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On attendait de connaître le niveau réel de l'équipe de France féminine de basket, on a été servis. Le quart de finale contre l'Allemagne a été un modèle du genre. Un match qu'on espérait voir, puisque les Bleues ont développé leur meilleur basket, et raflé une victoire totalement logique en ayant dominé leurs rivales de la tête et des épaules.
Un scénario bienvenu, car le dernier match de poule perdu contre l'Australie avait soulevé quelques doutes bien légitimes. Si les Bleues se sont faites manger au rebond, l'adresse était au rendez-vous, mais surtout, elles ont fait étalage d'un jeu collectif léché qui a posé un problème insoluble à leurs rivales.
Les voilà donc avec 75 % de chances de rafler la troisième médaille olympique du basket féminin français (argent en 2012, bronze en 2021), mais surtout 50 % de chances de rejoindre une deuxième finale. Sauf que pour cela, il faudra prendre le meilleur sur une formation bien meilleure qu'il n'y parait : la Belgique.
Un esprit pragmatique pourrait penser que puisque les Bleues ont battu l'Allemagne, qui avait elle-même dominé la Belgique en poules, cela devrait aller comme sur des roulettes. Que nenni ! Les Belgian Cats ont beau avoir eu des difficultés en poule – et encore étaient-elles dans le groupe le plus dur – elles ont prouvé mercredi contre l'Espagne pourquoi elles étaient les championnes d'Europe.
Et le collectif belge a répondu présent : 4 joueuses à au moins 13 points ! Une domination au rebond, 10 passes décisives de plus que les Espagnoles, et surtout, un match qui était totalement plié en trois quarts temps contre pourtant une nation référence du basket européen. Du travail de pro.
Les voilà en demi-finales, soit déjà mieux que lors de la dernière édition. Mais au vu du tournoi, les Bleues seront légitimement favorites, comme l'an dernier. Car ce match est la réédition de la demi-finale de l'Euro 2023, quand les Françaises avaient chu à ce stade contre les futures championnes d'Europe. Et il n'y avait pas grand-chose à dire.
Mais les forces sont cette fois rééquilibrées. D'une part parce que la Belgique n'a pas Julie Allemand, trop juste pour être retenue, mais surtout parce que la France aura cette fois à disposition une certaine Marine Johannès. Écartée de l'Euro dans les circonstances que l'on sait, la shooteuse a été royale en quarts avec 24 points, dont 5/10 derrière l'arc et une propension à enchaîner qui a permis à la France de creuser un écart qui n'allait jamais être rattrapé.
Cependant, on ne peut pas dire qu'elle sera la meilleure joueuse de cet affrontement. Un rôle qui sera logiquement dévolu à Emma Meesseman. La double MVP en titre de l'EuroLigue – et accessoirement MVP de l'Euro l'an dernier – est tout simplement la meilleure marqueuse (24.5 points) et meilleure contreuse (3.3 blocks) de la compétition. Et surtout, elle devrait poser aux Bleues un problème insoluble dans la peinture, en plus de libérer des espaces pour une Kyaya Linskens en net progrès. Son QI Basket et sa dimension physique font d'elles l'arme presque absolue de la Belgique.
Sans compter qu'en termes de coaching, avantage Belgique avec Rachid Meziane, champion d'Europe avec les Belgian Cats et finaliste de l'EuroLigue avec Villeneuve d'Ascq, quand on peut facilement minimiser l'impact de Jean-Aimé Toupane sur la réussite française sans trembler. Rien n'est certain, mais la soif de revanche des Bleues leur confèrent un avantage certain au départ. Reste à savoir si ce sera le cas à l'arrivée.
