Publicité
Publicité
Publicité
Publicité
Publicité

Paris - Bourg, finale d'EuroCoupe 100% tricolore pour lancer le printemps du basket français

Sébastien Gente
TJ Shorts parachèvera-t-il sa splendide saison avec la Coupe ?
TJ Shorts parachèvera-t-il sa splendide saison avec la Coupe ?Profimedia
Le basket français de club peut rafler trois trophées européens cette saison, et au moins un sera nécessairement tricolore puisque la finale d'EuroCoupe opposera Paris à Bourg. Le club de la capitale sera favori, mais la fête sera belle quoi qu'il arrive et le niveau de jeu promet énormément.

Il fut un temps, que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître, où l'EuroCoupe s'appelait la Coupe Korac, une compétition que les clubs français ont raflé cinq fois, dont trois pour le seul CSP Limoges aux grandes heures de son histoire. Puis ce fut la Coupe ULEB, avant de devenir l'EuroCoupe en 2008. 

Depuis, seuls deux clubs français se sont invités en finale. Si Strasbourg, malgré Vincent Collet à sa tête et Rodrigue Beaubois comme leader, n'avait pu renverser Galatasaray en 2016, Monaco a inauguré le palmarès tricolore de la nouvelle mouture en 2021 après deux victoires serrées sur UNICS Kazan. Même si il n'y a plus aucun membre de cette épopée encore présent en Principauté, ce succès avait lancé l'ascension de la Roca Team sur la scène européenne. 

Et c'est bien là ce que vise le Paris BasketBall. Il faut bien se rappeler que la volonté d'avoir un vrai grand club de basket à la capitale n'est pas d'hier, mais c'est en 2018, sous l'impulsion de David Kahn, ancien dirigeant NBA, qu'un réel projet prend forme. Trois ans plus tard, direction la Betclic Élite. Encore trois ans plus tard, direction une finale européenne. 

Et pas n'importe comment, puisque la formation parisienne a été la plus brillante de la phase de groupe. Une seule défaite en 18 matchs de phase de poules, le parcours était impressionnant et propulsait Paris grand favori pour la victoire finale. Un ascendant confirmé en quarts puis en demi-finales, ouvrant la voie à une qualification aisée assortie de l'avantage du terrain pour cette finale au meilleur des trois matchs. Un détail qui a son importance, vu que Paris n'a concédé "que" trois défaites en 25 réceptions toutes compétitions confondues cette saison. 

Mais si c'était seulement l'unique argument en faveur des Parisiens... Ils possèdent tout simplement le meilleur joueur de la compétition, en la personne de TJ Shorts. Le meneur américain n'est pas grand par la taille (1.75 m), mais en terme de talent, personne ne peut lutter. Après une saison 2022/2023 sous les couleurs de Bonn qui l'a vu rafler trois trophées de MVP (championnat, Ligue des Champions et Final Four), il a confirmé à l'étage supérieur en signant à Paris. 

Sans nul doute MVP de la saison, il est premier à l'évaluation (23.4), deuxième marqueur (18.0), meilleur passeur (7.5) et quatrième intercepteur (2.0), MVP des quarts et des demi-finales de la compétition. Qui d'autre pouvait hériter du trophée de MVP ? Son empreinte sur le jeu parisien est incroyable, lui qui est arrivé inconnu du public français l'été dernier et qui a déjà mis tout le monde dans sa poche en une saison, adversaire comme supporters. 

Une pluie de récompenses pour le Paris BasketBall puisque Tuomas Iisalo, qui avait emmené son meneur dans ses valises à l'intersaison, a été élu meilleur entraîneur de la compétition. Le Finlandais peut lui aussi gagner une deuxième Coupe d'Europe en deux ans, mais cette fois, pas de risque de le voir fuir vers une autre équipe. Le projet parisien est suffisamment alléchant pour retenir les héros de la saison, victoire ou défaite. 

Et on n'a même pas parlé d'un certain Nadir Hifi. Élu dans le deuxième meilleur cinq de la compétition, on pensait qu'il se marcherait sur les pieds avec Shorts, sa première partie de saison le laissant croire, mais depuis son historique carton (44 points) au All-Star Game fin décembre, la machine est lancée, et elle ne s'arrête plus. Devenant un scoreur régulier, cette saison est sans doute déterminante pour la suite de sa carrière. Avec un tel duo et des role players de qualité (Mikael Jantunen, Colin Malcolm, Tyson Ward...), impossible de ne pas placer la meilleure attaque de la compétition (et de Betclic Élite) comme favorite. 

Sauf qu'elle va croiser la route de la meilleure défense d'EuroCoupe. La JL Bourg est l'extrême opposée de Paris. Un club qui se plait dans une certaine forme de discrétion. Un club qui connaît pourtant une belle croissance linéaire ces dernières années. Nouvelle salle, amélioration de l'effectif, résultats meilleurs d'une année sur l'autre, mais le jump est impressionnant cette saison. Car la formation bressanne a attiré les projecteurs en début de saison en attirant un certain Zaccharie Risacher.  

Pour sa dernière saison en France avant d'aller voir ce qu'il se passe en NBA, le nouveau grand espoir du basket tricolore a quitté les spotlights de l'ASVEL et pris la direction du plus discret voisin, histoire d'être au centre du projet et de s'offrir une évolution feutrée. La mission est plus qu'accomplie. Plus que des chiffres, c'est ce sentiment de domination quand il met en marche qui est incroyable. Entre coups de chaud et matchs maîtrisés, il a montré pourquoi les Américains pensent à le choisir n°1 de la draft en juin, et a logiquement été récompensé par le titre de meilleur jeune joueur de la compétition. 

Bien sûr, il a encore beaucoup à apprendre, et bien sûr, il n'est pas tout seul. Preuve en est la présence de Isiaha Mike dans la All-EuroCup First Team. Une belle récompense pour le Canadien, un anonyme débarqué dans l'anonymat voilà deux ans et qui est devenu le fer de lance indéniable de la formation bressane. Mais ce qui fait indéniablement la force de la JL Bourg, c'est un collectif en béton armé. 

Aucun joueur ne figure dans les Top 5 des principales catégories statistiques. Pourtant, Bourg dispose d'un effectif dense dans lequel tout le monde joue son rôle et tout le monde peut venir amener son importance. Preuve en a été faite en demi-finales. Au premier match, la prestation d'Axel Julien avait été déterminante. Pour arracher la place en finale, le capitaine Maxime Courby, peu utilisé, était sorti du bois pour rentrer deux énormes shoots qui ont assommé le Besiktas. Un parfait résumé de la saison de la JL : tout le monde peut venir débloquer la situation à n'importe quel moment. 

Mieux, Bourg va arriver en finale avec l'esprit léger. D'abord parce que selon toute vraisemblance, la place dans le Top 4 de Betclic Élite est assurée, ce qui est déjà le cas de la place en playoffs. Ensuite parce que victoire ou défaite, la saison est incontestablement réussie, parce que la construction d'un club ne passe pas nécessairement par les trophées, en tout cas pas dans un premier temps. Et enfin parce que la JL vient de remplir un premier objectif : prolonger son coach, Freddy Fauthoux, pour les trois prochaines saisons. 

Après un début de carrière d'entraîneur hésitant, il a pris de l'aplomb en passant deux années comme assistant à l'ASVEL, qui a tout tenté pour le rapatrier en vue de la saison prochaine. Mais l'ancien inoubliable meneur de Pau-Orthez a résisté aux sirènes de l'Euroligue et prolongé l'aventure bressanne, même si certaines clauses lui permettront de changer d'avis, que ce soit pour la reine des compétition européennes ou même l'équipe de France, son nom ayant été murmuré pour prendre la suite de Vincent Collet après les Jeux Olympiques. 

L'Euroligue, parlons-en. Le vainqueur aura sa place pour la prochaine édition. Gran Canaria, vainqueur de la dernière édition, a refusé pour diverses raisons, la principale étant financière. Dans un projet à croissance rapide, ce détail a sans doute plus d'importance pour Paris que pour Bourg, mais on imagine mal la JL - si elle l'emporte - franchir le rubicond au vu de la tournure de son projet. Cette place semble destinée au club de la capitale, qui ne devrait pas ressentir cette pression. 

Reste à étudier l'unique confrontation entre les deux équipes (qui se retrouveront fin avril en championnat) le 16 décembre dernier en terre bressanne. Un match de très haut niveau entre deux équipes en confiance, qui se seront tenues la jambe durant toute la partie. Un match plutôt défensif, avec beaucoup de pertes de balles forcées (34 en cumulé) remporté d'un cheveu par la JL sur un dernier shoot d'Isiaha Mike, mais qui aurait pu tomber dans l'escarcelle parisienne sans rien y trouver à redire. 

Mais en terme de scénario, on ne demande pas mieux. Paris est favori, c'est clair, mais sur une finale en plusieurs rencontres, aller au bout du match décisif serait le meilleur dénouement possible. Parce que quoi qu'il arrive, le basket français repartira avec un trophée. Alors, avant la demi-finale de Villeneuve en Euroligue féminine et un éventuel nouveau grand run de playoffs de Monaco dans la version masculine, la France va se régaler avec deux ou trois matchs de finale 100% tricolore, une aubaine pour la progression de l'Hexagone sur la scène européenne. Et une nouvelle preuve que la France est un pays de basket. 

France gouvernement

Les jeux d’argent et de hasard peuvent être dangereux : pertes d’argent, conflits familiaux, addiction…

Retrouvez nos conseils sur www.joueurs-info-service.fr (09-74-75-13-13, appel non surtaxé)