Coulibaly a "une très bonne attitude", selon Alexis Ajinça
Dans un entretien à l'AFP, l'ancien pivot de l'équipe de France et de la Nouvelle-Orléans notamment se félicite de la réussite de la formation française, avec quatre joueurs débarqués en NBA cette saison, dont le phénomène Wembanyama, "très impressionnant", et au moins cinq attendus en fin de saison.
Q : Pourquoi avoir choisi de débuter votre carrière d'entraîneur aux États-Unis et quel est votre rôle au sein de l'encadrement ?
R : "Je vis aux États-Unis, donc je me suis dit que c'était aussi bien de rester ici. Par ailleurs, en France et en Europe, il faut passer des diplômes pour entraîner, ce qui n'est pas le cas aux États-Unis, c'est du coup un peu plus facile pour moi. J'ai un rôle assez large, dans le développement des joueurs en attaque comme en défense. Et puis l'entraîneur me laisse la possibilité de m'exprimer, d'intervenir sur certaines situations, j'apprends beaucoup."
Q : L'effectif de Capital City compte des joueurs passés par la NBA, comme Hamidou Diallo, et des jeunes qui rêvent d'y jouer, que leur apportez-vous ?
R : "Lorsqu'on vise la NBA et qu'on se retrouve en G-League, on pense souvent qu'on n'a pas réussi, on se remet en question. Le fait d'avoir eu ce parcours-là, d'être passé en G-League aussi, me permet de les aider au niveau mental. J'essaye d'être le plus honnête possible avec eux, de ne pas leur dire ce qu'ils veulent entendre, mais de leur dire ce qu'il peut leur manquer par exemple."
Q : Vous suivez les débuts de Bilal Coulibaly en NBA, aux Wizards, quel regard portez-vous sur son adaptation ?
R : "Il était très concentré dès le camp d'entraînement, du début à la fin, toujours concentré sur les consignes de l'entraîneur et il s'est basé là-dessus. Cela lui a permis d'avoir plus de temps de jeu, de s'exprimer aussi offensivement, il se bonifie à trois points notamment. Il fait de très bonnes choses et a surtout attaqué tout ça avec une très bonne attitude, il a vraiment envie d'apprendre."
Q : Un autre Français, très attendu, réalise un très bon début de saison au plan personnel, c'est Victor Wembanyama…
R : "Ce qu'il réalise est assez énorme, surtout qu'il le fait en 28 minutes par match, c'est quand même très impressionnant. Ce sont des statistiques de joueurs jouant plutôt 35 à 38 minutes. On est forcément un peu chauvin, quand on voit Victor, Bilal, ça fait plaisir de voir les jeunes monter au plus haut niveau."
Q : La prochaine draft pourrait amener cinq nouveaux Français en NBA, dont votre cousin, Melvin Ajinça, qu'est-ce que cela dit du basket français aujourd'hui ?
R : "Que l'on a une très bonne formation déjà, on fait ce qu'il faut avec les équipes jeunes et on les forme bien. Mais on peut encore améliorer beaucoup de choses. Plusieurs entraîneurs de la fédération sont d'ailleurs venus ici, à Washington, pour étudier certains aspects des entraînements, on les a accueillis et montrés ce que l'on fait."
Q : La réussite n'est cependant pas la même pour les jeunes basketteurs français, certains préconisent un départ plus tardif…
R : "C'est difficile de considérer que certains partent trop tôt, Théo (Maledon, NDLR) est resté longtemps en France, a joué en Euroligue avant de réussir à partir, malgré tout, il a du mal à se stabiliser. Je fais partie des joueurs qui sont partis très tôt par exemple. Si le joueur pense qu'il peut réussir aux États-Unis, après tout c'est sa carrière. Chaque situation est différente, notamment les situations de clubs. Bilal, par exemple, est arrivé dans une équipe en reconstruction, ça l'aide dans une certaine mesure."
Q : Quel conseil donnez-vous à Melvin pour réussir sa carrière en NBA ?
R : "Je le pousse toujours au maximum, après ça dépendra : quelle équipe le draftera ? S'il arrive dans une équipe qui ne le laisse pas forcément jouer, peut-être vaut-il mieux privilégier un an de plus en Europe ou autre, ou au contraire venir en G-League, apprendre le jeu américain."