Avec la HCup, le foot des quartiers s'offre le Vélodrome

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Avec la HCup, le foot des quartiers s'offre le Vélodrome

Le Vélodrome lors de la réception de l'Atalanta Bergame début-mai.
Le Vélodrome lors de la réception de l'Atalanta Bergame début-mai.SYLVAIN THOMAS/AFP
Le Vélodrome accueille le foot des quartiers. Créée en 2020 par quatre copains du nord de Marseille, la HCup, à l'origine simple tournoi inter-quartiers, a pris de l'ampleur et investira dimanche le stade des exploits de l'OM.

"Il y a quatre ans, tout a commencé au Stade du Merlan (nord de la ville) et aujourd'hui, on est au Vélodrome. On va faire les finales dans un des plus grands stades d'Europe, avec des jeunes Marseillais. C'est incroyable", a résumé lors d'une conférence de presse Soilhou Ahamed, l'un des quatre organisateurs.

Les trois autres sont Ben Salim Boina, gardien de but de l'équipe nationale des Comores, Ardi Ahamed et Hachim Martiniky, dont le "H" du prénom a donné son nom au tournoi. En 2020, en plein confinement, c'est lui qui en passant devant le stade vide du Merlan a l'idée de lancer un défi au quartier voisin pour un premier affrontement, forcément discret au temps du Covid : La Savine contre Malpassé.

La HCup était née et elle a fait son chemin, portée par la vitesse des réseaux sociaux, la débrouillardise des quatre collègues et le soutien de parrains prestigieux, eux aussi venus des quartiers de Marseille, comme les rappeurs Soprano et Alonzo ou le footballeur Wesley Fofana.

En 2021 pourtant, tout aurait pu s'effondrer avec une dramatique fusillade après un match, venue rappeler la violence qui touche certains quartiers de Marseille. Deux joueurs, tout juste sortis de prison, sont visés. L'un est tué, l'autre grièvement blessé.

"Si ça n'avait tenu qu'à nous quatre, on aurait arrêté. Mais ça nous a dépassé et on a décidé de reprendre, pour Marseille et les quartiers", avait expliqué Soilhou Ahamed en 2022 à l'AFP.

Avec le VAR

Les éditions 2022 et 2023 sont des succès et l'affaire est de plus en plus sérieuse, avec un tirage au sort façon UEFA au Salon des Légendes du Vélodrome, des partenaires économiques, la participation de l'OM aux tournois féminin et U14, deux nouveautés, des matchs diffusés et commentés en direct sur YouTube et même cette année… le VAR.

Surtout, l'épreuve va se conclure dimanche par trois finales au Vélodrome, devant près de 10 000 spectateurs, avec un duel entre le Centre-Ville et La Viste (15ᵉ arrondissement, Nord) chez les seniors. "Ils ont vécu un drame, ils se sont relevés et ils ont continué à faire le tournoi, à rêver jusqu'au Vélodrome", a raconté à l'AFP Soprano, proche des organisateurs.

"Quand ils m'ont envoyé la photo pour me dire Saïd, on y est arrivés, on est au Vel, j'ai eu des frissons. J'ai vu comment ils ont bossé, d'où ça vient. Il faut booster ça. Des jeunes vont se dire ils sont des quartiers, comme nous, et c'est possible. Le Vélodrome leur a ouvert ses portes. C'est vraiment fort", a ajouté le rappeur, qui a lui déjà rempli l'enceinte.

L'ambiance festive, l'opportunité de mettre sous une lumière positive des quartiers souvent connus seulement pour leur exposition à la violence et aux trafics, mais aussi le très bon niveau de jeu ont aussi amené quelques "pros", anciens ou encore en exercice, à rejoindre l'aventure.

"Un régal"

C'est le cas de Mapou Yanga-Mbiwa, ancien international français de 35 ans, passé par Montpellier, Lyon, ou l'AS Rome, qui porte depuis deux ans les couleurs de La Viste et disputera donc la finale dimanche.

"Des potes m'en ont parlé et je me suis dit pourquoi pas. Franchement, j'ai été surpris de A à Z. C'est nickel, c'est propre, c'est réfléchi. C'est un régal", a-t-il expliqué à l'AFP.

"Pendant le tournoi, c'est comme si tout le monde faisait une pause. Tout le monde est content, heureux de jouer ou de supporter son quartier. Je retrouve des gars avec qui j'ai joué quand j'avais 12 ou 13 ans, des amis d'enfance", a ajouté celui qui a grandi entre Marseille et Port-de-Bouc.

"Et maintenant, on est là, on a des enfants, on s'invite pour un petit barbecue ou un café. C'est que du positif, ça recrée du lien", conclut l'ancien Bleu.

Pour la finale de dimanche, lui qui a joué dans les plus grands stades ne sera pas dépaysé. Alors il a rassuré ses équipiers. "Le Vélodrome, c'est la carotte cette année. Les petits frères, il faut profiter au maximum de ces moments-là..."

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