Classique des années 2010, Cavaliers - Warriors offre un choc de début de saison en NBA
Pour l'instant, le début de saison en NBA est plutôt surprenant. Certains contenders sont en fond de tableau, comme les Bucks ou les 76ers. Et certaines équipes que l'on pensait possiblement en difficulté jouent déjà les premiers rôles, avec un jeu léché et une belle réussite. C'est le cas des Cleveland Cavaliers et des Golden State Warriors, qui vont s'affronter la nuit prochaine dans l'Ohio.
Il y a quelque chose de cocasse à voir ces deux franchises s'affronter au maximum de leur puissance. Car cette affiche a été celle des NBA Finals durant 4 années d'affilée, de 2015 à 2018, l'âge d'or de cette rivalité en pleine dynastie des Warriors, mais dont on retient une chose principalement : l'unique sacre des Cavs en 2016 alors que Cleveland était mené 3-1.
Plus de huit ans après, il ne reste presque plus personne : Tristan Thompson est encore là en bodyguard chez les Cavs, alors que chez les Warriors, on retrouve Draymond Green et bien évidemment Stephen Curry. Si le meneur n'a disputé que 5 matchs sur 8, la faute à une cheville douloureuse, il n'a pas eu besoin de forcer son talent, et c'est peut-être la meilleure nouvelle possible pour Golden State.
Car cette Curry dépendance est bien évidemment nocive pour des éventuelles ambitions. Et pendant cette légère absence, tout le monde a ms la main à la pâte. Les performances de Jonathan Kuminga étaient attendues, voir Lindy Waters III en claquer 21 contre les Pels avait tout de la grosse surprise. Mais l'une des sensations de ce début de saison est Buddy Hield.
Le shooteur est comme un poisson dans l'eau dans une équipe qui a glorifié le tir à trois points depuis dix ans. Et il est en réussite insolente derrière l'arc : 50.7% de réussite depuis le début de saison ! Et ce alors qu'il en prend plus de 9 par matchs. Assez incroyable quand on y pense, et même si ce pourcentage va forcément diminuer, on tient déjà un favori au 6th Men Of the Year.
Mais ce n'est pas tout. Les Warriors sont la meilleure équipe au rebond, la 3e à la passe, la 5e aux interceptions, la 3e attaque et le meilleur net rating avec un affolant 15.5 ! Sauf qu'ils ont affronté pas mal d'équipes moyennes, jusqu'à leur succès sur le parquet des Celtics dans la nuit de mercredi à jeudi, chez une équipe qui a poussé le jeu à trois points à son paroxysme (plus de 51 tentatives par match, soit plus de 7 de plus que les Hornets, 2e à ce classement).
Une équipe que les Warriors ont pris à leur propre jeu en tant que spécialistes de la chose. Et un premier test véritable passé avec brio pour tout simplement devenir co-leader de la conférence ouest. Mais le deuxième test sera encore plus délicat puisque Golden State va tout simplement affronter la dernière équipe encore invaincue cette saison en NBA : Cleveland.
C'est une surprise de voir les Cavaliers aussi bien partis. D'une part parce que c'est la première fois de leur histoire qu'ils remportent leurs neuf premiers matchs en saison régulière, mais aussi parce que leur calendrier était plutôt salé en début de saison : les Knicks, deux fois les Bucks, le Magic, les Lakers, et les voilà sur le trône de l'Est toujours invaincus.
Et c'est cette démonstration contre les Lakers qui a marqué notamment l'attention. Mais elle n'est que le fruit d'une équipe qui a enfin trouvé une véritable répartition et surtout une alchimie réelle qu'elle cherche depuis deux ans, depuis les risques pris pour aller chercher Donovan Mitchell via trade et passer un cap. Après deux échecs en demi-finale de conférence, cette saison doit permettre de franchir un nouvel écueil.
Jusqu'ici, le résultat est saisissant : meilleure attaque, meilleur offensive rating, meilleur pourcentage au tir, deuxième meilleur pourcentage à trois points. L'attaque tourne à plein régime, et les Cavs peuvent encore largement progresser en défense, quand on sait que Cleveland est la 23e équipe au rebond malgré la présence de gobeurs réputés tels Jarrett Allen ou Evan Mobley (le premier est d'ailleurs le 6e meilleur rebondeur de la ligue).
Encore une équipe qui prend beaucoup de trois points, qui en met beaucoup, et qui va donc mettre la défense des Warriors à rude épreuve. Possible facteur X de la rencontre : Darius Garland. Revenu de blessure et en pleine possession de ses moyens, le meneur All-Star est en pleine forme, avec déjà deux matchs à plus de 30 points depuis le début de la saison.
Mieux, lors du dernier affrontement entre les deux équipes la saison passée, il avait fait passer une sale soirée à Steph Curry : 9/24 au tir, 4/14 à trois points ! De quoi envisager un bis repetita cette nuit ? Comme mentionné plus haut, fini la Curry dépendance chez les Warriors, et certains facteurs X inattendus peuvent sortir du bois.
Mais s'il est trop tôt pour envisager que cette affiche sera celle des NBA Finals, l'ascendant peut être énorme pour le vainqueur. 10 victoires en 10 matchs pour commencer la saison, les Cavs enverraient un message fort. Quand aux Warriors, totalement déconnectés la saison passée, ils viendraient dire à toute la ligue que malgré le poids des années et le départ de Klay Thompson, ils sont toujours là.
Et les Cavs ont ensuite 5 matchs abordables avant une première confrontation avec les Celtics, qui donnera une nouvelle indication sur les capacités de cette équipe. Quand aux Warriors, avant d'affronter le Thunder, les Mavs ou les Grizzlies, l'occasion est belle de tester ses nouvelles forces. Rendez-vous cette nuit pour une grande partie de basket, de quoi apporter le spectacle nécessaire à la sphère NBA.