Contre l'Allemagne, on devrait en savoir plus sur le niveau réel des Bleues du basket
Tous les résultats, articles, le programme et le tableau des médailles ici
Médaillée d'argent en 2012 - pour la première fois de son histoire, l'équipe de France féminine de basket avait enchaîné avec une élimination en quarts de finale en 2016. En bronze en 2020, les Bleues vont-elles cette fois réussir à enchaîner une deuxième médaille olympique d'affilée ? C'est l'objectif.
Mais autant on pouvait être optimistes, voir enthousiastes, après les deux premiers matchs de poule, autant le dernier dimanche contre l'Australie tempère un peu les attentes. Oui, les Bleues étaient déjà qualifiées, et oui, la première place n'allait certainement pas leur échapper, mais cela n'a jamais empêché de faire preuve de sérieux.
Or, les Bleues ont forcé à trois points alors que la réussite n'était pas au rendez-vous (8/27), on été bien trop permissives dans la raquette, et n'ont pas fait preuve du jeu léché qu'on les avaient vu pratiquer en début de compétition. Quand la solution individuelle devient la seule disponible, cela pose un problème, et cela conclut à une défaite logique.
Mais on peut facilement pardonner un match non pas raté, mais décevant. Néanmoins, les quarts de finale donneront l'occasion aux Bleues de réellement montrer de quoi elles sont capables. Et il le faudra, car l' Allemagne est une équipe définitivement surprenante, qui a livré une superbe phase de poule, collant plus de dix points à la Belgique et au Japon, et ne cédant que contre les ogresses américaines.
Ainsi, elles sont sorties indemnes du prétendu "groupe de la mort". Mais comment a fait cette équipe qui n'a plus disputé un Mondial depuis 1998, qui est revenue l'an dernier en phase finale de l'Euro pour la première fois depuis 2011, pour sortir une telle performance ? L'arrivée sur le banc de l'ancienne sélectionneuse du Canada Lisa Thomaidis a aidé, c'est certain, mais le collectif allemand est devenu assez imposant, comme en témoignent par exemple les quatre joueuses à plus de 15 points lors du premier match contre la Belgique.
Mais si la réussite allemande portait un nom, ce serait Satou Sabally. Nourrie à la NCAA, elle a lancé une carrière extrêmement prometteuse sous les couleurs des Dallas Wings, mais aussi du Fenerbahce, avec qui elle a remporté l'EuroLigue en 2023. Néanmoins, c'est bien en WNBA qu'elle brille le plus, puisqu'elle est déjà double All-Star et Most Improved Player.
Ici, elle est actuellement la deuxième meilleure marqueuse de la compétition (21.3 points). Et lors du deuxième match contre le Japon, elle a tout simplement sorti la meilleure performance individuelle - jusqu'ici - des Jeux Olympiques : 33 points, 6 rebonds, 3 passes, 1 contre, 11/17 au tir, 3-6 à trois points, 8-8 aux lancers ! Un match stratosphérique et un one man show après le gros effort collectif du premier match, qui avait non seulement assuré la qualification, mais aussi prouvé que Die Mannschaft avait plus d'un tour dans son sac.
Malgré tout, les Bleues restent les favorites. Médaillées de bronze en titre, plus expérimentées, un effectif plus dense, cela devrait donner un ascendant. Cependant, les Françaises vont devoir contenir leurs élans. Simple 56.8% de réussite à deux points (n°1 exaequo de la compétition), 30.1% à trois points (8e). Mais les Bleues défendent bien, perdent très peu de balles, et ont beaucoup d'atouts de leur côté.
Et si l'on pense immédiatement à Marine Johannès, la vrai métronome de cette équipe est Gabby Williams. Et son rôle sera crucial ce mercredi. D'une part parce qu'elle est la meilleure marqueuse française de la compétition (13.7 points) et d'autre part parce que son importance défensive sera importantissime, notamment pour tenter de verrouiller la susmentionnée Satou Sabally.
Pour rappel, les deux équipes s'étaient croisées lors du premier match de poule de l'Euro 2023, donc pour le premier match des Allemandes dans la compétition depuis 12 ans. Clairement, il ne restera pas dans les annales, l'entrée dans une compétition quelle qu'elle soit n'emmenant jamais énormément d'enseignements, surtout sur une rencontre aussi serrée. Jamais vraiment dominatrices, jamais vraiment dominées, les Bleues l'avaient emporté de 8 points et lancé une campagne sur laquelle on ne va pas revenir, sous peine de rallonger outrageusement cet article.
À ce niveau, le match se jouera certainement sur des détails. Les Bleues ont l'expérience, mais les Bleues ont la pression. Une victoire et la quête de médaille sera en très bonne voie, mais on repense à quelques défaites malvenues, à comment les Bleues étaient passées à côté en demi-finales en 2021. Faux-pas interdit, la France fait partie du gratin mondial, et elle doit le prouver. Coûte que coûte.