Avant l'accusation d'agression sexuelle, d'autres affaires extra-sportives du XV de France
Australie 1990 : Bouet, mort par "asphyxie"
Talonneur à Dax (26 ans, 5 sél.), Dominique Bouet est retrouvé mort par l'un de ses coéquipiers, dans la nuit du 1ᵉʳ au 2 juillet 1990, dans sa chambre d'hôtel à Nouméa, où les Bleus séjournent à la suite de leur victoire en Australie le 30 juin lors d'une tournée.
Selon le parquet de Nouméa, le joueur, très prometteur, est mort des suites "d'une inhalation de liquide gastrique qui a obstrué la trachée artère et provoqué l'asphyxie", sans que les circonstances exactes du drame ne soient totalement élucidées.
Marié depuis tout juste un an, Bouet travaillait au sein de la municipalité de Dax, où il était arrivé quatre ans auparavant en provenance de son club formateur de Montfort-en-Chalosse (Landes).
Nouvelle-Zélande 2009 : La "table de chevet" de Bastareaud
Le centre Mathieu Bastareaud, 20 ans, est convoqué pour la tournée des Bleus en Nouvelle-Zélande à l'été 2009. Le lendemain du second test-match contre les All Blacks à Wellington, il apparaît choqué, le visage tuméfié, et prétend avoir été agressé par des inconnus en pleine rue.
Il rentre en France et l'incident prend une tournure diplomatique, le Premier ministre néo-zélandais de l'époque, John Key, présentant ses excuses à l'équipe de France.
Mais quelques jours après, et alors qu'une enquête est en cours, le joueur est obligé de se rétracter sous la pression de la police de la capitale néo-zélandaise et d'accuser… sa table de chevet. Les circonstances exactes de l'agression n'ont jamais été établies. L'affaire demeure l'un des secrets les mieux gardés du rugby français.
Cette affaire, qui conduit Bastareaud à une hospitalisation puis à une tentative de suicide, a longtemps poursuivi le joueur qui a arrêté sa carrière internationale en juin 2019 après 54 sélections. Il raccroche les crampons définitivement en juin 2023, à Toulon.
Édimbourg 2018 : l'affaire des "fêtards" en plein Tournoi
Le 11 février 2018, après la défaite en Écosse (26-32), huit joueurs participent à une troisième mi-temps arrosée, sans l'accord du staff. Sortis dans un bar puis dans une boîte de nuit, ils reviennent à l'hôtel Balmoral vers 03h00 du matin, avant d'être écartés du groupe par le sélectionneur de l'époque Jacques Brunel.
Le lendemain, ils sont entendus en qualité de "témoins" par la police écossaise au sujet d'une bagarre et de soupçons d'agression sexuelle, sans être a priori directement concernés. Après avoir conduit une enquête interne, la FFR ne procède finalement à aucune sanction supplémentaire, estimant que les fautifs n'ont été mêlés à "aucune bagarre, ni violence".
À la suite de cette affaire ayant "nui à l'image de l'équipe de France de rugby et de la FFR", selon la Fédération, son président d'alors, Bernard Laporte, demande un "renforcement de l'encadrement des après-matches".
Argentine 2024 : racisme puis accusation d'agression sexuelle
Dans les heures suivant la victoire du XV de France sur l'Argentine (28-13) en test-match, le 6 juillet, l'arrière Melvyn Jaminet est exclu du groupe en tournée dans le pays et renvoyé en France pour des propos racistes tenus, à une date indéterminée, dans une vidéo postée sur son compte Instagram.
Le 8 juillet, le deuxième ligne de Pau Hugo Auradou, 20 ans, et le troisième ligne de La Rochelle Oscar Jegou, 21 ans, sont arrêtés par la police argentine, accusés d'agression sexuelle par une jeune femme dans les heures suivant le match, disputé à Mendoza.