Pour New York et Indiana, l'ouverture est belle en vue d'une finale de conférence
Une longue attente va prendre fin quoi qu'il arrive. Pour les Indiana Pacers, cela fait dix ans qu'une finale de conférence n'a pas été atteinte, quand la bande à Paul George était la seule à tenir tête aux Heatles, sans les renverser. Pour les New York Knicks, cela fait carrément 24 ans sans jouer le titre de roi de l'Est. Finalistes NBA en 1999, les Knickerbockers avaient échoué en finale de conférence l'année suivante contre... les Pacers.
Ce grand classique de la fin des années 90, qui a fait naître une rivalité intense entre les Knicks de Pat Ewing et les Pacers de Reggie Miller, revient sur le devant de la scène. Et pour cause, là où tout le monde voulait voir le duel Giannis vs Embiid, les deux équipes ont joué à merveille leur rôle de trouble-fêtes, allant sortir deux outsiders déclarés pour le titre.
Autre point, les deux équipes ont bien préparé leur coup en amont, aujstant leur effectif au cours de la saison. New York avait particulièrement bien étoffé son effectif à la trade deadline, mais le gros coup avait été réalisé au préalable, quand OG Anunoby, particulièrement convoité, avait rejoint la Big Apple. Pas en reste, Indiana a frappé fort en allant débaucher Pascal Siakam. Une manière de montrer les ambitions de chacun.
Des similitudes donc, mais un favori : les Knicks, qui étaient déjà à ce niveau la saison passée, alors trop tendres pour le Heat, futur finaliste NBA. La reconstruction des Pacers est en cours, mais elle pourrait prendre un sacré tournant ici. Une série entre deux meilleurs ennemis qui devrait offrir du suspense.
Historique
2-1 pour les Pacers en saison régulière. Lors de ses deux victoires, Indiana a fait pleuvoir un déluge de trois points sur la défense des Knicks, même si le premier est à relativiser, les effectifs n'étant plus vraiment les mêmes aujourd'hui. Ce qui est sûr, c'est que les Pacers ont collé 123 points de moyenne dans ces affrontements, contre 115 pour les Knicks. Une matchup intéressante donc pour Indiana, qui n'est cependant pas réputé pour sa solidité défensive.
Pour retrouver trace d'une série de playoffs entre ces deux ennemis, il faut remonter à 2013. Les Knicks de Carmelo Anthony avaient passé le premier tour, la dernière occurrence pour New York avant la saison dernière. Mais ils étaient venus se fracasser en six matchs sur les Pacers, trop solides, dans une série ultra défensive (trois matchs sur six sans qu'aucune équipe ne dépasse les 100 points). Ce n'est pas ce qui est attendu ici.
Analyse des 5 de départ
Jalen Brunson vs Tyrese Haliburton : tous aux abris. Brunson vient de tourner à 35.5 points de moyenne dans une série stratosphérique contre les 76ers, et arrive lancé face à un Haliburton qui n'est pas réputé pour sa défense. Mais si son rôle de passeur sera crucial pour les siens, il sera attendu au tournant en terme de production, mais aussi de leadership. Quoi qu'il en soit, sur le papier, l'avantage va au meneur des Knicks
Donte DiVincenzo vs Andrew Nembhard : l'arrière des Knicks a été en mode montagnes russes au shoot au tour précédent. Sans conséquence, heureusement, mais il va falloir corriger le tir. D'autant qu'il fait face à un Nembhard déterminé, qui a su hausser son niveau en postseason (13.8 points contre 9.2 en régulière) et qui exploitera forcément les failles de son rival. Un duel de seconds couteaux pas anodin, que le Pacer est en mesure de remporter.
Josh Hart vs Aaron Nesmith : tout le monde a été époustouflé par la série de Hart (16.8 points, 12.3 rebonds, 43.2% à trois points) contre les 76ers. L'ancien Lakers apporte une défense et une énergie folle, et il fera face à un adversaire un peu en dedans sur son premier tour, mais à qui on ne demandera qu'une chose : canaliser les ardeurs de son adversaire. Pas impossible sur le papier, plus compliqué sur le terrain. Avantage Hart.
OG Anunoby vs Pascal Siakam : fratricide, ce duel. Voilà quelques mois, les deux étaient associés sous le maillot des Raptors. Le roster de Toronto a explosé, et les voilà rivaux pour une demi-finale de conférence. Siakam a l'expérience, lui qui avait joué un rôle majeur lors du titre en 2019, Anunoby est un meilleur défenseur et semble la clé de voûte de ces Knicks rugueux mais diablement efficaces. De ce duel dépend une très grande partie du résultat final : si on retrouve le Siakam des deux premiers matchs face aux Bucks, attention danger pour les Knicks.
Isaiah Hartenstein vs Myles Turner : difficile de faire plus opposés que ces deux pivots. Hartenstein est un joueur de peinture, prêt à se sacrifier en défense et doué au rebond offensif. Turner, lui, est un pivot moderne, qui offre un spacing de qualité en plus d'être une machine à contres. La possibilité que Tom Thibodeau titularise Mitchell Robinson est réelle, mais quoi qu'il en soit, ils ne seront pas trop de deux pivots pour limiter l'impact de Turner...
Le banc
... et même trois pivots, car Precious Achiuwa a prouvé son utilité contre les Knicks. Sur le banc, New York est supposé avoir plus d'armes, mais a perdu Bojan Bogdanovic en cours de série contre les 76ers. Un coup dur, car outre Robinson, il reste principalement Miles McBride pour apporter quelque chose. Néanmoins, on sait que Thibodeau n'use que (très) modérément sa bench mob durant les playoffs, comme le prouvent les 46.4 minutes de jeu en moyenne pour Josh Hart par exemple.
Indiana avait de son côté perdu sa principale arme en sortie de banc durant la saison régulière, Bennedict Mathurin ayant dû renoncer aux playoffs. Jamais une bonne nouvelle de perdre un joueur à 15 points de moyenne. Obi Toppin et TJ McConnell ont assuré pour finir la série contre des Bucks désoeuvrés, mais cela risque d'être un peu court ici. Reste à savoir si Doug McDermott sera relancé par Rick Carlisle.
Pronostic
Si les Pacers perdent, leur saison sera tout de même réussie. La reconstruction a pris un coup d'accélérateur avec le trade de Siakam, et cette place en demi-finale de conférence est là pour le prouver. Si les Knicks perdent pour la deuxième année d'affilée à ce stade après tous les efforts consentis cette saison, cela pourrait être un coup d'arrêt. Un aspect à ne pas négliger.
Néanmoins, et c'est logique, New York est favori. Un effectif plus étoffé, et le meilleur joueur de la série de son côté en la personne de Jalen Brunson. L'ancien Mavs a marché sur les 76ers et entend faire de même ici, et l'on voit mal comment l'en empêcher. Avec de surcroit l'avantage du terrain, logique que les Knicks arrivent en confiance.
Indiana risque de pousser fort sur le game 1 pour retourner l'avantage, mais globalement, on imagine les Knicks solides à domicile et en prendre un dans l'Indiana pour conclure à la maison. 4-1 New York, qui a certes tremblé au moment de conclure contre les 76ers, mais qui a trop d'arguments pour reproduire ce schéma ici. Place au spectacle.