Publicité
Publicité
Publicité
Publicité
Publicité

Au lendemain de la cérémonie de clôture des JO, tout commence maintenant pour la France

François Miguel Boudet
Les anneaux olympiques lors de la cérémonie de clôture
Les anneaux olympiques lors de la cérémonie de clôtureAFP
Les JO de Paris se sont refermés avec la promesse que la France pouvait être une Nation de sport à part entière. Mais après avoir organisé de nombreux événements internationaux, le pays n'est jamais parvenu à infléchir la tendance.

Cette fois-ci, c'est promis : il y aura un héritage durable après l'organisation d'un événement sportif. Le Président de la République Emmanuel Macron et Claude Onesta, patron de l'Agence Nationale du Sport l'ont assuré : il y aura un avant et un après JO Paris 2024. 

La déclaration d'intention est un grand classique. La France sait organiser de grands événements. En revanche, elle ne parvient pas à pérenniser et à capitaliser ensuite. Or cette fois, c'est l'ensemble du mouvement olympique qui a été convié, avec sa cohorte d'émotions démultipliées pendant plus de deux semaines. Pour autant, des tribunes pleines ne sont pas un passeport pour un changement profond d'identité, surtout en France où la dissociation entre le corps et l'esprit, le manuel et l'intellectuel, comme si l'un ne pouvait pas s'associer à l'autre, est profondément ancrée depuis des siècles. Il suffit de se remémorer la cérémonie d'ouverture sur la Seine où le sport a été totalement absent sorti d'un "bal" de BMX et de double dutch ainsi qu'une statue d'Alice Millat, avec, en outre, un défilé des athlètes expédié sans aucune visibilité pour les porte-drapeaux et une flamme olympique qui a pris ses quartiers dans un lieu où il n'y avait pas de compétition alors qu'elle est traditionnellement exposée au stade, le centre névralgique historique des Jeux olympiques. 

Pour parvenir à infléchir cet état de fait, la seule solution est de profondément réformer le système éducatif. Car pour intégrer réellement l'éducation physique et sportive, il faut un plan non seulement au niveau scolaire mais aussi une implication des clubs au niveau local pour accueillir les licenciés et renforcer, voire restructurer l'UNSS. La solution la plus évidente est de diminuer le nombre de semaines de vacances. Davantage instaurées pour faire tourner le tourisme que pour le bien-être des élèves qui ont droit à des horaires XXL dès la primaire, les vacances éloignent les enfants et les adolescents de l'école, du collège, du lycée pendant des séquences trop longues et leurs emplois du temps sont donc beaucoup plus compacts. Difficile dans ces cas-là de dégager du temps pour des activités périscolaires, car s'ajoutent le temps de transport et les devoirs. Par ailleurs, Emmanuel Macron a récemment réclamé davantage de temps pour le théâtre à l'école et le temps n'étant pas extensible, il faudra bien trouver des heures, recruter des enseignants et des encadrants et surtout imaginer une véritable politique sportive, notamment par rapport aux programmes et à la notation, une véritable aberration qui coupe énormement de monde de la pratique et qui peut même se transformer en traumatisme. 

Il s'agit d'un véritable serpent de mer. Avant d'obtenir l'organisation des JO grâce à une victoire à la Pyrrhus, la France a soumis plusieurs dossiers de candidatures, notamment dans les années 80 pour l'obtention de l'édition 1992. Quarante ans plus tard, rien n'a évolué. Il a fallu 2024 pour que la Seine Saint-Denis soit équipée en piscines pour que les enfants apprennent à nager et c'est sans parler de l'état des piscines à Marseille, ville tournée vers la mer où un petit Marseillais sur deux ne sait pas nager à l'entrée en 6e... Pourtant, via le sport, la santé et la nutrition sont en jeu, ce qui ne sera pas forcément bien vu par les industriels de l'agro-alimentaire une fois qu'il sera enseigné dès le plus jeune âge qu'il faut éviter les produits transformés... 

Construire une nation sportive, bien au-delà d'un nombre de médailles, de public dans les tribunes, d'audiences TV, est un enjeu sociétal majeur qui nécessite un vrai courage. Les JO ont permis de débloquer des fonds pour développer des infrastructures pour l'événement. Cet effort ne doit pas être un épiphénomène circonstancié et ne bénéficier qu'à des intermédiaires, des sponsors, des influenceurs. Il s'agit d'en faire un point de départ pour tous. Chiche ? 

France gouvernement

Les jeux d’argent et de hasard peuvent être dangereux : pertes d’argent, conflits familiaux, addiction…

Retrouvez nos conseils sur www.joueurs-info-service.fr (09-74-75-13-13, appel non surtaxé)