Aux portes d'une saison historique, Xabi Alonso marque déjà sa profession de son empreinte
Il y avait ceux qui ne s'étaient jamais intéressés à ses débuts en tant que coach en Espagne, et puis il y avait les autres, qui connaissaient le caractère du natif de Tolosa et qui savaient à quel point ce qu'il avait réalisé dans les catégories inférieures de la Real Sociedad et du Real Madrid était remarquable. Ce scepticisme existant à son arrivée en Rhénanie-du-Nord-Westphalie s'est dissipé peu à peu, voyant que le Basque avait donné un second souffle à ce Bayer Leverkusen de Gerardo Seoane mal en point à l'entame de la saison 2022-2023. Aujourd'hui, plus aucun doute n'existe concernant celui qui a tout gagné en tant que joueur : il a déjà marqué de son empreinte la profession.
Après avoir passé 500 jours à la tête du Werkself, le 18 février dernier, Xabi Alonso a admis que ses premiers mois n'avaient pas été simples, mais que l'accomplissement final était le résultat d'un processus logique que chaque équipe et chaque entraîneur doit traverser : "cela fait partie d'un apprentissage très intéressant. Et maintenant, nous sommes dans une situation où, lorsque l'on regarde en arrière, nous pouvons dire que cela fait partie de notre succès actuel… Tout ce que nous avons vécu au cours des 500 derniers jours. J'ai beaucoup appris. Mais il y a encore beaucoup à faire et nous sommes dans une bonne situation. Et nous continuons d'avancer match après match, c'est notre message."
Le "Kusen" quasi "Forever"
"Neverkusen", "Second-kusen", voilà les surnoms du Bayer 04 qui sont sur le point de devenir obsolète. Premier de Bundesliga avec 8 points d'avance sur le Bayern Munich à 11 journées de la fin du championnat, une demi-finale de DFB-Pokal à disputer contre Düsseldorf et en 1/8 de finale de Ligue Europa contre le FK Qarabag, Xabi Alonso réalise jusqu'à présent tout ce dont rêvent de faire les puristes de Football Manager : relever un premier défi de s'imposer dans une Allemagne surdominée par le Bayern avec une équipe qui pourrait marquer sa propre histoire. Dans ce scénario, le Bayer Leverkusen est l'équipe parfaite à diriger, elle qui ne compte qu'une Coupe d'Allemagne (1993) et une Coupe de l'UEFA (1998) à son palmarès.
Depuis son arrivée, ce sont 45 victoires, 14 nuls et 10 défaites. Face à Mayence (2-1), vendredi, le club situé sur la rive orientale du Rhin a enregistré un 33ᵉ match consécutif sans défaite, un record qui était détenu par le Bayern (32). Déjà un accomplissement historique pour cette formation habituée à jouer les seconds rôles. Alors comment l'Espagnol a rendu ce groupe ultra-compétitive au point d'en faire un candidat sérieux à tous les titres qu'il dispute ? Premièrement, en inculquant aux siens sa vision de voir le football : possession de balle, attaques placées, surnombre, pression après perte, récupérer le plus rapidement possible. Deuxièmement, car son groupe est talentueux et avec des joueurs comme Florian Wirtz, Granit Xhaka, Alejandro Grimaldo, Jeremie Fimpong ou Victor Boniface, tout devient plus simple.
"Rester calme dans les mauvais moments, c'est ce que j'ai appris de Carlo Ancelotti. Ensuite, c'est votre personnalité qui compte dans ces situations, a-t-il expliqué en conférence de presse après la rencontre contre Mayence, alors que cette dernière avait réussi à recoller au score. Ces qualités, ce sont celles qu'il faut à chaque équipe : rester calme et concentrée. Nous en parlons tous les jours, nous ne voulons pas aller trop vite, nous voulons regarder les choses match par match."
Résister au chant des sirènes… ou non ?
Entre "Never" et "Forever", il n'y a désormais plus que trois mois de compétition. L'entraîneur de 42 ans, incarnant par son savoir-faire et son savoir-être un renouveau clair de la profession, est aux portes de rendre la saison 2023-2024 du Bayer 04 historique, et, de ce fait, s'inscrire lui-même, déjà, dans l'histoire. À quelques semaines donc de soulever, peut-être, ses premiers titres majeurs en tant que coach – il avait réussi à faire monter la réserve de la Real en deuxième division espagnole (2020-2021), Xabi Alonso est entré cette saison dans la cour des grands, au point de voir son nom être associé à deux de ses anciens clubs en tant que joueur : le Bayern Munich et le Liverpool FC.
Cette situation, des sources proches de l'entourage de l'originaire de Gipuzkoa l'intuitèrent il y a quelques semaines, avant que les rumeurs aient commencé à paraître. Néanmoins, comme l'a appris Flashscore News France par ces mêmes sources, Xabi Alonso n'avait qu'une seule idée en tête : mener à bien l'objectif "Ligue des champions" avec son équipe et, en cas de qualification, disputer la compétition avec ce même club la saison suivante. Une tendance que l'Espagnol lui-même a confirmée face à la presse vendredi : "je sais que mon objectif est de réussir avec cette équipe. C’est mon travail. Nous sommes dans une très bonne situation en ce moment. Nous voulons continuer ainsi."
Une tendance confirmée ces dernières heures par les médias allemands. Mais depuis, les Reds et les Roten ont toqué à la porte et la tendance a peut-être fait évoluer certaines choses dans la tête du Basque. N'ayant "rien de nouveau à dire" et étant le coach de Leverkusen de manière "certaine", lui, botte en touche désormais.
Or, il serait normal de ne pas rester insensible à l'appel de ces deux clubs dans lesquels l'Espagnol a brillé lorsqu'il était joueur. À moyen/long terme, viendrait potentiellement un intérêt du Real Madrid, car, comme l'a également appris Flashscore News France, l'homme de 42 ans a des adeptes dans les hautes sphères du club merengue. Et lui aimerait, un jour, revenir là où il a remporté la Ligue des champions en 2014. Dans tous les cas, si une décision doit être prise, elle sera réfléchie en temps et en heure. Mais pour l'instant, pas le moment de réagir au chant des sirènes et focus sur le présent : Xabi Alonso doit marquer l'histoire du Bayer Leverkusen.