Un an après Wembanyama, la France encore au firmament de la draft NBA ?
L'exceptionnel cru 2023, pour la France, de cette sélection des meilleurs jeunes talents du monde entier par les franchises NBA, pourrait même être dépassé par le millésime 2024.
Car si l'an passé Wembanyama (San Antonio) avait été accompagné dans le top 10 par Bilal Coulibaly (7ᵉ, aujourd'hui à Washington), trois "Frenchies" pourraient cette fois y figurer, Tidjane Salaün (Cholet, annoncé aux alentours du 10ᵉ rang) pouvant compléter la paire d'as, composée de Risacher (Bourg-en-Bresse) et Sarr (Perth, Australie).
L'an passé, la décision des Spurs, qui avaient hérité du premier choix lors de la loterie organisée en amont, ne faisait aucun doute. Mais dans la nuit de mercredi à jeudi, dans le Barclays Center à Brooklyn qui les Atlanta Hawks (1ᵉʳ choix) puis les Washington Wizards (2ᵉ) vont-ils sélectionner ?
Risacher, comme "Wemby"
Comme Wembanyama, Risacher a choisi de préparer la draft en quittant l'été dernier l'Asvel pour "avoir plus de responsabilités" ailleurs, à Bourg-en-Bresse.
Avec succès, puisque l'ailier (19 ans, 2,10 m selon la NBA), hormis un creux de févier à avril, a livré une saison convaincante en Eurocoupe (11,3 pts de moyenne à 45 % longue distance, 3,3 rebonds) et en France, terminant par des play-offs de haute volée (14 pts avec un record à 28 unités).
Adroit à longue distance, bon défenseur, le fils de l'ancien international Stéphane Risacher ne "vivrait pas comme une déception" de ne pas être choisi en première position. "Je préfère être dans une équipe qui me veut qu'un titre de N°1. Une équipe avec qui on est sur la même longueur d’ondes, avec un projet, où je puisse m'épanouir et apprendre", ajoutait le Lyonnais d'origine lors d'une conférence de presse mi-juin.
Alors que certains doutes entourent sa capacité à s'adapter au rythme et au jeu de la NBA, il reconnaît devoir "travailler physiquement" et affirme être "capable de jouer dur".
Sarr, le globe-trotter
Sarr (19 ans, 2,16 m) a lui privilégié l'étranger avant de se présenter à la draft NBA. Pensionnaire du centre de formation du Real Madrid à 14 ans, il a ensuite effectué deux saisons (2021-2023) en Overtime Elite, une ligue américaine pour les 16-20 ans, avant de poser ses valises en Australie à Perth.
Avec les Wildcats, l'ailier fort a atteint la finale du championnat et compilé en moyenne par match 9,6 points, 4,5 rebonds et 1,5 contre. Utile pour protéger le cercle grâce à son envergure, il a dit fin mai dans le podcast du joueur de NBA Paul George devoir "travailler (son) jeu offensif", car en Australie il était "cantonné à un rôle limité, surtout défensif".
Le Toulousain, frère du pivot Olivier Sarr (qui a fait des aller-retours la saison écoulée entre Oklahoma City en NBA et l'antichambre de la G-League), aimerait "gagner le trophée" de Rookie de la saison prochaine (meilleur débutant) comme Wembanyama, "une source d'inspiration".
Salaün, dans l'ombre
"Je n'ai jamais été celui qui a été mis en avant, j'ai toujours été dans l'ombre", expliquait Salaün mi-juin à la presse. Cela a été le cas cette saison, où l'ailier (19 ans, 2,10 m) a laissé la lumière à Risacher et Sarr pour faire son trou à Cholet, en Ligue des champions (10,1 pts et 4,1 rbds de moyenne) et lors de la saison régulière de championnat (9 pts et 4 rbds). Avant de monter en gamme en play-offs (19 pts et 8 rbds lors du match 1 des quarts contre Paris).
Comme Risacher, dont il partage l'adresse longue distance. Le frère de l'internationale Janelle Salaün semble cependant un peu plus physique et surtout beaucoup plus démonstratif.
Et il ne cache pas ses hautes ambitions : "J'ai atteint seulement 40 % de mon potentiel. Je vais devenir le meilleur joueur français de NBA".