On peut légitimement se demander si Monaco a réellement besoin de Kemba Walker
Il y avait de l'inquiétude à Monaco voilà à peine un mois. Deux défaites en deux journées d'Euroligue, dont un naufrage à la maison face à Bologne. Cela faisait franchement désordre pour le troisième de la dernière édition, qui visait à nouveau le Final Four. Mais l'espoir demeurait, puisque la recrue phare, Kemba Walker, n'avait pas encore foulé les parquets.
Un mois plus tard, Monaco a enchaîné 4 succès consécutifs dans la plus grande compétition européenne, et sera favori pour un cinquième ce vendredi contre l'ASVEL. Le jeu est de retour, Mike James est en grande forme, tout semble à nouveau sur des roulettes pour une équipe qui domine de plus la Betclic Élite. Problème : le meneur américain n'a strictement joué aucun rôle dans tout cela.
Certes, il a bien fait ses débuts dans le collectif de la Roca Team lors de sa première victoire, sur le parquet de l'Étoile Rouge de Belgrade, et a disputé trois des quatre matchs gagnés. Mais son impact est limité dans ces victoires. Pas dans une forme optimale, il n'a logiquement pas été aligné dans le starting five, et a donc eu du mal à se lancer.
Sa meilleure performance jusqu'ici est de plus à relativiser. 10 points en dessous des 50% de réussite au tir, et lors d'un blowout face au Maccabi Tel-Aviv qui avait des choses plus importantes à penser que le basket ce soir là. Pour le reste, cela donne une moyenne de 5.7 points, 2 rebonds, 2 passes pour 1.3 turnover de moyenne et une évaluation moyenne de 5.3.
Pire encore, il a dû déclarer forfait en dernière minute lors de la dernière rencontre face à Milan. Une rencontre qui a vu le grand retour aux affaires en Euroligue de Jordan Loyd. Déterminant l'an dernier, on a vu les effets de sa présence pour stabiliser l'équipe. Résultat, une partie serrée gagnée dans le money time sur un nouvel exploit de Mike James.
Jordan Loyd est un clair concurrent à Kemba Walker et formait le backcourt titulaire la saison dernière avec le génial meneur américain. Sans compter que le poste de 6e homme officiel semble aller comme un gant à Élie Okobo, comment utiliser correctement Kemba ? Un débat qui était sur la table en début de saison, mais que l'impossibilité pour l'Américain de jouer en Betclic Élite a dû repousser.
Mais le principal problème reste physique. Même avec ce qui est donc un rythme léger au vu de la saison de Monaco, le voilà déjà en galère physiquement, au bout de trois matchs. Un forfait contre Milan, et toujours une incertitude sur sa présence ce vendredi soir face à l'ASVEL. La communication du club n'est pas très lisible sur ce sujet, et lui-même avait admis dans L'Équipe que la dernière fois qu'il avait joué à 100% de ses capacités, c'était "probablement à Charlotte" (club qu'il a quitté en 2019).
Compliqué alors d'imaginer la suite de la saison de "Cardiac Kemba". Interrogé à son sujet sur le site officiel de son club, la première réponse de Jordan Loyd a été "J’ai parlé de Kemba de nombreuses fois, et tu sais, c’est vraiment un gars spécial. C'est un excellent joueur de vestiaire." C'est très bien, mais ce n'est sans doute pas pour cette raison que la Roca est allée investir autour de 2 millions l'année.
Un gros salaire, le deuxième du club derrière Mike James, et donc forcément, beaucoup de questions soulevées lors de son arrivée qui sont de nouveau soulevées ici. Le meilleur moyen de les faire taire serait par exemple de sortir un gros match contre l'ASVEL, une rencontre forcément spéciale. Ce serait un premier pas pour ne pas faire penser que ce transfert est un énorme bust. Kemba Walker a encore du crédit, mais il n'est pas illimité.