Rudy Gobert, épanoui dans la meute des Timberwolves
Dimanche, les Wolves ont écrasé les Houston Rockets (111-90), avec une nouvelle performance complète du pivot français de 2,16 m, auteur de 17 points et 13 rebonds. Minnesota possède le meilleur bilan de la conférence Ouest (35 victoires - 15 défaites) à égalité avec Oklahoma City.
Statistiquement parlant, Gobert (31 ans) ne se rapproche pas encore de ses meilleures années au Jazz d'Utah, où il a joué neuf saisons, même s'il cumule en moyenne 13,6 points, 12,5 rebonds (2ᵉ en NBA) et 2,1 contres (8ᵉ en NBA). Surtout, sa formation actuelle semble armée pour les sommets, après une élimination au premier tour des play-offs l'an passé par le futur champion Denver.
"Toujours plus fort"
"Je sens que je monte en puissance, c'est une deuxième saison, ça se voit avec les victoires. J'aide mon équipe à gagner, c'est le meilleur des indicateurs", a expliqué Gobert la semaine passée à plusieurs médias français.
"C'est une bonne saison. Je pense qu'on a encore, moi individuellement et nous en tant qu'équipe, une belle marge de progression", assure celui qui a suivi une retraite de trois jours dans le noir complet l'été dernier, sans écran ni musique, pour méditer.
"Mon meilleur basket, on ne l'a pas encore vu, je me sens de plus en plus à l'aise avec cette équipe, toujours plus fort en tant que leader aussi. Le travail paie petit à petit. Pour moi, le but, c'est d'être le meilleur Rudy que je puisse être pour aider cette équipe à aller chercher le titre."
Pour la bague de champion, la route est encore longue, mais les Wolves présentent de sérieux arguments avec, en plus du Français, l'intérieur Karl-Anthony Towns, le bondissant ailier Anthony Edwards, le tout mené par l'expérimenté Mike Conley et soutenu par le remplaçant Naz Reid.
"Rudy est phénoménal", loue son entraîneur Chris Finch. "Sa capacité à communiquer est énorme, il nous a clairement dit à nous et ses coéquipiers sur quels points nous devions être meilleurs. Il a appris de nouveaux systèmes, on a appris à jouer avec lui."
"Il est désormais très à l'aise dans de nombreuses situations défensives de couverture. En attaque, il a évidemment un rôle très important pour les écrans et les 'pick and roll', il fait de nombreuses choses qui créent des opportunités pour ses coéquipiers, en attirant, par exemple, des défenseurs et en comprenant les espaces à prendre", ajoute le coach.
Pas de All-Star Game
Son statut affirmé de leader, Gobert le montre aussi dans la défaite, comme après le revers à San Antonio, pourtant dernier à l'Ouest, la semaine dernière (113-112). "C'est une défaite qui pour moi est très immature. Avec ce qu'on essaie d'accomplir cette année, ça ne peut pas être possible. C'est la NBA, quand une équipe se croit meilleure que l'autre, en général, elle se fera punir", avait-il tonné.
Au cœur d'une saison faste où il est cité parmi les favoris pour une 4ᵉ distinction de meilleur défenseur de l'année, Gobert vient de subir la déception de ne pas être sélectionné pour un 4ᵉ All-Star Game. "Ce n'est pas la première fois que l'on me manque de respect. Au moins, je suis content d'avoir quelques vacances", a-t-il commenté. Ses coéquipiers Towns et Edwards ont, eux, été choisis pour le show du 18 février à Indianapolis.
Si la saison de Gobert risque de s'éterniser avec les play-offs, le pivot devra enchaîner rapidement cet été avec l'équipe de France et son objectif ultime des Jeux olympiques de Paris (26 juillet - 11 août).
Médaillé d'argent à Tokyo en 2021, Gobert a fait partie du naufrage à la Coupe du monde 2023 (élimination au premier tour). Mais sa dynamique positive et sa future association de géants avec Victor Wembanyama (2,24 m) forment de beaux motifs d'espoir pour les Bleus.