plus tard. 

Les Jeux Olympiques se sont toujours refusés à elle, deux fois sur blessure. Mais les Mondiaux lui ont offert deux titres et trois médailles d'argent. Personne ne fait mieux en France, et ce n'est sans doute pas prêt d'arriver. 20 ans après, on peut se rappeler des relents de Saint-Denis 2003, en espérant que l'année prochaine, la fête soit aussi belle. 

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