L'ESB Villeneuve fait taire la DVTK Arena et rejoint le Final Four de l'Euroligue féminine !
C'était le grand soir pour l'ESB Villeneuve. Les vice-championnes de France disputaient leur premier quart de finale en Euroligue, mais n'entendaient pas s'arrêter là. Après leur défaite de l'aller, elles avaient remis les compteurs à zéro la semaine dernière au Palacium, et jouaient tout sur la belle. Problème, elle avait lieu sur le parquet du Diósgyőri VTK, favori logique de cette rencontre décisive.
Mais comme lors de leur première visite en Hongrie voilà deux semaines, les Guerrières livrent un début de partie atomique. Tous les shoots rentrent, Kamiah Smalls est incroyable de justesse et pendant que les locales, bien que dominatrices au rebond, patientent plus de 5 minutes pour enfin ouvrir leur compteur, les Nordistes, incroyables d'insolence, débutent le match par un 14-0 !
C'est exactement le même scénario qu'au match aller, qui avait vu les Guerrières finir le premier quart avec 14 points de marge. Cette fois, l'avance ne sera que de huit unités, logique après le réveil hongrois. Un renouveau emmené par... une Française, Ana Tadic, qui rayonne dans la peinture. Le début de match n'est plus qu'un lointain souvenir, les locales grignotent leur retard mais Janelle Salaün, dans la lignée de son match aller, se charge de rallumer le courant.
Après ce passage à vide, l'agressivité est revenue chez les Nordistes, qui provoquent plus de fautes et rééquilibrent les débats en conservant une marge de sécurité. Elles retrouvent alors leurs sensations, et resserrent les vis de leur défense pour faire regrimper l'écart en flèche. Bien aidées par la piètre prestation hongroise (1/11 à trois points), les Guerrières menent 26-38 à la pause et sont sur une voie royale.
Mais bien évidemment, il faut garder la même intensité et ne pas sombrer dans l'ambiance toujours chaude de la DVTK Arena. Pas une mince affaire. Reka Lelik mène la charge pour ramener rapidement l'écart sous la dizaine, mais on ne sent pas de vent de panique chez les Guerrières, qui parviennent à gérer leur affaire. Le playmaking de Kennedy Burke aide beaucoup, et malgré le réveil de Darcee Garbin, l'affaire semble en bonne voie.
Une Janelle Salaün incroyable de précision, un dernier panier au buzzer signé d'une grande Kamiah Smalls, et l'ESB a encore les cartes en main à la fin du troisième quart (44-56). L'exploit est à portée de mains, et les Guerrières entament les 10 dernières minutes comme il faut, en allant attaquer le cercle et provoquer des fautes, faisant de plus preuve d'adresse sur la ligne des lancers. Néanmoins, même si la bête hongroise est blessée, il faut réussir à l'achever.
À 5 minutes du terme, l'ESB a encore 12 points d'avance et l'on voit mal comment le match pourrait lui échapper. Caroline Hériaud se montre précieuse dans la gestion, les Hongroises s'entêtent à trois points, et lentement mais sûrement, le public, qui n'aura jamais arrêté de chanter, se rend à l'évidence : ses joueuses vont devoir s'incliner. Aucune joueuse locale n'aura réellement réussi son match, la bataille du rebond est perdue, et Villeneuve aura fini par saper la résistance du DVTK à coup de drives dévastateurs et lancers assurés.
Villeneuve s'impose finalement 58-73 et se qualifie donc pour le Final Four de l'Euroligue. Un exploit, puisque depuis que ce format a été réintroduit en 2014, c'est seulement la deuxième équipe à remporter le match d'appui à l'extérieur. 2014, c'est également la date à laquelle on a vu une équipe française - Bourges - pour la dernière fois en demi-finale de la reine des compétitions européennes. Les Guerrières ont gagné leur pari, et pourront aborder leur demi-finale sans aucune pression : elles ont déjà réussi leur compétition.