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Euroligue : 26 ans après, Monaco va-t-il écrire l'histoire du basket français ?

Sébastien Gente
La lutte s'annonce immense à Gaston-Médecin.
La lutte s'annonce immense à Gaston-Médecin. AFP
Aucune équipe hexagonale n'a atteint le Final Four de l'Euroligue depuis l'ASVEL en 1997. Monaco a raté le coche la saison dernière, mais cette fois, c'est à domicile que la Roca Team va retenter sa chance. L'affaire s'annonce compliquée, face à un adversaire expérimenté, mais les Monégasques ont les armes pour réaliser l'exploit.

Le Maccabi Tel-Aviv. Un géant du basket européen. Six triomphes en Euroligue - et neuf finales -, une présence constante parmi le gratin continental. Toujours dans les favoris quand la compétition débute. Un état de fait qui avait quelque peu disparu ces dernières années, puisque le club israélien a passé six ans sans voir les quarts de finale avant d'y retourner l'an dernier. 

Ainsi, Monaco ne s'est pas attaqué à n'importe qui pour tenter de rejoindre le Final Four. Mais entre le 4e et le 5e de la phase régulière, l'affrontement ne pouvait être que serré. Et c'est sans surprise - dans le résultat, pas dans le scénario - qu'on assistera à un match 5. Alors, c'est possible ?

Sur un plan purement théorique, on peut considérer la Roca Team comme le favori de la rencontre. Un statut acquis par le biais d'une saison régulière parfaitement maîtrisée, qui a vu Monaco valider bien avant la fin du calendrier la qualification et l'avantage du terrain. La moindre des choses cependant, au vu des efforts consentis depuis deux ans, et la victoire lors de l'EuroCoupe.

Car le passage à la dimension supérieure s'est fait à la vitesse grand V. C'est bien simple, il ne reste aucun joueur de cette équipe-là. En deux ans, l'effectif a été transfiguré, et assez intelligemment. Avec des stars comme Mike James ou Élie Okobo, mais aussi des joueurs de devoir. Yakuba Ouattara, Alpha Diallo, John Brown III, des pièces capitales. Même le coach a été changé.

Les résultats sont stupéfiants. Car voilà deux saisons que le virage s'est opéré, et deux saisons que la Roca dispute un match 5 qualificatif pour le Final Four. Car oui, c'était déjà le cas l'an dernier, après une série dantesque contre l'Olympiakos. Le match décisif s'était déroulé en Grèce, dans une ambiance incroyable, et malgré un match immense, Monaco avait chuté au bout du bout. 

Principale différence ? Cette année, le match 5 aura lieu à Gaston-Médecin. Une salle qui, même si elle n'atteint pas l'ambiance vue au Maccabi - ou à l'Olympiakos - a quand même un sacré impact. Et Monaco compte là-dessus, comme l'a déclaré Jordan Loyd sur le site du club.

"On a besoin d’une ambiance comme on n'a encore jamais eu à Gaston-Médecin tout simplement. Les fans devront mettre le feu et nous donner ce supplément d’âme sur chaque action. Le match 2 c’était assez incroyable, mais là, il en faut encore plus. On doit s’arracher pour le club, pour le maillot, pour eux pendant 40 minutes. On a fait en sorte de bénéficier de cet avantage du terrain grâce à notre très bonne saison régulière. Il faut le faire fructifier. Et pour cela, on attend des supporters qu’ils donnent tout en tribunes pour nous pousser, afin qu’on aille décrocher cette performance historique tous ensemble."

Le facteur X Okobo

C'est bien joli, mais ce sont les joueurs qui devront être les premiers à faire ce qu'il faut pour enflammer ce public. À commencer par varier l'attaque. 26/103. Ce chiffre, c'est l'adresse totale à 3 points des Monégasques sur les quatre premières rencontres. Dont 7 seulement rentrés sur les deux défaites monégasques. Ce n'est clairement pas une stat qu'il faut répéter pour avoir une chance. 

Car c'est un game 5. Et Monaco ne va clairement pas inventer le basket sur un game 5. C'est une histoire de fondamentaux. De bataille au rebond qu'il faudra gagner, ce qui n'a jamais été le cas dans cette série (tout juste ont-ils fait match nul au game 3).

Mais c'est surtout une histoire d'hommes. Mike James est bien entendu attendu comme le chef de meute, mais il y en a un qui doit vraiment élever le game : c'est Élie Okobo. Lui qui a rejoint depuis l'ASVEL à l'intersaison avait plusieurs fois indiqué qu'il voulait des trophées et des gros matchs.

Élie Okobo doit amener de l'agressivité dans l'attaque monégasque
Élie Okobo doit amener de l'agressivité dans l'attaque monégasqueAFP

Et pour l'instant, c'est un carnage. Il a tout simplement shooté à 14/36 depuis le début de la série. Et c'est principalement à trois points que ça coince (5/20). Voilà une des dérives du basket moderne. Okobo est un excellent joueur en pénétration, capable d'aller provoquer des fautes en attaquant le panier et ainsi d'affaiblir la défense adverse. Forcer longue distance n'amène rien de bon. 

Une histoire d'hommes, c'est ce que devra être cette rencontre. Parce que c'est la dernière chance, et qu'il arrivera peut-être un moment dans la partie où le gameplay, les systèmes, tout cela ne comptera plus. Quelqu'un devra émerger, comme Jordan Loyd l'avait fait au game 2 avec ses 33 points. Et puisque Mike James sera certainement surveillé comme le lait sur le feu, Okobo a toutes les cartes en main pour faire basculer la rencontre. En espérant que tout Monaco parvienne à pousser pour mettre fin à 26  ans d'attente. 

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