Au tournant de sa carrière, Rony Lopes joueur-clé du système de Patrick Kisnorbo
Arrivé en renfort de taille à l'ESTAC en prêt sans option d'achat, l'été dernier, Rony Lopes réalise une saison plus qu'honorable en Ligue 1 sur le plan individuel. À 16 journées de la fin, l'équipe de Patrick Kisnorbo lutte pour le maintien et le Portugais est un véritable plus pour l'Australien à l'heure d'atteindre l'objectif.
Ce dimanche, le club de l'Aube se déplace à Reims pour disputer le derby de Champagne. Pas une mince affaire surtout après les quelques bons résultats de leur adversaire ces dernières semaines en championnat.
Avant d'en arriver là, un chemin rempli de haut et de bas
En 2011, alors que les spécialistes du football portugais avaient depuis longtemps mémorisé les noms de Bruno Fernandes, Bernardo Silva ou João Cancelo, un nom résonnait dans les couloirs des centres de formation du pays lusitanien : Rony Lopes. À l'époque, le jeune joueur du Benfica, qui avait impressionné les joueurs de sa catégorie en U-15, avait obtenu un transfert vers Manchester City et avait fait les gros titres au Portugal.
Après avoir gratté des minutes du côté des Citizens et être le plus jeune joueur de l'histoire du club à marquer un but (17 ans et 8 jours, contre Watford), à l'âge de 18 ans, il est prêté à Lille. Le Portugais inscrit trois buts en 27 matches, et tape dans l'œil de l'AS Monaco. La formation de Leonardo Jardim débourse alors 12 millions d'euros pour s'attacher ses services. Cependant, il joue peu à cause de la concurrence et part une nouvelle fois dans le club du nord de la France en prêt pour deux saisons.
Après avoir finalisé ses chapitres avec les Dogues, il revient dans la principauté en 2017/18 où, cette fois-ci, il convainc. En 50 apparitions, il inscrit 17 buts et délivre 9 passes décisives, sa meilleure performance à ce jour qui lui a valu une pré-convocation pour la Coupe du monde en Russie, bien qu'il ait été écarté de la liste finale.
Sa saison suivante, bien que moins productive, attire les dirigeants de Séville qui déboursent 25 millions d'euros, le transfert le plus cher du club andalou. En 2019-2020, il ne fera malheureusement que 14 apparitions sous Lopetegui dans une attaque qui compte des noms comme Suso, En-Nesyri, Nolito, Ocampos, Chicharito et Munir.
Dans une carrière faite de haut et de bas, Rony Lopes refait ses valises pour la Ligue 1 et va à Nice (33 matchs, cinq buts), l'Olympiakos (27 matchs, quatre buts) et, enfin, aujourd'hui, l'ESTAC.
Passage à l'ESTAC réussi, pour quel avenir ?
Deuxième joueur le plus décisif de son équipe cette saison avec 4 buts et 5 passes décisives en 18 matches - derrière Mama Baldé (9 buts et 3 passes) -, le joueur âgé de 27 ans semble être dans un tournant de sa carrière. Troyes joue le maintien et l'équipe est inexpérimentée, mais Rony Lopes réussit à démontrer tout son talent et tire les siens vers le haut chaque week-end. Face à Lyon, le week-end dernier, c'est lui qui permet à son équipe d'y croire en réduisant l'écart à 2-1.
Faisant partie du City Football Group, l'équipe de Patrick Kisnorbo est en phase d'apprentissage, car elle est constituée de très jeunes joueurs ayant pour objectif de progresser dans l'élite - seulement quatre trentenaires font partie de l'effectif. Le contexte est donc particulier et l'ancien attaquant de l'AS Monaco est l'un des leaders du club de l'Aube.
"J'ai senti qu'on allait me donner de l'importance dans l'équipe et je joue régulièrement. Quand il y a cet enchaînement de matches, les performances sont meilleures. Je me sens bien physiquement, cela m'aide à être performant, a expliqué le Portugais à Eleven Sports Portugal. J'aime jouer en tant que 10, car je me sens plus libre. Je joue aussi sur l'aile droite, l'aile gauche et en attaque. Mais dans chaque système tactique, l'entraîneur me donne toujours de la liberté. Je peux me promener sur tout le terrain."
Une liberté de jeu et de mouvement clé dans l'excellente saison qu'il est en train de faire. Le joueur, qui doit quitter son club actuel en fin de saison et rejoindre à nouveau Séville, espère enfin pouvoir triompher du côté de l'Espagne. Pour le moment, durant son passage à Troyes, il ne déçoit pas. Il faudra que Sampaoli lui donne sa chance et croit en son football, lui qui a été le transfert le plus cher de l'histoire du club andalou (25 millions d'euros).
"Bien sûr, je signerais à nouveau pour le FC Séville. C'est un très grand club. À aucun moment, je n'ai ressenti une quelconque pression à Séville en raison de la valeur de mon transfert. J'aurais juste aimé pouvoir montrer ce que je pouvais faire sur le terrain. Mais bon, c'est le football et je pense que, pour le moment, j'ai encore le temps de montrer ce que je vaux", a-t-il déclaré au quotidien AS, en janvier.
Troyes dispute un derby crucial face à Reims à l'extérieur, car une victoire permettrait d'aborder le restant des matches avec confiance. L'ESTAC est actuellement 16e avec 19 points, avec Strasbourg et Ajaccio dans le rétro avec 18 points, et derrière Brest et Montpellier qui ont tous deux 20 points. Le derby de champagne sera l'occasion pour Rony Lopes de montrer une nouvelle fois ce qu'il vaut.