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Plus d'une décennie de mauvais choix pour les Brooklyn Nets, encore au fond du trou

Sébastien Gente
Ben Simmons et Mikal Bridges, deux symboles de la saison des Nets.
Ben Simmons et Mikal Bridges, deux symboles de la saison des Nets.Profimedia
Voilà 11 ans, les Brooklyn Nets réalisaient un blockbuster trade totalement raté, et depuis, malgré quelques étincelles, l'autre équipe de New York n'a pas réussi à bâtir un projet viable, et se retrouve de nouveau dans le bas de classement de la NBA. Sans grosses perspectives de rebond.

En avril 2012, New York obtenait enfin deux franchises NBA. Les Nets déménageaient du New Jersey à Brooklyn, et cela devait redonner de l'éclat à une franchise majeure du début des années 2000 (deux finales NBA en 2002 et 2003) qui avait gentiment décliné pour se caler en milieu de tableau.

Et quoi de mieux qu'un trade marquant pour lancer l'aventure. Le 12 juillet 2013 arrive ce qui sera surnommé plus tard le "blockbuster fail", un trade énorme qui voit les Nets récupérer Paul Pierce, Kevin Garnett et Jason Terry, depuis Boston contre nombre de joueurs secondaires et trois premiers tours de draft (et possibilité d'échanger un quatrième). Le début d'une série de mauvais choix qui ont emmené la franchise là où elle en est aujourd'hui. 

L'objectif avoué de ce move : un titre le plus rapidement possible. Mais avec un Garnett de 37 ans et un Pierce de 35, cela devait arriver sous deux ans grand maximum. Manque de chance, les Heatles sont passés par là et ont fait imploser ce projet au bout d'une saison, puisque le "JET" ne jouera que 35 matchs et que "The Truth" s'en ira visiter Washington à l'été 2014, un an avant le départ du "Big Ticket".

Mais bien évidemment, le plus gênant dans ce transfert, c'est que les tours de draft récupérés par les Celtics vont servir à drafter Jaylen Brown puis Jayson Tatum, base d'une équipe qui est un véritable cador de l'Est depuis plusieurs années. 

Quand la franchise est allée chercher Sean Marks pour occuper le poste de General Manager en 2016, ce dernier a d'emblée admis que reconstruire la franchise prendrait "plusieurs années". Sa première mission : nettoyer l'effectif. Une mission qui, contre toute attente, ne va durer que deux ans. Certains fans des Nets se souviennent avec nostalgie de la saison 2018-2019 de leur franchise. À la fin de cet exercice, la masse salariale a été allégée, et future is bright. Les Nets sont allés en playoffs, et surtout, ils ont développé tout au long de la saison un jeu chatoyant. 

En leader, D'Angelo Russell, qui deviendra All-Star pour la première fois de sa carrière après avoir été lourdé par les Lakers, lui le n°2 de la draft 2015. Derrière lui, deux grandes réussites à la draft, Jarrett Allen (22ᵉ choix en 2017) et Caris LeVert (20ᵉ choix en 2016). Ainsi que Spencer Dinwiddie, récupéré libre, et Joe Harris (qui gagnera le 3-point contest du All Star Game cette année-là). Quelques vétérans par-dessus, le tout sous la houlette d'un certain Kenny Atkinson. Une équipe qui laisse rêveuse, car sans pression de résultats, elle produisait un basket spectaculaire et a laissé une certaine marque. 

Le début de la renaissance ? Non, le début des ennuis. Car nantie de ce noyau, Brooklyn est en effervescence à l'été 2019. Le nettoyage de Sean Marks a porté ses fruits, et le cap est énorme pour signer une, voire deux stars. La première sera Kyrie Irving, qui sort de deux saisons discutables à Boston, où il est allé après avoir forcé son trade des Cavs pour devenir leader d'un contender. Échec. La seconde sera Kevin Durant. Malgré sa rupture du tendon d'Achille durant les finales 2019, et donc une saison blanche obligatoire, il sera signé immédiatement au maximum dans le cadre d'un sign and trade qui envoie D'Angelo Russell aux Warriors. Place à une nouvelle ère. 

Mais même si le départ de "D-Lo" fait mal au cœur des fans purs et durs, les Nets possèdent alors deux des 10 meilleurs joueurs de la ligue. Problème, la première saison se fait donc sans "KD", et Kyrie Irving, lui aussi en délicatesse physique, ne peut pas tenir l'équipe tout seul. Que faire ? La réponse est simple : attendre la saison suivante d'avoir tout son effectif en parfaite santé pour lancer l'opération titre NBA. Eh bien non, quelques jours avant l'interruption de la saison par la vague Covid, les Nets renvoient Kenny Atkinson. Malgré sa flatteuse réputation, la rumeur voulait qu'il ne soit pas dans les petits papiers des deux nouvelles stars de l'équipe, qui avaient déjà posé leur patte sur les décisions. 

Quand la saison 2020-2021 démarre néanmoins, l'optimisme est de mise. Steve Nash est arrivé au coaching, Kevin Durant est de retour, et après quelques semaines de compétition, le management fait all-in en allant chercher nul autre que James Harden pour former un trio effrayant. Un trio effrayant sur le papier, mais qui ne jouera même pas 20 matchs ensemble. Entre le refus de Irving de se faire vacciner, ce qui lui coutera de ne pas jouer les matchs à domicile, les blessures de Irving et Harden, ce sera finalement un échec, même s'ils sont littéralement passés à un orteil de battre les Bucks en playoffs 2021. Le seul moment fort des Nets – le dernier ? 

Le souci, encore une fois, c'est ce que ce trade a couté. Trois premiers tours de draft, et la possibilité d'en échanger quatre autres, tout au bénéfice des Rockets. Résultat, les Nets ne bénéficieront pas de leur premier tour jusqu'en 2027 inclus ! Quand un an après son arrivée, James Harden part comme un voleur aux 76ers, ça sent la fin, encore plus quand les Nets se font sweeper par les Celtics – ironie du sort – au premier tour des playoffs 2022. S'ensuit une série de palabres – premier vrai faux départ de KD entre autres, départ de Steve Nash – jusqu'à ce que tout explose voilà un an. 

En quelques jours, au mois de février 2023, Kyrie Irving est envoyé à Dallas, puis Kevin Durant prend la direction des Suns. Fin du star system, mais là encore, l'optimisme est de mise – ils n'apprendront jamais. Car les Nets récupèrent une flopée de premiers tours de draft en provenance de Phoenix, et surtout des jeunes joueurs à très haut potentiel : Cam Johnson et surtout Mikal Bridges, considéré déjà comme un des meilleurs défenseurs de la NBA, et qui semble proche alors d'exploser au plus haut niveau. Il devient immédiatement le leader d'une équipe qui séduit en fin de saison, et qui se qualifiera directement en playoffs, posant une nouvelle fois les bases d'un futur radieux. 

Un an plus tard, la réalité est cruelle. Alors que les Nets étaient sur le point de devenir une darling – la NBA n'a pas envoyé Brooklyn disputer le NBA Paris Game pour rien – cette équipe connait une saison particulièrement affreuse. Licenciement de Jacque Vaughn, 22 victoires pour 36 défaites, la 24ᵉ attaque, le 19ᵉ au defensive rating. Brooklyn a totalement raté son exercice, et n'ira probablement pas ne serait-ce qu'au playin. Pire encore, la situation semble se détériorer au fur et à mesure que la saison avance. 

En 2024, Brooklyn, c'est 7 victoires pour 19 défaites, ce qui a donc entraîné le départ de Vaughn, pourtant réputé comme un "coach player", mais qui a été lâché par ses joueurs, comme l'a révélé The AthleticSpencer Dinwiddie, Royce O'Neale et Joe Harris ont pris la porte. Et concernant les prétendus leaders ? Nic Claxton était considéré comme un candidat DPOY la saison passée, il n'est que l'ombre de lui-même et aurait fait part de ses envies de rejoindre Memphis en fin de saison (il sera free agent). Quant à Mikal Bridges, figure de proue, donc de la re-re-reconstruction, tout est flou autour de lui, entre le garder et le trade pour de nombreux premiers tours de draft. D'autant qu'il est en chute libre actuellement, à l'image de son équipe, et qu'il se murmure qu'il voudrait rejoindre ses anciens coéquipiers de Villanova à New York, un avis renforcé par quelques phrases récentes assassines. 

Et bien entendu, il reste le cas Ben Simmons. Contrepartie principale du trade susmentionné de James Harden, son physique est devenu comme son mental : trop fragile, pour rester poli. En juin, il lui restera un an de contrat à 40 millions, ce qui bloque une réelle reconstruction. Mais que faire quoi qu'il en soit ? Le management a repoussé le problème, en déclarant qu'il recherchera un coach d'envergure cet été, en plus d'être agressif sur le marché de la free agency. Sauf qu'il n'y a aucune star disponible à priori, et que le projet ne va nulle part. 

Alors, Brooklyn va-t-il apprendre des erreurs du passé ? La franchise a déjà bien draftée sans avoir de choix élevés. Le moment est sans doute venu de reprendre le chemin du scouting. Mais bien évidemment, puisque Mikal Bridges sera free agent en 2026, il faut trouver le juste équilibre pour avoir une vraie progression qui le convaincrait de re-signer. Un équilibre compliqué à trouver, c'est certain. Sauf que le projet reconstruction, qui semblait sur d'excellents rails voilà un an, semble désormais mal embarqué, et à l'instant T, Brooklyn est une équipe du ventre mou de la NBA, et ne semble pas avoir de possibilité de progression. 

Toutes les équipes veulent concourir pour le titre. C'est le projet ultime. Mais toutes n'en ont pas les moyens. Et c'est le cas des Nets. À l'heure où l'on voit des projets brillants arriver à maturité – OKC en est le parfait exemple –, on se rend compte que les projets en question découlent de décisions osées certes, mais sensées. Le plafond actuel des Nets n'est clairement pas haut, et dans la configuration actuelle, les Nets ne peuvent pas viser mieux qu'un premier tour de playoffs.

Sans doute le moment de tout raser, prendre un coach pour développer les jeunes et relancer un vrai projet long terme que Brooklyn n'a probablement jamais eu. Mais dans une ville comme New York, et alors que les Knicks sont lancés vers une grande saison, cela sonnerait comme un aveu de faiblesse. Les décisions prises cet été devraient conditionner les dix prochaines années de la franchise. En espérant qu'elles soient meilleures qu'en 2013... 

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