Nouvelle salle, nouvelle ère pour l'ASVEL ?
Une sacrée page va se tourner ce soir. Désormais, l'ASVEL va jouer ses matchs d'Euroligue dans la flambante neuve LDLC Arena, officiellement sortie de terre et vouée à devenir la salle majeure de l'agglomération lyonnaise en termes de sport et spectacles. Plus de 12.000 places en configuration basket, une belle opportunité de briller.
Mais pour briller, encore faut-il que l'équipe qui joue à l'intérieur soit performante. Car si le public est fidèle du côté de l'ASVEL, il sera forcément désorienté par le fait que le club joue dorénavant dans deux salles différentes. L'Astroballe est une salle mythique du basket français, chargée d'histoire, et qui a connu de grandes heures.
Six titres de champions de France, six Coupes de France, une montagne de grands moments en Euroligue et autres compétitions européennes. L'Astroballe est un petit chaudron qui, une fois rempli, fait beaucoup de bruit, et qui avait l'habitude de donner l'avantage du terrain. Et l'on n'oublie pas entre autres le fameux Championnat du monde de boxe disputé (et remporté) par l'enfant du pays Hacine Cherifi en 1998.
Une nouvelle salle, plus grande, plus spacieuse, c'est l'objectif de beaucoup de clubs. Puisque l'ASVEL a un contrat permanent avec l'Euroligue jusqu'en 2031, autant en profiter pour tenter une pérennisation du club sur l'échiquier européen. Mais si le club lyonnais est comme souvent à la pointe sur le plan structurel, il va falloir améliorer les choses sur le volet sportif de l'affaire.
TJ Parker est resté coach de l'ASVEL pendant plus de trois saisons. Les deux premières ont été couronnées de deux titres de champion de France, rien à redire. Mais depuis le milieu de la troisième, le ressort semblait cassé, comme le prouvait notamment cette série honteuse de 17 défaites d'affilée en Euroligue à cheval sur deux saisons, et qui a fini par causer sa perte.
Avec le recul, on se demande si le plan initial n'était pas de maintenir le plus longtemps possible le technicien afin que ce soit lui qui soit à la tête de l'équipe pour l'entrée dans la nouvelle salle – celle-ci étant programmée de longue date. En guise de récompense pour services rendus ? Car sur le papier, terminer la saison par 14 revers en Euroligue, sans Coupe de France et avec une défaite en demi-finale du Championnat quand on a le deuxième budget de l'Hexagone, le coach n'est pas censé y survivre. C'est ce que l'on appelle une fin de cycle.
Mais cela a pris plus longtemps que prévu (qu'espéré ?) et possiblement flingué les chances de l'ASVEL de figurer au niveau européen. Alors qu'en cette nouvelle saison, avec la nouvelle règle du playin – qui fait que 10 des 18 engagés ont une chance de voir les quarts de finale –, l'occasion était belle de grimper de nouveau dans l'ascenseur vers le haut niveau. Ce qui n'est pas encore le cas, malgré les progrès entrevus sous Gianmarco Pozzecco.
Nul doute que l'ASVEL fera tout pour gagner ce soir face à un adversaire chancelant et en pleine reconstruction. Nul doute que ce sera une belle fête pour les spectateurs présents, qui pourront prendre la mesure de leur nouvel écrin. Mais une telle salle mérite une grande équipe, et l'ASVEL n'en est plus une. Et il va falloir plus qu'un parquet neuf pour qu'elle le redevienne.