NBA Playin : Anthony Edwards vs Shaï Gilgeous-Alexander, qui veut être la nouvelle star ?
Cette saison, le Thunder d'Oklahoma City a été une des darlings de la NBA. Une équipe jeune, un vent de fraîcheur, des performances inattendues dans une Conférence Ouest extrêmement dense, et la première récompense pour ce roster : une place en Playin. Exploitée comme il se doit, avec un succès homérique sur les Pels pour s'offrir une balle de playoffs. Et tout ça en grande partie grâce à Shaï Gilgeous-Alexander.
À contrario, les Minnesota Timberwolves ont été en dents de scie. Attendus au tournant après l'arrivée très commentée de Rudy Gobert, les Loups ont souffert de la blessure de Karl-Anthony Towns. Mais ont été suffisament tenaces pour assurer une 8e place, et s'offrir deux matchs pour voir la postseason. Le premier a été perdu de peu face aux Lakers, mais il en reste un dans lequel Anthony Edwards entend bien briller.
All-stars méritants et mérités
Deux joueurs avec beaucoup de similitudes, la première étant qu'ils viennent d'être nommés all-stars pour la première fois cette saison. Si cela ne faisait aucun doute pour SGA, Edwards a du cravacher pour accrocher l'étoile. Assez logique après tout, puisque "Ant-Man" est en NBA depuis 2020, contre 2018 pour son rival.
Mais aussi deux joueurs dont on a su assez rapidement qu'ils étaient des stars en devenir. Shaï a détonné dès sa première saison chez les Clippers, de façon inattendue, puisqu'il n'était "que" 11e pick de draft. Au point de devenir la contrepartie principale dans le fameux trade de Paul George en 2019. Depuis son arrivée à OKC, sa progression a été monitorée, d'abord par Chris Paul, et désormais par Mark Daigneault. Le coach n'a pas voulu brûler les étapes avec sa future star, et on voit le résultat.
La différence avec Anthony Edwards, c'est que ce dernier était le n°1 de la draft 2020. Si first pick ne veut pas forcément dire superstar (pour en savoir plus, il faut vous renseigner sur les carrières de Michael Olowokandi et Anthony Bennett), le talent était indéniable, et rapidement, il a pris une importance prépondérante chez des Wolves en lente progression. Un état de fait confirmé donc par cette étoile.
La régularité de SGA
Maintenant, il faut départager ces deux jeunes talents et leurs franchises. D'abord en regardant les confrontations directes cette saison. Elles sont au nombre de 4, puisque les deux équipes sont dans la même division. Avantage Minnesota, qui en a remporté trois, même si la barre des dix points d'écart n'a jamais été franchie.
Sur le plan comptable individuel, Shaï Gilgeous-Alexander a disputé trois de ces rencontres. Résultat : 1 victoire, 2 défaites, mais surtout 32, 33 et 35 points à des pourcentages de qualité. Anthony Edwards a lui joué les quatre, pour 11, 30, 26 et 19 points. Des performances inégales qui démontrent l'irrégularité donf il fait parfois preuve.
Nouvel exemple lors du match face aux Lakers. 9 points à 3/17 au tir, dont 0/9 à trois points ! Le tout dans le match le plus important de l'année, jusqu'à celui-ci. Un massacre alors que les Wolves avaient réussi à traîner L.A en overtime. SGA, lui, a récité sa partition habituelle contre les Pels, alors que les jeunes pousses du Thunder n'étaient pas favoris. 32 points à 11/22, dont 8 points dans les deux dernières minutes.
L'heure de l'explosion
Des dynamiques opposées donc, mais surtout une pression différente. Quoi qu'il arrive la nuit prochaine, la saison d'OKC est réussie, et encore plus après ce succès sur les Pels. C'est un projet à long terme, qui peut parfois paraître frustrant, mais qui commence à peine à verser des dividendes. À Minnesota, le allin fait sur le trade de Gobert oblige la franchise à des résultats rapides. Un premier tour de playoffs, même si c'était déjà le cas l'an dernier, est le minimum syndical.
Mais hormis la pression, la clé de ce match pourrait bien se jouer en défense. Lors des trois victoires de Minnesota, les Wolves n'ont jamais laissé OKC dépasser les 110 points. Mais quand le Thunder a raflé la mise, c'est grâce à 135 points. Ce soir-là, tout OKC s'en est donné à coeur joie. Et si on creuse un peu, on se rend compte que le bilan des Wolves est de 20-33 quand ils encaissent au moins 110 points, et celui du Thunder de 33-29 quand il marque plus de 110 points. Et forcément, le duel des deux stars sera primordial de ce côté-là du terrain aussi.
Toutes ces statistiques pour dire quoi ? Que le match s'annonce serré et tendu, on le sait déjà. Mais surtout, qu'avec un tel enjeu, avoir un leader qui prend les choses en main s'annonce crucial. On l'a vu avec le match de Zach LaVine qui a pratiquement offert à lui tout seul la victoire aux Bulls sur les Raptors. Et sur ce point-là, on est bien obligés de donner avantage SGA.
Le meneur du Thunder a été bien trop constant en cette fin de saison pour s'arrêter là. C'est pratiquement 30 points garantis la nuit prochaine, quelques passes, du leadership et de l'impact. On sait ce qu'on va avoir de sa part. Mais qu'aura-t-on d'Anthony Edwards ? 42 points à 19/27 ou 11 points à 5/19 ? Car sans beaucoup se mouiller, on peut annoncer que ce sera l'une de ces deux options.
Le dernier match du playin a donné lieu à des surprises à l'Ouest depuis sa création. En 2021, les Grizzlies se révélaient en terrassant les Warriors. En 2022, les Pelicans créaient la surprise en privant de playoffs les Clippers. Jamais deux sans trois ? Ce match est un terreau parfait pour une équipe n'ayant rien à perdre, comme Grizz et Pels auparavant. À Anthony Edwards de prendre les choses en main, car avec une grosse perf la nuit prochaine, il pourrait accéder au statut de superstar. Tout comme Shaï Gilgeous-Alexander. Préparez le popcorn.