Monaco : rendez-vous l'année prochaine en Euroligue, et après ?
Immédiatement après l'élimination "douloureuse" vendredi en demi-finales contre l'Olympiacos (76-62), l'entraîneur monégasque Sasa Obradovic s'est projeté sur la petite finale, dimanche contre le Barça toujours à Kaunas (Lituanie).
"On va voir comment se régénérer après ça, mentalement et physiquement. La saison n'est pas terminée. Il faut y aller fort (dimanche)" a déclaré le Serbe, dont l'équipe a atteint le premier Final Four de l'histoire du club, lors de sa deuxième campagne de C1. Après les play-offs d'Élite (quarts à partir de mercredi contre Strasbourg), il sera temps de songer à la prochaine campagne de C1.
Pour remporter le titre suprême (seulement décroché par Limoges en 1993 pour la France), "il faut avoir 6-7-8 joueurs qui évoluent depuis des années ensemble, car ils se connaissent parfaitement" a estimé samedi l'entraîneur de l'Olympiacos, Georgios Bartzokas.
Ce n'est pas encore le cas de l'ASM, dont l'essentiel de l'effectif actuel a été composé depuis l'été 2022. Quasiment toutes les pièces maîtresses de ce cru 2023 sont engagées jusqu'en 2024 (Mike James, Elie Okobo, Jordan Loyd, John Brown), voire 2025 (Obradovic, Donta Hall, Alpha Diallo). Seuls les contrats du capitaine Yakuba Ouattara et du pivot lituanien Donatas Motiejunas arrivent à échéance en fin de saison.
Au-delà de ces deux cas, l'équipe de la Principauté, aux intérieurs athlétiques, pourrait chercher à se renforcer avec un profil d'ailier-fort shooteur, qui lui a manqué vendredi et qui aurait dû être Adrien Moerman, parti en janvier six mois seulement après son arrivée.
L'immense passage à vide vécu dans le troisième quart-temps (2-27) a également mis en lumière un manque d'expérience et de leadership, aucun joueur n'ayant été capable de mettre de l'ordre dans le jeu et les têtes monégasques quand, en face, Kostas Sloukas et Thomas Walkup ont orchestré de main maître la remontée des Grecs.
La question de la salle
Dans les coulisses, le directeur exécutif Oleksiy Yefimov et le président et actionnaire majoritaire Aleksej Fedoricsev devront œuvrer pour convaincre les dirigeants et les 13 membres permanents de l'Euroligue (dont l'ASVEL) d'accorder une place à l'ASM lors de la saison 2024-2025.
La Roca Team, invitée à participer à cette ligue semi-fermée en 2021 après son titre en Eurocoupe, a gagné le droit d'y rester cette saison et la prochaine en atteignant à chaque fois les play-offs.
Alors que Fedoricsev, via son groupe Fedcom, est partenaire de l'Euroligue et son diffuseur en France, le club du Rocher vise une licence permanente, cependant conditionnée à la construction d'une salle à la capacité supérieure à celle de Gaston-Médecin, agrandie l'été dernier en un temps record pour atteindre les 4.700 places. La question de cette future arena est un serpent de mer à Monaco, que l'Euroligue souhaite cependant intégrer dans les prochaines années.
"Nous voulons Monaco. Ils sont dans une partie de la France, la Côte d'Azur, où le basket a une tradition, en Principauté comme à Antibes, et où nous souhaitons être implantés" a ainsi déclaré en janvier à L'Équipe l'Américain Marshall Glickmann, patron de l'Euroligue, qui réfléchit par ailleurs à une expansion et un reformatage de la compétition (passage de 18 à 20 voire 24 équipes dont Dubaï, instauration de conférences comme en NBA).