L'équipe de France de basket visera encore le podium à la Coupe du monde, malgré tout
La génération actuelle de l'équipe de France de basket est parmi les taulières de la discipline. Troisième des deux dernières éditions de la Coupe du monde, sur le podium de 4 des 5 derniers Championnats d'Europe, une assise solide, le fameux titre européen de 2013 en point d'orgue. Pas de doute, depuis plus de dix ans, la France est dans le gratin.
Mais à moins d'un an des Jeux Olympiques de Paris, qui représenteront sans doute le crépuscule d'une génération, la victoire ne peut qu'être le seul objectif. Et ce ne sera pas chose aisée au vu de l'adversité, mais aussi des absents.
Car les Bleus se présentent en Asie sans quelques armes majeures. Et la première se nomme Victor Wembanyama. On voulait croire que le n°1 de la dernière draft tiendrait parole, lui qui a annoncé vouloir porter l'équipe de France vers le toit du monde. Mais il n'est plus propriétaire de ses souhaits, et les Spurs ont dit non.
Si l'on met de côté le cas Joel Embiid, deux absences notoires sont à signaler. L'une est connue de longue date, puisque Thomas Heurtel a dû renoncer pour des raisons extra-sportives. Ayant signé en Russie au lendemain du dernier Euro, il n'a pas respecté les critères de la fédération, et un cadre de la sélection, qui a été de quasiment toutes les dernières campagnes, sera à la maison. Pas une bonne nouvelle.
La seconde est récente. Frank Ntilikina s'est blessé à la jambe lors d'un des matchs de préparation, et le verdict n'a pas tardé à tomber : forfait. Deuxième absence, la deuxième dans le secteur extérieur. Mine de rien, il était installé comme élément fort de l'équipe de France, et ces deux joueurs vont créer un manque, surtout défensivement.
Heureusement, les Bleus peuvent compter sur un axe fort Nando De Colo - Evan Fournier - Nicolas Batum - Rudy Gobert qui sera sans nul doute le point fort de cette équipe. Mais qui commence aussi à prendre de l'âge. On l'a vu l'an dernier à l'ASVEL, De Colo ne peut pas tout faire tout seul.
Batum, lui, est à l'aube de sa dernière saison, et arrêtera après les JO. All-around, glue guy, il est fondamental pour solidifier un collectif mais plus aussi percutant. Evan Fournier est l'arme offensive n°1 sans nul doute, mais son irrégularité au shoot demeure problématique. Reste Rudy Gobert, tour de contrôle défensive, toujours performant en Bleu, mais qui semble perdre de son éclat.
On dramatise, bien évidemment. Ce quatuor peut à lui seul emmener la France en quarts de finale. Plus loin que ça ? Cela dépend du tirage bien sûr, mais aussi de la régularité. Car lors du dernier EuroBasket par exemple, les Bleus ont été sur la corde raide pendant toute la phase finale.
Miracle en 8e, miracle en quarts, adversaire en bout de course en demies qui venait de faire un exploit au tour précédent... Tout ça pour aller se fracasser en finale face à l'Espagne. Un grand classique. L'Espagne, les Bleus devraient croiser leur route au deuxième tour. Mais avant, un premier écueil, sous forme de feuille d'érable.
L'ouverture du tournoi contre le Canada, vendredi (15h30) donnera clairement le ton de la compétition. Nous y reviendrons en détail, mais cette équipe jeune et ambitieuse sera le plus coriace de la première phase. La Lettonie sans Porzingis et le Liban ne devraient être que des faire-valoirs, en tout cas, c'est ce que l'on espère. Mais la route vers le podium sera sinueuse, et avant de penser à renverser l'ogre américain comme en 2019, il faudra se montrer sérieux et constant. La recette pour le podium est simple en somme.
Les 12 sélectionnés
Sylvain Francisco, Nando De Colo, Isaïa Cordinier, Élie Okobo, Evan Fournier, Yakuba Ouattara, Terry Tarpey, Nicolas Batum, Guerschon Yabusele, Mathias Lessort, Moustapha Fall, Rudy Gobert
