Débuts en Euroleague encourageants pour Paris, qui va passer au révélateur Monaco
Le projet du Paris Basket a pris le coup d'accélérateur souhaité avec la victoire en EuroCup la saison passée. En récompense, un billet pour la principale compétition de club européenne, l'Euroleague. De quoi remplir la flambant neuve Adidas Arena et surtout, continuer à grandir.
Pourtant, c'est à Bercy que les Parisiens ont signé leur première victoire - et leur premier coup d'éclat - en terrassant le champion d'Europe en titre, le Panathinaïkos. Un grand match pour une grande victoire, mais ironiquement, c'était peut-être le seul match qu'on ne s'attendait pas à les voir remporter.
Car avec un chouia de réussite supplémentaire, Paris pourrait avoir 4 victoires. Chaque défaite a été concédée de justesse (3.33 points d'écart en moyenne), et a mis en exergue les défauts de cette équipe, rédhibitoires dans une compétition aussi serrée. 27.5 trois points en moyenne par match pour 8 réussis (29.09%), c'est bien trop peu pour espérer avoir un réel effet.
De plus, l'équipe est largement dominée au rebond (différentiel moyen de -7.5), même si du mieux a été constaté dans ce secteur lors des deux derniers matchs. Paris dépend bien trop du trois points et du jeu en isolation, la création retombant quasi exclusivement de sa star TJ Shorts, qui a délivré près de la moitié des passes décisives de l'équipe (28/59) sur les quatre premières rencontres (2e plus mauvaise équipe d'Euroleague dans ce secteur).
Et forcément, le jeu en fin de match s'en ressent. Le manque de variété se paye en fin de match, quand tout le monde compte sur un exploit individuel pour rafler la mise. C'était particulièrement criant contre le Bayern, puisque les Parisiens avaient clairement resserré la défense en fin de rencontre, mais n'avaient plus de solutions offensives, et sont pourtant passés à un shoot trop court de l'emporter.
Et à l'heure des comptes, Paris est la deuxième plus mauvaise défense de la compétition (pour un point) et la 6e attaque. On sait donc ce qu'on aura avec le club de la capitale : du spectacle, du jeu ultra rapide (3e PACE de la compétition) avec les risques que cela comporte en terme défensif, mais aussi d'utilisation du ballon. Néanmoins, le basket, ce n'est pas que des stats, car en analysant numériquement le match, impossible de trouver une vraie raisons statistique à la victoire sur les Grecs.
Mais le test que vont passer les Parisiens ce jeudi sera des plus intéressants. Au programme, la revanche de la dernière finale de BetClic Élite. Monaco a le bilan inverse en Euroleague, n'ayant perdu que lors de son déplacement à Barcelone, avant de corriger le tir rapidement. Pour la quatrième saison de son histoire dans la reine des compétitions européennes, la Roca est candidate au Final Four.
Et jusqu'au déplacement au Panathinaïkos prévu le 29 novembre, cette équipe a quantité de matchs prévus particulièrement abordables. Dont celui du soir face à Paris, dont les Monégasques sont les favoris au vu de l'ascendant pris lors des dernières finales domestiques.
Deuxième attaque (87.5 points en moyenne), 3e à l'évaluation, la Roca Team est à la hauteur de sa réputation. Mais surtout, elle proposera au club parisien un échantillon de tout ce qui l'attend cette saison : la quatrième défense de la compétition, une équipe qu'il est compliqué d'arrêter quand elle se met en marche, des individualités supérieures, et bien sûr le MVP de la dernière édition Mike James.
Surtout, une équipe désormais rodée à cet exercice : accueillir un rookie de l'Euroleague laisse planer la possibilité d'une raclée. Résister le plus possible sera sans doute une première victoire pour Paris, mais il faut en passer par des déplacements compliqués pour grandir. D'ici la fin de l'année 2024, les Parisiens se déplaceront à Barcelone, Istanbul et Le Pirée, des ambiances autrement plus chaudes. Et ce premier test leur servira clairement pour le futur.