La draft consacre la France comme destination incontournable pour la NBA

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La draft consacre la France comme destination incontournable pour la NBA

La loterie de la draft le mois dernier.
La loterie de la draft le mois dernier.JACEK BOCZARSKI/Anadolu via AFP
Deux Français attendus aux deux premières places, quatre au premier tour, la draft devrait consacrer, mercredi, l'avènement de la France comme première destination de la NBA dans sa chasse aux talents au-delà de l'Amérique du Nord.

Depuis Tariq Abdul-Wahad, en 1997, l'Hexagone a placé plus de 40 joueurs à la draft, processus de sélection de jeunes joueurs dont l'édition 2024 aura lieu mercredi et jeudi. Aucun autre pays que les États-Unis, pas même le Canada, n'a fait mieux.

Pour expliquer ce succès, tous citent le système de formation français, "très solide, qui leur transmet à tous les bases et les fondamentaux", selon Carl Berman, qui dirige la société de détection (scouting) NetScouts. Depuis un très jeune âge jusqu'au professionnalisme, "il y a une constance dans l'instruction", ajoute-t-il, alors que le système américain est plus éclaté entre écoles, ligues d'été (AAU) et équipes nationales.

La Fédération française a mis en place un système très structuré, qui s'appuie sur plus de 4 000 clubs et voit la détection démarrer dès 11 ans. Les meilleurs éléments sont formés, à partir de 13 ans, dans des centres d'excellence régionaux, les pôles espoirs, puis au pôle France, avec des méthodes harmonisées.

Pour Jacques Monclar, ancien international et entraîneur, aujourd'hui consultant pour la chaîne beIN Sport, la NBA reconnaît, à travers la draft, "le travail de tous les coaches dans les petits clubs, qui amènent dans un centre de formation. Il y a une fierté à tout ça".

Au-delà de la France, "dans le basket FIBA", c'est-à-dire hors NBA, les franchises de la ligue nord-américaine "recherchent le QI basket, la discipline", décrit Jacques Monclar, soit des joueurs capables de lire le jeu et de réagir en conséquence.

Cette science du jeu leur donne souvent une maturité collective supérieure à leurs jeunes homologues américains du même âge, mais leur permet aussi de prolonger leur carrière, à l'instar de Boris Diaw ou Nicolas Batum, qui ont chacun dépassé les mille matches en NBA.

L'effet Wembanyama

Par ailleurs, les meilleurs jeunes joueurs français évoluant en Europe "jouent contre des hommes. C'est très important", relève Marin Sedlacek, ancien "scout", découvreur de talents pour les Memphis Grizzlies et les Philadelphia 76ers en NBA. "Si vous jouez au lycée ou à l'université aux États-Unis, vous n'affrontez que des gens de votre âge", compare-t-il.

À l'acquis, soit la formation et l'opposition, s'ajoute l'inné. "Les qualités de nos garçons, c'est d'abord que physiquement, il y a du répondant", fait valoir Jacques Monclar. "On a des athlètes magnifiques à tous les étages."

"Les attributs physiques des joueurs français sont bien plus proches (que dans d'autres pays d'Europe) de ce que l'on trouve en NBA", à savoir vitesse, détente, vélocité, abonde Marin Sedlacek, ancien "scout", découvreur de talents pour les Memphis Grizzlies et les Philadelphia 76ers en NBA.

Ces caractéristiques contrastent avec celles des joueurs de la plupart des autres grands pays européens de basket, confirme Carl Berman. En Europe centrale, grand pourvoyeur de talents via les pays d'ex-Yougoslavie, "dans beaucoup de cas, les gamins ne sont pas très athlétiques", dit-il.

Même si l'on ne peut pas résumer le basket des Balkans à cela, ses deux meilleurs éléments en NBA, Nikola Jokic et Luka Doncic, pratiquent un jeu très terrestre, sans explosivité.

Mais malgré ces atouts maîtres, beaucoup de Français draftés ont eu du mal à faire leur trou dans la ligue reine, y compris certains joueurs sélectionnés très haut comme Kilian Hayes (n°7), Frank Ntilikina (8), Ousmane Dieng (11) ou Sekou Doumbouya (15).

"Victor (Wembanyama) et Bilal (Coulibaly) ont changé la donne depuis l'année dernière dans la perception de l'accès" au plus haut niveau, estime Jacques Monclar. Sélectionné en première position de la draft l'an dernier, Wembanyama a été élu Rookie of the Year (meilleur néophyte) et Coulibaly est déjà devenu, à 19 ans, un élément majeur des Washington Wizards.

"Wembanyama a eu un gros impact en NBA et l'une des conséquences", selon Marin Sedlacek, "c'est qu'évidemment, il y a plus d'intérêt pour les joueurs français pour cette draft".

Jacques Monclar, lui, se projette déjà en 2025. "Je vous annonce que le petit Nolan Traoré (qui évolue à Saint-Quentin), c'est le prochain", lance-t-il. "Ce gamin a tout en magasin. Il a tout le monde après lui, déjà."

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