Monaco, déjà sous pression en Euroligue, doit réagir à Belgrade

Contre Paris (80-87), en Euroligue, Monaco est retombé dans ses pires travers. "On a arrêté de partager le ballon, de jouer ensemble. Et comme ça, on perd toujours", a pesté le pivot Donatas Motiejunas.

Les joueurs en ont depuis reparlé. "Le groupe a l'ossature de la saison dernière et sait quels sacrifices faire pour que l'équipe performe", explique le directeur général Oleksiy Yefimov. "D'où la prise de parole de D-Mo (Motiejunas). Les joueurs ont réalisé qu'ils n'avaient pas été au niveau."

Avant les déplacements "dans deux salles où il est très difficile de s'imposer", Yefimov, qui accompagnera le groupe, assure pourtant que "l'équipe est unie", même si "une victoire contre Paris aurait enlevé un peu de pression".

Car "ce double déplacement sera très compliqué", avance-t-il. "Mais peu importe les résultats, la meilleure façon de supplanter les problèmes est de rester ensemble. Faire de mauvais matches, comme Paris, ça arrive. L'important est la façon avec laquelle l'équipe réagit. Ces hommes savent ce qu'il faut faire. Ils ne restent pas à genoux après être tombés."

Au quotidien avec l'équipe, Yefimov assure voir "à l'entraînement concentration et confiance, pas de la frustration." Il voit aussi un entraîneur qui garde la main sur son groupe.

"Il n'y a même pas de question à se poser à ce sujet", évacue Yefimov. "Je ne vois aucun problème dans la relation entre Sasa et le groupe. La direction et les joueurs le supportent." À commencer par le capitaine, Mike James.

"Un écosystème, pas un puzzle"

Mais le MVP de l'Euroligue, opéré du dos cet été, n'est pas à 100 %. Et cela se remarque : s'il est moins bien, l'équipe va moins bien. Et les recrues stars, Nick Calathes et Furkan Korkmaz, censées l'épauler pour aider la Roca Team à grandir, sont aussi blessées.

Si le Turc pourrait effectuer son retour à Gravelines le 3 novembre, puis enchaîner à Istanbul contre l'Efes, son ancien club, pour Calathes, les nouvelles rassurent moins. Lors de sa blessure au genou fin septembre, "trois à quatre semaines" d'absence avaient été annoncées. Or, il doit encore réaliser des examens. La date de son retour est incertaine.

"Ces blessures affectent le rendement de l'équipe, spécialement celle de Nick, recruté pour donner du rythme offensif en Euroligue", reconnaît Yefimov. "Mais on sait qu'il est impossible de passer une saison sans blessure. C'est pourquoi notre effectif est plus profond cette saison (14 joueurs, ndlr)."

La majorité était là l'an passé. Mais il est aussi un homme, très apprécié du public monégasque, de ses coéquipiers et surtout d'Obradovic, qui a vécu une intersaison mouvementée : Jordan Loyd. Héros du premier titre de champion de Monaco mais dont le contrat n'avait pas été renouvelé en juillet en raison de ses blessures récurrentes, il a rompu son contrat avec Tel-Aviv, pour revenir compenser la blessure de Calathes.

Un tel aller-retour ne s'effectue cependant pas sans répercussion. Loyd n'est plus celui sur qui on compte en priorité. Son statut a changé. Yefimov explique : "Il revient dans une équipe qui a évolué, avec des rôles définis. Même si c'est plus facile parce qu'il connaît le club, il a besoin de temps pour la réintégrer parfaitement, sans forcer le processus. Une équipe n'est pas un puzzle, mais un véritable écosystème qu'il faut savoir appréhender."

Pourtant, le temps presse déjà pour la Roca Team, dont l'ambition est de disputer le Final Four en mai prochain.