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C.J Hunter, le symbole de l'athlétisme américain déchu de la fin du XXe siècle

C.J Hunter a connu toutes les étapes de la vie d'un athlète dopé.
C.J Hunter a connu toutes les étapes de la vie d'un athlète dopé.AFP
Champion du monde 1999, C.J Hunter était sans doute l'un des lanceurs de poids les plus connus de l'histoire, mais ironiquement, sa notoriété venait plus de l'extra sportif alors qu'il semblait voué à régner sur sa discipline. Avant les affaires.

Le mari de Marion Jones. Voilà comment a souvent été considéré C.J Hunter durant sa carrière. Triste, d'une certaine façon, pour un athlète qui a été au sommet de sa discipline. Le lancer du poids a été sien en 1999, quand il a raflé le titre mondial à Séville. 

Sauf que les affaires ont repris le dessus, et dans cet athlétisme américain dominateur puis déchu, il est une sorte de symbole du dopage qui a frappé trop souvent ce sport. Car la concurrence était monstrueuse dans une discipline où les USA ont historiquement dominé. Ceci expliquant sans doute cela.

La première fois qu'on entendit parler de lui, c'était quand il a émergé en finale des Jeux olympiques, terminant 7ᵉ devant son public. Le champion olympique ? Randy Barnes. Son dauphin ? John Godina. La concurrence. Mais Hunter a alors 27 ans et le temps commence à manquer. Heureusement, son ascension est détectable, et son premier résultat d'envergure ne tarde pas à tomber.

Athènes 1997. Il termine 4ᵉ des Mondiaux, mais va récupérer la médaille de bronze quand Oleksandr Bagach sera contrôlé positif. Cependant, s'il fait la une des tabloïds, c'est parce qu'il est en couple avec une certaine Marion Jones. La sprinteuse vient d'exploser aux yeux du monde en devenant la nouvelle championne du monde du 100 mètres.

Discipline reine + athlète jeune et bankable + renouveau du sprint américain avec la victoire de Maurice Greene chez les hommes = nouvelle star. Et voilà comment C.J Hunter se retrouve catalogué "compagnon de". Car Jones connait une irrésistible ascension. Et éclipse celle de son conjoint.

Car en 1999, il touche enfin le Graal : le titre mondial. Et pas n'importe comment. Avant le dernier essai, il semble parti pour une deuxième médaille de bronze d'affilée. Oliver-Sven Buder et Oleksandr Bagach sont devant. Pour gagner, il doit battre son record personnel. Et c'est exactement ce qu'il va faire. 

21.79, C.J Hunter peut exulter, il est champion du monde et perpétue la longue tradition américaine au lancer du poids. Mais là encore, il passe au second plan puisque Marion Jones – devenue entre-temps sa femme –, conserve son titre sur 100 mètres, et en plus, elle s'est lancé un nouveau défi et va chercher le bronze à la longueur. C'est réussi pour la médaille, c'est raté pour la notoriété. 

Heureusement, les Jeux olympiques auront lieu l'année suivante. Et le couple vedette a tout pour casser la baraque. Lors des Trials, passage obligatoire, il établit son record : 21.92 mètres. Le pire, c'est qu'il ne prend que la 2ᵉ place. Mais il est prêt pour le sacre olympique. On ne s'attend pas vraiment à la suite.

Peu avant les JO, C.J Hunter déclare forfait : souci au ménisque nécessitant une opération. Il est quand même présent en Australie en soutien de son épouse, qui réalisera une performance phénoménale (3 titres et 5 médailles en 5 épreuves). Sauf que quelques jours après le poids – remporté par le Finlandais Arsi Harju, tout un symbole – les nouvelles tombent.

Non, C.J Hunter n'a pas été une fois contrôlé positif. Il a été quatre fois contrôlé positif durant l'été, à la nandrolone, selon des taux 1000 fois supérieurs à la norme. Il fait alors son entrée dans le Top 10 des excuses inaudibles : "L'absorption d'un complément alimentaire vitaminé", excuse soufflée par un certain Victor Conte. Celui qui sera au cœur de l'affaire BALCO, scandale mondial de dopage, qui coutera ses médailles à Marion Jones. Mais pas à C.J Hunter. Ironie, quand tu nous tiens. 

"Je comptais arrêter après les JO, je n'avais aucun intérêt à me doper." Voilà ce que déclarait Hunter en conférence de presse pour se justifier. Bien sûr, la vérité était tout autre et l'affaire BALCO aura sans doute permis d'épurer un sport trop souvent touché par le dopage de l'autre côté de l'Atlantique. Mais le parcours du lanceur est finalement bien trop convenu : l'ascension, l'espoir, la consécration puis la chute. Le cycle de la vie d'un athlète dopé. 

France gouvernement

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