Après 5 médailles d'argent d'affilée à l'EuroBasket, les Bleues vont-elles enfin triompher ?
Depuis 2013, l'équipe de France féminine trace sa route vers la finale de l'EuroBasket. Mais tous les deux ans, la finale se transforme en cimetière des illusions tricolores. Si elles appartiennent sans discuter au gotha continental, les Bleues n'ont pas enrichi leur palmarès.
Cette fois, elles débarquent en pleine affaire Marine Johannès, avec une équipe rafraîchie, tant chez les joueuses que dans le staff. Mais un Euro reste un Euro, et les Françaises y vont pour gagner. Alors, cette fois c'est la bonne ?
L'épine Johannès
La sélection française : Marième BADIANE (Lattes-Montpellier), Romane BERNIES (Lattes-Montpellier), Alexia CHARTEREAU (ASVEL), Marine FAUTHOUX (Basket Landes), Marie-Paule FOPPOSSI (Tarbes), Sandrine GRUDA (ASVEL), Leïla LACAN (Angers), Sarah MICHEL (Bourges), Iliana RUPERT (Bologne, ITA), Janelle SALAÜN (Villeneuve d’Ascq), Migna TOURÉ (Lattes-Montpellier), Valériane VUKOSAVLJEVIC (Prague, RTC).
Premier point : la capitaine Sarah Michel, Sandrine Gruda et Valériane Vukosavljevic sont les trois seules sélectionnées avec au moins 100 capes. Une équipe rajeunie donc. Deuxième point : seules six des Bleues ont disputé la dernière Coupe du monde en septembre dernier (Badiane, Chartereau, Fauthoux, Michel, Rupert et Touré). La continuité n'est donc pas spécialement de mise, on peut parler de transition.
Certains choix ont été dictés par les blessures, ce qui a causé les forfaits de Caroline Hériaud et surtout Gabby Williams. Mais le principal point d'achoppement, c'est bien évidemment Marine Johannès. Pour une sombre histoire d'aller retour aux États-Unis pour signer un contrat WNBA pendant la préparation, la meneuse a été purement et simplement mise au ban.
Malgré la tonne de soutiens médiatiques qu'elle a pu recevoir, la FFBB s'est montrée inflexible. Bye-bye Johannès, pourtant une cadre et une arme offensive indéniable. Pendant que la joueuse de l'ASVEL s'éclate en WNBA, et qu'on tire un trait sur son duo avec Marine Fauthoux qui était clairement une force majeure, il va falloir se réinventer.
Une ouverture ?
Ainsi, le retour de Valériane Vukosavljevic et Sandrine Gruda, absentes au Mondial, est censé apporter l'expérience et la stabilité nécessaires pour aller loin dans une compétition de cet acabit. Mais la première a manqué le deuxième match de préparation en raison d'une blessure à un mollet, et la seconde le dernier, préservée après avoir ressenti des courbatures.
Néanmoins, le sélectionneur Jean-Aimé Toupane ne doute pas de l'intérêt de leur sélection, comme il l'a déclaré à l'AFP.
"Leur importance sur le terrain est indéniable. Mais on sait aussi qu'on ne pourra pas compter que sur elles: nous sommes une équipe. Elles savent qu'à des moments importants elles devront jouer plus, d'autres moins, en fonction du contexte. Toutes les joueuses seront à un moment donné importantes dans ce marathon, toutes".
Une équipe qui a remporté tous ses matchs de préparation, et qui arrive donc gorgée de confiance. Suffisant pour envisager un podium, voire mieux ? Sur le papier, les Bleues sont favorites d'un groupe qui compte l'Allemagne, la Grande-Bretagne et la Slovénie. Première place = quarts de finale, l'objectif est atteignable, même s'il faudra rester sérieuses contre les Slovènes à domicile.
Mais les deux favoris restent les mêmes : Espagne et Suisse. Soit les deux qui ont stoppé les Bleues en finale lors des cinq dernières éditions. Cepenbdant, ces deux nations sont elles aussi en transition. Les Serbes ont comme les Bleues chuté en quart de finale du dernier Mondial, alors que les Espagnoles n'étaient pas présentes.
Le moment d'en profiter ? C'est maintenant ou jamais pour rompre la malédiction. Car dans un an, il y aura les JO de Paris, et il ne faudra pas être ridicules. Le tout face à une opposition nettement supérieures. Les Bleues étaient sur le podium à Tokyo, mais les choses ont changé, et si les embrouilles internes ont trop abîmées la cohésion, le résultat ne sera pas à la hauteur des espérances. Place d'abord au premier tour, et à ce match contre l'Allemagne (20h30) pour voir de quel bois les Bleues se chauffent.