En quête d'une victoire de prestige, l'ASVEL aura du mal à résister à Monaco, en mission
Monaco a le vent en poupe. Malgré une sortie de route inattendue contre Milan, cela fait tout de même 9 victoires sur les 10 derniers matchs d'Euroligue pour la Roca Team. Une ascension entamée lors d'une victoire homérique contre le Real Madrid, qui a rappelé aux Monégasques leurs qualités et leur capacité à vaincre n'importe quelle équipe.
Mieux, le calendrier est en leur faveur. Après l'ASVEL, le Zalgiris et le Bayern attendent Monaco, trois équipes éliminées ou presque, soit trois victoires qui devraient tomber dans l'escarcelle des joueurs de la Principauté. Une belle occasion d'aller chercher le Top 4, et même la 2ᵉ place, pour ainsi prendre une équipe issue du flambant neuf playin de l'Euroligue, ce qui serait donc un tirage au sort bien plus abordable pour les quarts de finale.
Une occasion en or donc, mais la défaite contre Milan a été enchaînée par celle contre Strasbourg qui a mis fin aux ambitions monégasques en Coupe de France. Ce qui fait qu'à l'instant T, Monaco n'a plus que deux chances de trophée, puisque la Leaders Cup lui a également échappé. Certes, la Roca reste grandissime favorite pour le titre en Betclic Élite, mais il ne faudrait pas que cette saison si prometteuse se termine en eau de boudin.
Car le titre en Euroligue demeure la priorité de l'état-major monégasque. Logique après être passé proche la saison dernière. Si le Real Madrid reste le grand favori, l'ouverture est réelle pour cette équipe bâtie pour la bataille européenne. Bien sûr, cela dépend de beaucoup de facteurs, notamment un vrai réveil de Kemba Walker et l'absence de blessures, mais ce déplacement à l'ASVEL doit lancer pour de bon la dernière phase de la saison de Monaco, qui pourrait souffrir de l'enchaînement des matchs.
Néanmoins, on a du mal à croire que les Lyonnais soient en capacité de vaincre leur adversaire du soir. La première raison est on ne peut plus évidente : Monaco a remporté les 9 dernières confrontations entre les deux équipes, réparties sur les deux dernières saisons. L'ascendant psychologique est donc terrible en faveur de la Roca (écart moyen : +13), qui compte bien en jouer. Et surtout, on imagine mal la Roca lâcher ce match, puisque l'enjeu est réel comme susmentionné. Alors qu'en Betclic, la première place est quasiment assurée, et il y aura quelques matchs à lâcher d'ici la fin de régulière, surtout ceux qui seront placés pendant le quart de finale. L'issue du match est-elle alors certaine ?
Il reste la glorieuse incertitude du sport, certes, mais l'ASVEL n'a toujours pas relevé le gant, même après le départ fracassant de Pozzecco. En 2023, c'est 12 victoires pour 13 défaites toutes compétitions confondues, et en Euroligue, il y a certes eu quelques succès, notamment celui sur Anadolu, mais la réalité est bien plus cruelle : l'ASVEL n'a battu aucun club du Top 8 actuel cette saison.
Il reste trois matchs à l'ASVEL pour arracher un dernier succès de prestige cette saison en Euroligue : Monaco, Valence et Barcelone. L'objectif de ne pas finir dernier est déjà quasiment rempli, un moindre mal, mais il faut déjà penser à la saison prochaine, qui ne doit pas être une pâle copie de celle-ci sur le plan européen. On ignore encore les contours de l'effectif, ou encore l'entraîneur – Freddy Fauthoux, coach de la JL Bourg a notamment été approché –, mais il va falloir relever le gant.
Malgré tout, cette infériorité dans cette confrontation est quelque chose qu'il faudra gommer, car il n'y a pas que l'Euroligue dans la vie. L'ASVEL a perdu le titre national l'an dernier, et sur une série en 5, ne semble pas en mesure de menacer Monaco. À moins de remporter celui-ci et de jeter le trouble dans les esprits monégasques. Pas une mince affaire, surtout vu le dernier match d'Euroligue des Lyonnais, dans lequel ils ont totalement craqué dans les cinq dernières minutes chez l'Olympiakos.
La constance, voilà le défaut de l'ASVEL cette saison, et en particulier en Euroligue. Il y a eu de bonnes séquences, de bonnes premières périodes, mais il manque quelque chose. Pas des leaders, puisque les Lyonnais ont ce qu'il faut avec le duo Nando De Colo - Joffrey Lauvergne, mais visiblement, cela ne suffit pas.
Malgré tout, ce match a plus d'importance pour l'ASVEL que pour Monaco. Ce match pourrait être la première pierre d'un renouveau réel. Faire tomber un cador européen, qui plus est un rival national, voilà quelque chose sur lequel on peut construire. La LDLC Arena sera sans doute pleine pour voir les siens signer un succès de prestige. Et peut-être enfin relever la tête dans une saison décevante.