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Aulas à Lille plutôt qu'à Bilbao : le choix qui en dit long sur les disparités hommes-femmes dans le football français

François Miguel Boudet
Jean-Michel Aulas lors de la cérémonie de remise du trophée de champion de France
Jean-Michel Aulas lors de la cérémonie de remise du trophée de champion de FranceAFP
En préférant assister à OL-PSG plutôt qu'à OL-Barça, Jean-Michel Aulas a envoyé un très mauvais signal sur l'intérêt réel porté au football féminin en France. Déjà qu'aucun chaîne traditionnelle ne diffusera la finale de la Ligue des Champions, le président de la toute nouvelle ligue professionnelle féminine ne sera même pas présent pour défendre les intérêts qu'il est censé représenter.

Rien n'est meilleur qu'un bon gros dilemme pour définir la liste des priorités. Samedi, l'Olympique Lyonnais dispute deux finales à quelques heures d'intervalle. À 18 heures, la section féminine sera sur la pelouse de San Mamés à Bilbao pour défier le FC Barcelone en finale de la Ligue des Champions. À 21 heures, la section masculine sera à la Decathlon Arena, à Villeneuve-d'Ascq, pour défier le Paris Saint-Germain en finale de la Coupe de France. 

La présence des Fenottes est "habituelle", celle des Gones est la première depuis 2012, date du dernier titre du club. Personne n'étant doté du don d'ubiquité, Jean-Michel Aulas a dû faire un choix. Vice-président de la FFF et président de la Première Ligue féminine fraîchement créée, il a dû faire un choix cornélien : il sera dans le Nord.

On peut évidemment comprendre que pour l'homme qui a totalement transformé un club moribond quand il en est devenu le propriétaire en 1987, voir l'OL mettre un terme à une disette de 12 ans est important. Or il n'est plus dirigeant du club et la FFF sera représentée par le président de l'instance, Philippe Diallo

Mais même pour celui qui a développé le football féminin en France, au moment de choisir, ce sont les hommes qui ont sa préférence. Difficile d'émettre pire signal quant à l'importance de l'accès aux jeunes filles et aux femmes à la pratique sportive et au football en particulier. Déjà que l'OL fournit un effort minimal pour le déplacement de ses supporters au Pays basque, voilà que même le plus haut représentant du football féminin français brille par son absence, alors qu'il a milité pendant des années pour la professionnalisation du football féminin. Et quand il y parvient... il se dédit ! Ses arguments, notamment sur son statut de vice-président de la FFF, ne tiennent pas la route : il se devait d'y être en personne car c'est lui la figure de proue. 

Alors que l'Espagne, l'Angleterre, l'Allemagne et l'Italie ont des championnats professionnels depuis de nombreuses saisons, la France reste en retard. Cerise sur le gâteau basque : aucune chaîne traditionnelle n'a acheté les droits de la finale, comme si le football hexagonal pouvait renâcler sur un titre européen... 

Comme d'habitude, le football féminin français n'est qu'une variable d'ajustement, sans ambition de promotion, simplement par "genderwashing". Pendant ce temps-là, quand seul DAZN diffusera le match avec une audience forcément réduite même si l'accès sera gratuit, en Espagne, en plus de l'opérateur privé et comme ce fut le cas pour la Copa de la Reina la semaine dernière, la chaîne publique TVE 1 et la puissante TV3 en Catalogne proposeront le match. Il ne faudra pas s'étonner si, dans quelques saisons, la France deviendra une Nation marginale, alors qu'elle fut pionnière, sous l'impulsion de celui qui, aujourd'hui, snobe l'une des ses plus belles réussites et, pire, la déprécie. 

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